Pour de nombreux créateurs en photo et/ou vidéo, la postproduction est une étape fondamentale voire primordiale dans leur processus de création. Elle s’opère via un ordinateur (portable ou station de travail fixe) et, souvent, avec un ou plusieurs logiciels dédiés (Photoshop et Lightroom, par exemple, pour la photo ou Première et DaVinci Resolve, par exemple, pour la vidéo). Cela peut être en photo de l’editing, du développement RAW, de la retouche d’images ou du photomontage. En vidéo, cela peut être par exemple, du montage, de l’étalonnage ou même de la réalisation d’effets spéciaux.
Quoi qu’il en soit, la postproduction se fait en très grande partie visuellement à l’aide d’un dispositif d’affichage : un écran ou un moniteur. Il est important de disposer d’un écran adapté à la postproduction afin d’être en mesure de réaliser des opérations précises et justes sur les images numériques.
L’idée de base d’un tel écran est d’afficher une image la plus fidèle possible (précision, couleurs, contrastes) afin que “la vision” du créateur soit respectée et restituée au mieux sur les différents dispositifs d’affichages des spectateurs. Pour un créateur, faire sa postproduction sur un écran non fidèle revient souvent à corriger l’affichage de son écran sur ses images. Dès qu’elles seront affichées sur un autre dispositif non maîtrisé d’un spectateur (smartphone, tablette, ordinateur portable, etc.), le rendu pourra être très hasardeux et ne pas du tout correspondre à la vision du créateur.
Ce guide est conçu pour vous permettre de vous poser les bonnes questions au moment de choisir un écran de postproduction photo et/ou vidéo.
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Technologie, taille et définition d’affichage
La majorité des écrans de postproduction disposent d’une dalle de type IPS (In-Plane Switching). Cette technologie est privilégiée, car elle permet une très bonne restitution des couleurs, de bons contrastes et des angles de vision généreux. On peut lui reprocher cependant des temps de réponse relativement longs (5 ms) en comparaison avec d’autres technologies, mais ce paramètre (fondamental dans le monde du gaming) n’est pas important en postproduction.
La majorité des écrans “classiques” ont un aspect de surface brillant. Cela permet d’obtenir une image très flatteuse à l’oeil : des couleurs vives et des noirs profonds. Pour la postproduction, on privilégie plutôt la fidélité et le confort de travail. Pour limiter les reflets et disposer d’une surface d’affichage la plus homogène possible, il est préférable d’opter pour un aspect de surface mat et l’utilisation d’une casquette pare-soleil.
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Les écrans de postproduction sont souvent proposés dans différentes tailles (dimension en pouces sur la diagonale de l’écran). Chez Asus, dans la gamme Pro Art, on trouve des modèles 24, 27 et 32 pouces. La taille de l’écran est à considérer en fonction de la définition maximale d’affichage. C’est la notion de résolution d’affichage exprimée en dpi (dots per inch) ou ppp (points par pouce). La résolution d’affichage ne doit pas être trop élevée au risque de ne pas être en mesure de distinguer la finesse des détails à l’oeil nu.
Donc plus l’écran est grand, plus la définition d’affichage doit être élevée afin de garantir une résolution d’affichage acceptable. En photo, c’est surtout la résolution qui importe. En vidéo, on apporte plus d’importance à la définition maximale. Si on filme en 4K, autant être en mesure d’afficher ses vidéos en 4K sur son écran de postproduction qui sera donc naturellement plus grand pour conserver une résolution acceptable.
Chez Asus on retrouve par exemple les rapports suivants :
- ASUS PA24AC : 24 pouces, WUXGA 1920 x 1200 pixels ;
- ASUS PA27AC : 27 pouces, WQHD 2560 x 1440 pixels ;
- ASUS PA32UC-K : 32 pouces, 4K 3840×2160 pixels.
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Richesse et fidélité des couleurs
Les écrans de postproduction doivent également être en mesure d’afficher un maximum de couleurs différentes avec le plus de fidélité possible. En effet, les caméras proposent des modes d’enregistrement toujours plus précis : photos en RAW 12/14 bits par exemple ou vidéo 4:2:2 10 bits par exemple. Il est donc primordial de disposer d’un écran capable d’afficher au mieux toutes les nuances existantes dans les images numériques.
Les écrans de postproduction sont donc capables d’afficher un pourcentage élevé des espaces couleurs d’affichages références dans le monde de la photo et de la vidéo : sRGB, Adobe RGB, Rec.709, DCI-P3 par exemple, avec des tables de correspondances (LUT) précises : par exemple 14 bits.
L’ASUS PA32UC-K est capable d’afficher 100% du sRGB, 99,5% du Adobe RGB et 95% du DCI-P3. Il affiche les couleurs sur 10 bits et dispose de tables de correspondance sur 14 bits.
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La fidélité d’affichage se mesure avec un Delta E. Plus le Delta E est petit, plus la fidélité d’affichage est élevée. Les écrans de postproduction sont généralement calibrés un à un en usine et offrent un Delta E aux alentours de 2. Ils sont souvent livrés avec un certificat de calibration usine. Bien entendu, il est possible de les calibrer manuellement à l’aide d’une sonde comme l’X-rite i1 Display ou la Datacolor Spyder X Elite. Certains modèles d’écrans de postproduction sont même livrés avec leur propre sonde de calibration.
→ Toutes les sondes de calibration sur Miss Numérique
Contraste et dynamique d’affichage
L’un des derniers paramètres à prendre en compte est la luminosité maximale. La luminosité maximale s’exprime en NITS. Elle influe sur le niveau de luminosité ambiant dans lequel se trouve l’écran de postproduction. Plus la luminosité ambiante est importante, plus la luminosité maximale doit être élevée. Par exemple, le BenQ SW271 propose 350 nits quand l’ASUS PA27AC propose 400 nits.
Certains écrans de postproduction sont aussi capables d’afficher des images HDR (high dynamic range) et offrent des contrastes très élevés. Le contraste dépend naturellement de la luminosité maximale, mais des algorithmes d’affichage peuvent simuler l’affichage d’images HDR avec des contrastes encore plus élevés.
Pour résumer
Un bon écran de postproduction doit donc idéalement utiliser une technologie de dalle type IPS. Il est préférable d’utiliser un écran avec un aspect de surface mat et d’opter pour le port d’une casquette afin de limiter au maximum les reflets. La taille de la diagonale de l’écran dépend en partie de la définition d’affichage maximale. Pour un affichage d’images en 4K, il faut opter pour écran de 30 pouces de diagonale, au minimum. Un écran de postproduction doit être en mesure d’afficher un maximum de couleurs différentes et couvrir au mieux les profils d’affichages références. Par exemple, pour de la photo, il faut privilégier les écrans s’approchant au mieux des 100% de l’Adobe RGB. Ils doivent être aussi calibrés en usine et disposer d’un Delta E le plus faible possible (inférieur à 2). La luminosité maximale doit être adaptée à l’environnement lumineux de travail. Sur ce point, qui peut le plus, peut le moins.
1 Commentaire
Article très intéressant, je me suis moi même renseignée sur ces produits pour mon dernier achat…
Je me suis laissé tentée par celui d’ASUS (PA24AC) et je suis ravie du produit pour le moment. Le design est génial (on dirait de l’aluminium brossé), la qualité des couleurs est excellente et le prix reste abordable pour un écran de ce type. C’est parfait pour retoucher mes photos au quotidien !