Canon présente l’EOS R7, le premier modèle au format APS-C du système EOS R. Comme son nom l’indique, il se destine au sport, comme en leur temps les EOS 7D. Il propose notamment la prise de vue en rafale à 15 images par seconde sur plusieurs centaines d’images. De plus, il peut pousser à 30 images par seconde en obturation électronique. L’EOS R10 l’accompagne pour viser un plus large public.

EOS R7, petit-fils du 7D II

Lors de la naissance de l’EOS 7D, en 2009, c’était le premier appareil à un seul chiffre de la gamme APS-C. Nettement plus robuste que l’EOS 50D, il apportait un autofocus bien plus avancé et une rafale à 8 im/s, rare à l’époque. Cinq ans plus tard, l’EOS 7D Mk II enfonçait le clou, avec un autofocus et une cellule dignes des ultra-sportifs EOS 1D X et une rafale portée à 10 im/s.

Près de huit ans ont passé sans que Canon présente de nouveau « 7 ». Sa gamme hybride au format APS-C, baptisée EOS M, était en effet à part. Les EOS R, initialement plein format, ont pour leur part fidèlement repris la nomenclature des reflex : EOS R5 et R6 pour les amateurs, EOS R3 pour la référence sportive avec pointage oculaire. Celle-ci laissait donc la possibilité d’intégrer des EOS R à petit capteur, en reprenant les références connues des photographes de la marque.

EOS R7 et 18-150 mm
L’EOS R7 et le nouveau RF-S 18-150 mm.

Voici donc l’EOS R7. Il est logiquement l’héritier spirituel des EOS 7D et 7D II. En premier lieu, la rafale atteint 15 images par seconde en obturation mécanique. La mémoire est suffisante pour utiliser confortablement cette cadence : malgré les 32 MP, une définition très élevée pour un appareil APS-C, elle contient 224 images JPEG ou 51 RAW.

Il est également possible de photographier en obturation électronique. Dans ce cas, la rafale pointe à 30 im/s. En revanche, la mémoire sature alors en 42 RAW, soit 1,4 seconde ! De plus, l’obturation électronique est moins efficace sur certains sujets (hélices, roues, éclairage scintillant, etc.). Enfin, une fonction pré-prise de vue permet de conserver en continu des images dans le tampon. Une demi-seconde de rafale est donc enregistrée avant la pression sur le déclencheur.

Un autofocus complet, sans guidage oculaire

L’autofocus est évidemment critique pour un tel boîtier. Le Dual Pixel CMOS AF II est à la manœuvre, comme sur les plein format de la gamme. Sa plage de sensibilité se limite à -5 IL, conséquence logique de la densité des pixels. En revanche, il détecte et suit les personnes, leurs visages et leurs yeux, les animaux (y compris les oiseaux) et les véhicules à deux ou quatre roues.

Autofocus à détection des oiseaux

Un joystick permet de pointer manuellement le sujet, avec différents choix de zones et de points plus ou moins étendus. En revanche, le système de contrôle oculaire de l’EOS R3 n’a pas été repris. Le viseur est dans l’ensemble moins avancé : il se contente d’un grossissement équivalent à 0,72× en plein format et de 2,36 millions de points. Sur ce point, le nouveau modèle est donc plus l’héritier de l’EOS M5 que l’alternative APS-C de l’EOS R3.

Vidéo 4K 30 et 60 im/s

L’EOS R7 filme en 4K UHD (3840×2160 px), au choix sur l’ensemble du capteur ou au centre. En pleine largeur, il est limité à 30 im/s : il lit l’ensemble de la surface sensible, donc un flux 7K, qu’il redimensionne pour l’enregistrer en 4K. La qualité d’image est donc maximale. En mode recadré, il ne lit que les 8 MP utiles et peut donc monter à 60 im/s. Il dispose également d’un mode vidéo haute vitesse, pouvant monter en Full HD à 120 im/s.

Canon EOS R7, mixette XLR et micro
L’EOS R7 est compatible avec la mixette XLR de Tascam.

Dans tous les cas, l’enregistrement est en 4:2:0 8 bits ou 4:2:2 10 bits, avec une compression par groupes d’images. Le mode ALL-I ne fonctionne qu’en time-lapse. L’EOS R7 propose le Canon Log 3 et le gamut cinéma, mais aucun mode vidéo RAW n’est disponible. La sortie HDMI propose le 4:2:2 sur 10 bits.

La stabilisation du capteur est également mise à profit en vidéo. Elle s’associe alors à une stabilisation numérique et, si celle-ci est disponible, à la stabilisation optique, afin de proposer des vidéos fluides même en déplacement.

Nouveautés ergonomiques de l’EOS R7

Le boîtier de l’EOS R7 est logiquement destiné aux utilisateurs avancés. Il propose donc une conception tout-temps, un écran tactile orientable et de nombreuses commandes personnalisables. Il se distingue en revanche sur le plan ergonomique – au contraire des EOS R5 et R6, qui reprenaient les grandes lignes de leurs aînés reflex.

