Les imprimantes photo sont extrêmement variées. Du 10×15 cm au rouleau de plusieurs mètres, à sublimation ou à jet d’encre, à colorants ou à pigments, pour le labo ou pour chez soi… Il est parfois difficile de s’y retrouver. Voici donc nos conseils pour choisir celle qui correspond à vos besoins.

Jet d’encre ou sublimation ?

C’est le premier choix à faire. Ces deux technologies sont radicalement différentes. Comme son nom l’indique, une imprimante à jet d’encre utilise de l’encre, qu’elle projette sur le papier. Le principal avantage est que cela fonctionne presque quel que soit le support : fin ou épais, rigide ou souple… Si, par exemple, vous voulez réaliser des tirages sur un papier fine art, vous aurez besoin d’une imprimante à jet d’encre.

Cartouches d'encre des Epson SC-P
Les imprimantes jet d’encre utilisent des cartouches d’encres liquides. © Epson

La sublimation thermique n’utilise pas des encres, mais des cires colorées, chauffées pour passer à l’état gazeux. Elles se déposent sur le papier et s’y solidifient. Il faut donc un support spécifique, dont la surface est traitée pour fixer les cires. En contrepartie, la durée de vie des tirages est supérieure.

Concrètement, vous trouverez les deux technologies sur les imprimantes de poche. Pour celles-ci, les constructeurs proposent généralement des packs contenant tous les consommables — papier, encre ou cire… Vous n’aurez donc guère le choix du support. Les tirages sont un peu moins chers avec les modèles à jet d’encre, mais les imprimantes à sublimation sont souvent un peu plus compactes.

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Rouleaux de cire pour impression thermique
L’impression par sublimation thermique utilise des cires colorées aux dimensions du tirage. © DNP

Mais les imprimantes de poche ne suffisent qu’à une utilisation très occasionnelle. Pour obtenir des tirages nombreux ou pour avoir le choix du format et du type de papier, vous devrez viser plus haut. Dans le premier cas, la sublimation thermique s’impose ; dans le second, vous vous tournerez vers le jet d’encre.

L’imprimante à sublimation pour le tirage en série

C’est la solution idéale pour obtenir rapidement de nombreux tirages durables. Elle vous intéressera donc si, par exemple, vous vendez de multiples exemplaires de vos clichés, ou si vous montez un petit labo pour que vos clients impriment leurs propres images. Les consommables sont vendus en kit, avec le rouleau de papier et la cire dédiée. Chaque rouleau compte typiquement 100 à 400 tirages, tous des mêmes dimensions.

Imprimante à sublimation DNP DS620
La DS620 peut faire des tirages de 5×15 cm à 15×20 cm.

Par exemple, la DNP QW410 peut utiliser des rouleaux au format 10×15 cm ou 11×20 cm. Il est possible de choisir le rendu mat ou brillant pour chaque image, mais tous les tirages doivent s’inscrire dans le format du rouleau – tout au plus est-il possible de couper des bandes de 5 cm de hauteur. De même, sa grande sœur DS620 accepte des supports de 13×18 cm, 15×20 cm ou 15×23 cm. Notez qu’elle dispose d’une fonction pour faire deux 10×15 cm sur un emplacement 15×20 cm, une petite souplesse appréciable. Enfin, le haut de gamme DS820 se limite aux formats 20×25 cm, 20×30 cm et A4 (21×29,7 cm).

Ce sont donc des produits spécialisés, extrêmement performants pour l’impression de masse, mais pas pour une pratique occasionnelle et une adaptation image par image.

Une imprimante jet d’encre pour varier les formats

Pour pouvoir choisir librement le support et les dimensions de chaque photo, il faut donc se tourner vers le jet d’encre. Une imprimante d’un format donné est en effet parfaitement capable de fournir des tirages beaucoup plus petits. Rien n’empêche de tirer des 10×15 cm sur un traceur A1. Et vous pouvez passer d’un papier baryté à un support semi-rigide ou à une feuille texturée pour chaque image. Mais avant de vous lancer dans des tirages fine art, vous aurez d’autres choix à faire…

Imprimante jet d’encre : colorants ou pigments ?

Dans la grande famille du jet d’encre, deux types d’encre s’opposent. Les plus classiques utilisent des colorants, mais les encres pigmentaires sont de plus en plus accessibles. Traditionnellement, on considère que les encres à colorants offrent une meilleure finesse notamment dans les tons très pâles et un rendu plus propre sur les papiers brillants. Les encres à pigments offriraient en revanche un gamut plus étendu (donc des couleurs plus saturées) et un meilleur rendu sur papier mat. Mais l’évolution des deux technologies rend ces différences très difficiles à percevoir.

Canon Pixma Pro 200
Une imprimante à colorants, comme cette Canon Pro 200, peut offrir de superbes tirages, mais ils n’auront pas la même stabilité au fil des années que ceux réalisés avec des encres pigmentaires.

En revanche, il reste deux différences notables : le coût et la stabilité des tirages. Les encres pigmentaires restent chères, mais elles résistent aux outrages du temps, en particulier aux ultra-violets. Les encres à colorants peuvent avoir une excellente durée de vie lorsqu’elles sont protégées de la lumière, mais elles souffrent plus vite lorsqu’elles sont exposées.

C’est donc votre utilisation qui fera la différence. Vous comptez faire régulièrement des tirages de vos nouvelles photos ? Vous ne comptez pas garder les tirages existants lorsqu’une nouvelle image les remplacera ? Une imprimante utilisant des encres à colorants répondra à vos besoins pour un coût raisonnable. À l’inverse, si vous souhaitez conserver vos images pour des décennies ou les vendre à des clients qui les afficheront éternellement dans leur salon, les encres pigmentaires sont indispensables.

