Le Canon EOS R8 renouvelle l’entrée de gamme plein format de la marque. Il succède donc à l’EOS RP. Il intègre une électronique sensiblement plus performante tout en devenant encore plus léger. Enfin, il reçoit un nouvel objectif de kit, lui aussi ultra-léger, le RF 24-50mm F4.5-6.3 IS STM.

Au début, il y eut le RP

C’était en 2019, à l’époque où Canon semblait vouloir profiter de son nouveau système pour remettre à plat sa nomenclature. L’EOS R, premier de la lignée, avait souffert d’une ergonomie inégale. L’EOS RP, lancé dans la foulée, s’adressait au plus grand public avec des commandes plus classiques et, surtout, un boîtier ultra-léger. Chassant sur les terres du Sony A7 III, c’était un plein format d’entrée de gamme équilibré et performant.

Depuis, Canon a lancé deux autres plein format sous les 3000 € : les EOS R6 et EOS R6 Mk II. Mais ceux-ci, avec leur stabilisation mécanique, leur viseur de 3,69 Mpt, leur double logement SD et leur batterie LP-E6, étaient sensiblement plus lourds et encombrants que l’EOS RP.

Canon EOS R8 vu de dessus
L’EOS R8 reprend la finesse et l’ergonomie générale de l’EOS RP.

C’est à ce manque que Canon répond aujourd’hui, avec un nouveau boîtier visant avant tout la compacité. Petite surprise : il ne s’appelle pas EOS RP Mk II, ç’aurait été trop simple ! Canon a préféré le baptiser EOS R8, un bon moyen de rendre sa nomenclature encore un peu plus illisible. Le R7, boîtier APS-C professionnel, est donc pris en sandwich entre le R6 et le R8, deux pleins formats destinés aux amateurs…

Le maître mot de l’EOS R8 et du RF 24-50mm : compacité

Le but de Canon est donc de proposer un plein format abordable, compact et léger. L’EOS R8 mesure 13,3 cm de largeur pour 8,6 cm de hauteur et pèse 461 avec sa batterie et sa carte mémoire. S’il n’est pas aussi petit que le Sony Alpha 7C (12,4×7,1 cm), il est presque 50 grammes plus léger. Plus important, il est beaucoup moins haut que les autres modèles d’Alpha 7 (qui dépassent 9 cm de hauteur) : il se glisse donc beaucoup plus facilement dans un sac.

Canon EOS R8 de face
Ensemble, l’EOS R8 et le 24-50mm pèsent moins de 700 g.

Pour enfoncer le clou, Canon l’accompagne du nouveau RF 24-50mm F4.5-6.3 IS STM. Ce nouveau zoom standard ne pèse que 210 grammes ! L’ensemble du kit est donc comparable au Sony A7C + EF 28-60mm, mais il offre un grand-angle à 24 mm, assurant une polyvalence incomparable en paysage. Les seuls autres kits de poids et d’encombrement comparables utilisent des capteurs APS-C ou Micro 4/3.

Notez que le Sigma fp nu est encore plus petit et léger, mais il perd ces avantages sitôt équipé d’une poignée et d’un viseur – et Sigma ne propose pas de zoom standard léger.

Les inévitables compromis : stabilisation, batterie…

Bien entendu, alléger un appareil photo impose certains sacrifices. Les deux plus visibles sont la stabilisation et la batterie. Contrairement aux autres EOS R plein format des trois dernières années, l’EOS R8 a donc un capteur solidement fixé, ce qui fait gagner quelques précieux grammes et millimètres d’épaisseur. Il se contente également de la batterie LP-E17, qui économise à elle seule une cinquantaine de grammes. L’autonomie s’en ressent naturellement : environ 370 vues avec l’écran LCD et 220 vues avec le viseur.

Dos du Canon R8
Le dos est identique à celui de l’EOS RP.