Dos du Canon EOS R7

La roue codeuse remonte sous le pouce du photographe, autour du joystick. L’interrupteur, situé à gauche du prisme sur la quasi-totalité des Canon depuis fort longtemps, a déménagé sur l’épaule droite. Cela permet d’allumer et d’utiliser l’appareil d’une seule main, une évolution bienvenue. Les touches de verrouillage d’exposition et de choix de zone sont en colonne et il n’y a qu’une touche pour Q et Set. Sur ce point, le nouveau-né ressemble aux EOS R et RP plutôt qu’aux modèles plus récents.

Enfin, un sélecteur AF/MF apparaît… en façade, sous l’auriculaire droit. Une position où il est plus courant de trouver une touche Fonction ou un testeur de profondeur de champ.

Cartes mémoire de l'EOS R7

L’ergonomie de l’EOS R7 est donc inhabituelle. Elle apporte certaines nouveautés très intéressantes, mais elle compliquera la vie de ceux qui ont plusieurs boîtiers. Vous ne pourrez pas, par exemple, garder vos habitudes en jonglant avec un EOS R5 et un EOS R7…

Canon EOS R10 : l’entrée de gamme APS-C

L’EOS R7 n’est pas la seule annonce du jour. Le premier hybride APS-C en monture RF est en effet accompagné d’un modèle plus accessible, baptisé EOS R10. La gamme à deux chiffres est traditionnellement située juste en dessous de celle à un chiffre : l’EOS R10 se présenterait logiquement comme l’héritier philosophique de l’EOS 90D. Cependant, avec son viseur d’un grossissement limité à 0,6× (en équivalent 24×36 mm) et son boîtier non protégé des intempéries, il reprend plus l’esprit de l’EOS 77D.

Dos du Canon EOS R10

Il se contente de 24 MP, et son capteur n’est pas stabilisé. La rafale en revanche atteint toujours 15 im/s avec l’obturateur mécanique. La vidéo est identique à celle de l’EOS 7D : 4K plein capteur jusqu’à 30 im/s ou recadrée jusqu’à 60 im/s, haute vitesse à 120 im/s en Full HD.

Petite surprise, ce modèle dispose d’un flash intégré, une première pour un hybride en monture Canon RF. Celui-ci n’a qu’un nombre-guide de 6 m à 100 ISO, mais il peut toujours aider à déboucher une ombre. Dernière différence sensible : la batterie. L’EOS R7 utilise la LP-E6N des reflex EOS 90D, 7D II, 5D IV et des hybrides EOS R5 et R6 (entre autres). L’EOS R10 reçoit la LP-E17 des EOS à trois chiffres et du M6 II. L’autonomie en souffre : le R10 prend 430 vues par charge avec l’écran LCD, et seulement 260 vues avec le viseur – contre 770 et 500 déclenchements pour le R7.

EOS R7 et R10 de face

Enfin, l’EOS R10 est sensiblement plus compact que l’EOS R7. Il fait en effet un centimètre de moins en largeur et économise 150 grammes.

RF-S 18-45 mm et 18-150 mm : les nouveaux transstandards APS-C

Canon disposait déjà d’optiques pour hybrides APS-C, les EF-M. Mais celles-ci n’étaient pas compatibles avec la monture RF, conçue pour le plein format. Voici donc les deux premiers objectifs RF-S destinés aux EOS R à petit capteur.

Canon RF-S 18-45mm et 18-150mm IS STM

Ces deux optiques sont stabilisées, permettant de pallier l’absence de stabilisation mécanique sur l’EOS R10. Avec moins de 4,5 cm de longueur et 130 g sur la balance, le RF-S 18-45mm F4.5-6.3 IS STM offrira un transtandard compact et léger, cadrant comme un 29-72 mm en plein format. La construction en sept lentilles intègre tout de même deux éléments asphériques, pour des performances optiques adéquates.

Le RF-S 18-150mm F3.5-6.3 IS STM offre avant tout un zoom supérieur : il pousse à l’équivalent d’un 240 mm en plein format. Sa formule optique est bien plus poussée, avec 17 lentilles dont deux asphériques et un élément en verre à faible dispersion. Plus long (8,5 cm), il reste très léger pour un zoom de cette amplitude : il dépasse à peine les 300 grammes. Comme le 18-45 mm, il ne dispose hélas pas de protection tout-temps.

Prix et disponibilité des Canon EOS R7, R10 et des objectifs RF-S

Le Canon EOS R7 sera disponible fin juin ; le R10 suivra fin juillet. Ils seront vendus nus ou en kit :

Les objectifs seront pour leur part disponibles fin juin, aux tarifs suivants.

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Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

4 Commentaires

  1. Avatar de Franck Mée

    j’ai quitté un nikon d 7000 – après une première prise en main du Canon R10 et examen des premières images, résultat époustouflant , sans parler du poids de l’appareil

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