Le nombre de cartouches, un critère de qualité incontournable

Les imprimantes bureautiques utilisent généralement quatre couleurs : cyan, magenta, jaune et noir (la traditionnelle « impression CMJN »). Les imprimantes photo d’entrée de gamme aussi. Mais n’avoir qu’une encre par couleur limite énormément la qualité du résultat. Imaginez que ces encres offrent une excellente saturation : pour obtenir des pastels délicats, il faudra en mettre tellement peu que les gouttes seront nettement séparées. À l’inverse, imaginez qu’elles soit plus délavées : vous ne pourrez pas imprimer ce coucher de soleil flamboyant. C’est encore plus visible en noir et blanc, où les imprimantes CMJN ont énormément de mal à fournir à la fois des noirs profonds et des dégradés subtils dans les tons clairs. Il suffit d’ajouter une cartouche de gris pour améliorer spectaculairement la qualité des tirages !

Gamut des imprimantes Epson SC-P700 et SC-P900
L’ajout d’une cartouche violette a permis d’étendre le gamut des dernières Epson dans les teintes bleutées. © Epson

Les bonnes imprimantes photo à jet d’encre ont donc au moins huit encres différentes. Elles ajoutent un cyan et un magenta clairs (utiles pour le ciel et la peau notamment) et des gris pour faire des tirages noir et blanc homogènes jusque dans les tons clairs.

Une imprimante jet d’encre polyvalente : l’Epson SC-P900

Aussi, si vous souhaitez faire des tirages de toutes dimensions sur des supports variés, nous vous conseillons l’Epson SC-P900. Elle accepte les papiers rigides jusqu’à 1,5 mm d’épaisseur et peut gérer tous les formats du 10×15 cm au 43×63 cm (A2+). Sur le plan de la qualité d’image, elle utilise dix encres différentes, évidemment pigmentaires, dont un noir mat permettant d’obtenir une excellente profondeur des ombres. Elle peut ainsi être utilisée dans le cadre du programme Digigraphie, une certification spécifique d’Epson assurant la fiabilité des tirages à très long terme.

Imprimante jet d'encre Epson SC-P900

Si la P900 dépasse votre budget (ou la taille de votre bureau !), sa petite sœur SC-P700 propose exactement la même qualité. Mais, limitée au A3+ (33×48 cm), elle est plus compacte et moins chère. Cependant, si vous en avez la possibilité, mieux vaut opter pour le modèle le plus grand. En effet, même si vous vous contentez généralement de 20×30 cm ou de 30×45 cm, il suffira d’une poignée de tirages 40×60 pour le justifier !

Les critères secondaires

Les fiches techniques regorgent d’informations, et certains critères mis en avant par le marketing sont peu importants en réalité. Pour les modèles à jet d’encre, il en va ainsi de la taille des gouttes. C’était une donnée utile en CMJN, quand une trame de points cyan saturés apparaissait dans le ciel. Mais avec l’apparition de cartouches dédiées aux tons pâles, les points sont beaucoup moins visibles et la taille de goutte devient secondaire. Toutes les imprimantes photo actuelles offrent un excellent rendu visuel, qu’elles soient à 4 pl ou à 1 pl.

La résolution d’impression suit un peu la même logique. Elle était essentielle à l’époque où les modèles d’entrée de gamme donnaient des bouillies de points. Aujourd’hui, toutes les imprimantes orientées photo offrent une finesse qui dépasse les capacités de l’œil. Notez qu’il ne faut pas comparer la résolution des imprimantes à sublimation et celle des modèles à jet d’encre. Du fait de leur mode de fonctionnement différent, une imprimante à jet d’encre a besoin de plus de gouttes pour faire un point. En sublimation thermique, 300 dpi offrent une excellente résolution ; en jet d’encre, visez plutôt 1200 dpi.

Des précautions quelle que soit votre imprimante

Quelles que soient la technologie choisie et les applications envisagées, il reste des précautions communes. La première : sachez utiliser la gestion des couleurs ! Les marques d’imprimantes intègrent généralement les données de leur matériel aux pilotes, mais vous devrez chercher les profils colorimétries des papiers sur le site de leur fabricant. Vous pourrez ainsi obtenir une excellente fidélité des couleurs, mais encore faut-il penser à activer le bon profil. Si vous êtes tête-en-l’air, faites-vous une petite « check-list avant impression » pour ne rien oublier.

Assurez-vous également que l’imprimante soit abritée des poussières, et nettoyez la machine et les supports avant toute utilisation. Il n’y a rien de plus rageant que de voir  un tirage gâché par un cheveu tombé dans une fente ! Avec une imprimante jet d’encre, laissez sécher le tirage avant de le manipuler. Les encres modernes sèchent vite et sont résistantes, mais ne prenez pas le risque de souiller votre photo.

Enfin, gardez toujours un jeu de cartouches d’avance. La consommation peut être très variée selon les couleurs et le type de photos que vous tirez. N’attendez donc pas l’avertissement pour anticiper.

Il ne vous reste plus qu’à choisir l’imprimante adéquate… et à tester différents papiers pour trouver le rendu parfait !

 

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Avatar de Franck Mée
Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

2 Commentaires

  1. Avatar de Franck Mée

    Bonjour,

    merci pour toutes ces infos !
    Actuellement j’ai une CANON PIXMA G650 et je suis très déçue, les photos ressortent très sombre… est ce vous sauriez me dire si une EPSON SC P700 rendrait quelque chose de mieux ?
    malheureusement je n’ai pas le budget pour une dnp pour le moment…

    merci d’avance

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