L’EOS C80 vient compléter la gamme « cinéma » de Canon. Comme son nom ne l’indique pas forcément, elle associe le capteur plein format de la C400 et un boîtier au style plus proche de la C70. De quoi filmer en 6K avec une qualité optimale sans s’encombrer.
Électronique : l’EOS C80, une C400 light
Le capteur de la Canon EOS C80 est donc le CMOS rétro-éclairé plein format de la C400. Il filme en 6K (6000 × 3164 px) avec une plage dynamique maximale de 16 IL. De nombreux capteurs récents disposent de deux circuits de lecture offrant deux sensibilités de base différentes. Celui-ci va plus loin : il intègre une troisième voie. Il propose donc trois sensibilités de base, à 160 ISO, 640 ISO et 2500 ISO en enregistrement BT.709 standard. En mode Log ou Raw, cela correspond à des sensibilités de 800, 3200 et 12800 ISO. La caméra choisit le circuit de lecture automatiquement en fonction des conditions.
Bien entendu, cela ne signifie pas que la C400 et la C80 puissent filmer à 12800 ISO avec un bruit numérique aussi faible qu’à 800 ISO. Mais l’utilisation de sorties optimisées permet de réduire sensiblement le bruit en haute sensibilité par rapport aux capteurs disposant d’un seul circuit de lecture.
Le capteur propose aussi le Dual Pixel AutoFocus II. La caméra intègre ainsi les systèmes de reconnaissance des hybrides modernes : elle détecte visages, yeux, corps, animaux… Et logiquement, la C80 reprend les modes d’enregistrement du moment. Elle propose le Raw sur 12 bits en 6K à 30 images par seconde et en 4,3K (elle monte alors à 60 images par seconde). En H.265, elle propose du 4:2:2 sur 10 bits et pousse la 4K à 120 im/s. Il est même possible d’aller à 180 im/s en 2K.
Ergonomie : compacité et connectivité
Par rapport à la C400, on note en fait une restriction principale : la 6K est limitée à 30 im/s. En cause : la C80 utilise des cartes mémoire SD UHS-II. Elle ne dispose pas du logement CFexpress B, dont les débits supérieurs permettent d’avaler la 6K à 60 im/s. Canon limite également ainsi les besoins en refroidissement.
En effet, L’EOS C80 a fait le choix de la compacité. Elle ressemble à un appareil photo auquel on aurait collé un petit ventilateur. C’est la sœur de la C70 (au format Super 35). Elle est plus fine de 2 cm et plus légère de 250 g que la C400, bien qu’elle intègre un écran LCD orientable.
Pour autant, elle conserve toute la connectique appréciée des vidéastes. Port HDMI pleine taille, prise USB et mini-jack de télécommande sont bien entendu présents. Mais vous trouverez aussi trois entrées audio : un mini-jack 3,5 mm et deux mini-XLR trois broches. L’EOS C80 dispose également de deux prises appréciées dans les studios : une entrée timecode et une sortie SDI. Une alimentation 24 V est également disponible : la caméra ne se repose pas sur la batterie ou le seul USB-C pour s’alimenter lors de longues sessions.
Enfin, la griffe intègre alimentation des accessoires et interface audio numérique. Il est ainsi possible d’y connecter, outre la poignée supérieure, un micro-canon ou une mixette XLR externe.
Du reportage au direct en passant par le cinéma ?
Restent deux connexions que nous n’avons pas encore évoquées. Canon a doté l’EOS C80 d’une connexion Wi-Fi, mais aussi d’un port RJ45. Alors que la prise SDI la destine plutôt au cinéma ou à la télévision, la connexion aux réseaux IP lui apporte une polyvalence supplémentaire : ceux-ci sont souvent disponibles dans les stades, les salles de spectacles, etc.
Elle peut ainsi être contrôlée depuis un smartphone, un ordinateur ou un contrôleur tel que le RC-IP100. Et elle peut envoyer un flux en direct vers un ordinateur, un banc de capture ou un enregistreur. Il est possible de synchroniser la sortie vidéo SDI et l’envoi de métadonnées par Ethernet, de streamer en Full HD grâce au protocole SRT tout en enregistrant en 4K sur les cartes mémoire, etc.
Enfin, l’EOS C80 est également compatible avec la capture stéréoscopique et l’objectif double RF 5.2mm Dual Fisheye pour les applications de réalité virtuelle.
En somme, c’est un outil polyvalent que Canon propose. Assez compact pour vous accompagner sur le terrain lors d’un reportage en solo, assez complet pour prendre place dans un studio de cinéma ou de télévision, assez souple pour s’adapter à des environnements variés.
La gamme EOS Cinéma
Ce lancement est l’occasion de faire un point sur la gamme EOS Cinéma.
Un peu à part se trouve le R5 C, un EOS R5 optimisé pour filmer mais qui conserve sa génétique d’appareil photo. Sa connectique en particulier est beaucoup plus limitée que sur les modèles suivants.
Ensuite, les caméras compactes, à deux chiffres. Elles ressemblent à des appareils photo avec un nouveau bloc dorsal ventilé. Pas de viseur, mais de nombreuses prises et un emplacement qui peut recevoir des batteries haute capacité. L’EOS C70 utilise un capteur 4K au format Super 35. L’EOS C80, notre héroïne du jour, repose sur un capteur 6K plein format.
Cette logique se retrouve sur les modèles du dessus : l’EOS C300 Mk III est une caméra 4K Super 35, l’EOS C500 Mk II est une 6K plein format. Ces modèles reprennent la forme classique des caméras : ce sont de petits cubes avec de très nombreux réglages bien rangés sur le flanc gauche. Ils n’ont pas d’écran intégré, celui-ci prenant habituellement place sur la poignée supérieure. La poignée latérale orientable permet de les porter confortablement à l’épaule. Leurs cartes mémoire CFexpress offrent des débits supérieurs, permettant à la C500 Mk II de filmer en 6K à 60 im/s. Notez que ces deux caméras utilisent la monture EF ou PL, et sont donc incompatibles avec les récents objectifs RF.
La Canon EOS C400 répond à ce dernier point : elle reprend la forme générale des C300 et C500, mais utilise la monture RF. Des adaptateurs permettent naturellement d’installer les objectifs EF ou PL. C’est donc le modèle idéal pour profiter d’un choix d’optiques extrêmement variées, du petit RF Dual Fisheye de réalité virtuelle aux objectifs de cinéma traditionnels.
Prix et disponibilité de la Canon EOS C80
La nouvelle Canon EOS C80 sera disponible en novembre pour 5 949,90€.