Celui-ci est une autre victime, plus anecdotique, de la chasse au poids. L’EOS R8 reprend le viseur de l’EOS RP, avec une dalle de 2,36 Mpt et un grossissement de 0,70×. Cela reste tout à fait acceptable, mais les standards du moment tournent plutôt vers 3,6 Mpt et 0,75×. Dernier point : l’EOS R8 ne dispose que d’un seul logement de carte mémoire, pour une SD UHS-II.

Électronique : l’EOS R8, un mini-R6 Mk II

Il y a un domaine où le poids n’impose que peu de compromis : l’électronique. Canon a donc, pour l’essentiel, repris la configuration de l’EOS R6 Mk II, son boîtier grand public « sport ». Nous retrouvons donc un capteur de 24 MP à lecture rapide. La rafale atteint 40 im/s et l’obturation en mode électronique grimpe au 1/16 000 s. En réduisant la rafale à 30 im/s, un mode de pré-enregistrement est disponible, pour ne pas rater l’instant où votre chien saisit son frisbee. Le capteur offre également une excellente sensibilité, avec 102 400 ISO en plage normale et une mise au point jusqu’à -6,5 IL.

Capture de freesbee à 40 im/s
La rafale à 40 im/s et la reconnaissance des chiens assurent de saisir le bon instant.

Il reprend logiquement le système autofocus du R6 Mk II. Reposant sur l’AF Dual Pixel et un entraînement par apprentissage profond, il reconnaît les visages, les yeux et les silhouettes humaines, les chats, chiens, chevaux et oiseaux, ainsi que les voitures, vélos, trains et avions. Le Canon EOS R8 devrait donc en fait être aussi adapté à la photo sportive ou animalière que l’EOS R6 II.

Sans surprise, l’air de famille se poursuit en vidéo : comme l’EOS R6 Mk II, le R8 filme en 4K obtenue par suréchantillonage 6K. Le mode Log est toujours disponible, de même que l’échantillonnage en 4:2:2 sur 10 bits. La vidéo haute vitesse est également du voyage, avec une pointe à 180 im/s en Full HD. La principale limite est l’absence de sortie RAW sur le HDMI.

EOS R8, un hybride moderne

Selon les tendances du moment, le Canon EOS R8 offre différentes solutions de diffusion et de sauvegardes des fichiers. Il peut être reconnu comme une webcam branchée en USB. Le Bluetooth et le Wi-Fi (étonnamment limité au 2,4 GHz) permettent de connecter un smartphone pour transférer des fichiers et contrôler l’appareil à distance. Une sauvegarde vers le cloud Image.Canon est également disponible. L’application Camera Connect évolue en profondeur pour devenir plus claire. Enfin, la certification Apple MFi simplifie la connexion avec les périphériques sous iOS.

Il offre aussi des fonctions de prise de vue modernes, comme le mode panoramique (désormais incontournable sur les smartphones). Le bracketing de mise au point intègre une fonction de focus stacking, permettant d’étendre la profondeur de champ.

Canon EOS R50, l’APS-C d’entrée de gamme

Parallèlement au R8, Canon présente aussi un EOS R50, qui vient se placer sous l’EOS R10 et l’EOS R7 dans la gamme APS-C. Lui aussi mise avant tout sur une compacité record, avec 11,6 cm de largeur et 375 grammes avec batterie et carte SD. Pour cela, il sacrifie le joystick de mise au point, la molette de réglages arrière et le sélecteur AF/MF.  Plus original, le HDMI et l’USB passent sur la poignée : ils seront donc difficilement utilisables pendant la prise de vue.

Canon EOS R50 blanc de face et noir de dos

Le capteur rappelle celui du R10, avec ses 24 MP et sa rafale à 15 im/s en mode électronique. Cependant, la vidéo 4K est limitée à 30 im/s et le lecteur SD se borne à l’UHS-I.

Enfin, Canon va lancer un RF-S 55-210mm F5-7.1 IS STM., qui est lui aussi très léger (270 g) et ultra-polyvalent.

Prix et disponibilité

Le Canon EOS R8 sera disponible seul ou en kit :

Le Canon EOS R50 sera également disponible seul ou en kit :

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Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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