Le Canon EOS R1 arrive enfin ! Annoncé de longue date, le nouveau vaisseau amiral de Canon vient dépasser l’EOS R3. Son but est simple : devenir la référence absolue de la photo de sport et d’action. Il propose aussi les meilleurs standards de communication afin de publier photos et vidéos en temps réel ou presque. L’EOS R5 Mk II, pour sa part, reprend le capteur haute définition de l’EOS R5. Comme lui, il filme en 8K. Mais il adopte d’importantes nouveautés, parfois empruntées à l’EOS R1. Il propose notamment le contrôle oculaire et la prise de vue simultanée vidéo et photo.

Canon EOS R1 : une évolution du R3 ?

À tout seigneur, tout honneur, commençons par le Canon EOS R1. Son rôle : dépasser l’EOS R3. Celui-ci s’étant attaqué sans vergogne à la série EOS-1D, la barre était déjà placée très haut. Le capteur de l’EOS R1 est d’ailleurs similaire. Il s’agit d’un CMOS empilé de 24 MP, évidemment doté du Dual Pixel.

Nouvelle structure Dual Pixel de l'EOS R1
Le nouveau Dual Pixel retourne un photosite sur quatre, permettant de détecter des lignes dans toutes les directions.

Principale nouveauté : Canon mélange désormais des photosites divisés verticalement et horizontalement. Son autofocus devrait donc être plus efficace face à des sujets où les lignes horizontales dominent.

Canon EOS R1 de face et de dos
L’EOS R1 reprend les formes de l’EOS R3, avec quelques retouches mineures.

Les performances brutes restent donc proches de celles de l’EOS R3. L’EOS R1 monte au 1/8000 s en obturation mécanique et au 1/64000 s en obturation électronique. Il plafonne à 102400 ISO, extensible à 204800. Il filme en RAW en 6K à 60 im/s. En outre, il pousse à 120 im/s en 4K UHD et à 240 im/s en Full HD, possibilités ajoutées à l’EOS R3 par mise à jour du firmware en 2022.

Les exclusivités de l’EOS R1

Toutefois, certains éléments sont améliorés. La rafale passe de 30 à 40 im/s. Le mode pré-enregistrement permet de capturer 20 clichés avant la pression sur le déclencheur. Et, surtout, un nouveau coprocesseur accélère la lecture du capteur. La synchronisation du flash en obturation électronique passe ainsi de 1/180 s à 1/400 s. Cela peut paraître anecdotique, mais cela signifie que la vitesse de balayage du capteur est plus que doublée !

Photo de tennis, balle à quelques centimètres de la raquette
Une balle de tennis presque parfaitement ronde, c’est possible ! © Canon / Chloe Knott

L’effet de rolling shutter diminue ainsi spectaculairement. Sur ce point, l’EOS R1 dépasse donc le Nikon Z8/Z9, dont la synchro-flash ne dépasse pas 1/250 s. Il prend également l’ascendant sur le Sony α1, qui n’atteint le 1/400 s qu’en obturation mécanique et plafonne au 1/200 s en mode électronique. C’est un vrai avantage pour les photographes de sport, naturellement visés par ce modèle. En particulier, les roues, clubs, battes et raquettes ainsi que les balles et volants seront beaucoup moins déformés. Bien entendu, le Sony α9 III et son obturateur global restent inattaquables, mais l’EOS R1 domine tous les autres modèles actuels.

Le mode Priorité à l’action détecte qui a le ballon pour fiabiliser la mise au point. © Canon / Atiba Jefferson

L’autofocus dispose également d’un mode dédié aux sports : la « Priorité à l’action ». En football, volley et basket, il est capable d’analyser l’action pour déterminer qui joue le ballon et donc où faire le point. Cela complète évidemment le contrôle oculaire, qui permet au photographe de pointer le sujet simplement en le regardant.

Ergonomie et connectivité, les autres points forts de l’EOS R1

Jusqu’ici, nous avons essentiellement parlé des entrailles de l’appareil. Mais avec 15,7 × 15 cm et 1115 g, l’EOS R1 dépasse d’un centimètre et de cent grammes son aîné. Il subit donc également des modifications physiques importantes.

Les plus évidentes sont dispersées sur le boîtier. Une touche d’accès direct à la balance des blancs apparaît sur le capot, ainsi qu’une touche personnalisable à gauche du viseur. Une deuxième touche Info est disponible sur la poignée verticale. Une autre modification essentielle se cache sous la trappe droite : elle cache deux ports CFexpress B. Adieu donc la carte SD, aux performances insuffisantes pour le public visé.

Connectique, viseur et cartes mémoire du Canon EOS R1

Et puis, un coup d’œil dans le viseur vous montrera un nouveau monde. Celui-ci passe à 9,44 Mpt, avec un grossissement de 0,9× et un dégagement de 25 mm. Canon rejoint ainsi les meilleurs boîtiers du marché. Notez qu’un œilleton agrandi est disponible en option pour limiter reflets et distractions.

Enfin, l’EOS R1 reçoit logiquement la meilleure connectique du moment : Bluetooth 5.2, Wi-Fi 6 MIMO et Ethernet 2,5 Gbps sont de la partie. Il gère l’envoi vers un smartphone, un serveur FTP sécurisé, la synchronisation de plusieurs boîtiers par le réseau, etc. Seul regret : le port USB reste au standard 3.2 Gen 2 (10 Mbps). C’était pourtant le boîtier idéal pour inaugurer l’USB4…

Canon EOS R5 Mk II : des performances légèrement améliorées

Aux côtés du tout nouvel EOS R1, Canon présente également le successeur d’un appareil emblématique. Voici donc l’EOS R5 Mk II, deuxième génération de l’hybride haute définition de la marque.

Canon EOS R5 Mk II de face et de dos
L’EOS R5 Mk II reprend le châssis de l’EOS R5.

Comme l’EOS R5, le R5 Mk II dispose d’un capteur de 45 MP avec Dual Pixel. Il peut filmer en RAW en 8K DCI ou UHD à 30 im/s, en 4K à 120 im/s ou en Full HD à 200 im/s. On note tout de même l’ajout d’un mode RAW Light qui permet de pousser à 60 im/s en 8K. Pré-traité, ce « faux RAW » conserve de larges possibilités d’édition, mais avec un débit réduit que la carte CFexpress peut avaler (2,6 Gb/s, comme le « vrai RAW » à 30 im/s). Notez que le deuxième port reste ici dédié à une carte SD.

Le mode photo évolue lui aussi en douceur. La rafale passe de 20 à 30 im/s. La synchronisation du flash est désormais disponible en obturateur électronique, au 1/160 s.

Capot supérieur du Canon EOS R5 Mk II
Le capot supérieur, avec le nouveau sélecteur photo/vidéo et l’interrupteur à droite.

Enfin, l’ergonomie reste très proche de l’EOS R5 : dos et face avant sont identiques, et seul le capot supérieur est légèrement retouché. L’interrupteur passe à droite, ce qui le rend plus accessible. Son emplacement à gauche cède la place à un sélecteur photo/vidéo. Autant d’améliorations bienvenues, mais qui ne bouleversent pas un appareil de base réussi.

Contrôle oculaire : la nouveauté inattendue de l’EOS R5 II

Nous n’en dirons pas autant d’un point que nous n’attendions pas sur l’EOS R5 Mk II : l’Eye Control. Jadis, Canon l’avait toujours réservé à ses boîtiers sportifs haut de gamme. Son succès sur l’EOS R3 appelait son extension progressive au reste de la gamme, mais c’est une petite surprise de le voir apparaître aussi vite sur la série 5. L’EOS R5 Mk II reprend en fait purement et simplement la configuration de l’autofocus de l’EOS R1 ! Vous retrouverez donc non seulement le contrôle oculaire, mais également la priorité à l’action pour les sports de balle.

Goéland photographié par le Canon EOS R5 Mk II
Autofocus avancé et haute définition font merveille en photographie animalière. © Canon / Robert Marc Lehmann

Autre point commun entre l’EOS R1 et l’EOS R5 Mk II : la possibilité de prendre des photos pendant un enregistrement vidéo. Sur l’hybride sportif de 24 MP, les photos font alors 17 MP (elles sont au format 16:9). Cela peut paraître un peu juste pour certaines utilisations. Mais sur l’hybride haute définition, elles comptent 33 MP, de quoi permettre des tirages généreux ou des recadrages en gros plan.

Enfin, les vidéastes noteront que l’EOS R5 Mk II peut enregistrer le son sur quatre canaux. Deux canaux externes sont ainsi capturés parallèlement aux deux micros internes, ce qui laissera plus de souplesse en post-traitement. En particulier, l’enregistrement très directif d’un micro-canon pourra être combiné en souplesse avec le son d’ambiance capturé par l’appareil.

Prix et disponibilité

Le Canon EOS R5 Mk II sera disponible fin août. Le Canon EOS R1 suivra à l’automne.

Avatar de Franck Mée
Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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