FE 400-800mm F6.3-8 G OSS : tel est la référence du « petit » nouveau de Sony. Comme son nom l’indique, c’est un super-télézoom stabilisé, relativement haut de gamme. Sa raison d’être : la photo animalière, et notamment ornithologique. Son ouverture limitée lui permet en effet de rester utilisable à main levée. À l’autre bout de la gamme, Sony présente également un FE 16mm F1.8 G.
Le retour des super-télézooms haut de gamme ?
Depuis le lancement des montures hybrides, la plupart des constructeurs étaient restés relativement modestes sur le segment des super-télézooms – pour simplifier, nous appellerons ainsi les zooms passant 500 mm de focale maximale. En particulier, les modèles destinés à un public expert étaient assez rares.
Bien sûr, Sony proposait le FE 200-600mm G, Nikon le Z 180-600mm, Fuji le XF 100-400mm et le XF 150-600mm (cadrant comme un 150-600 mm et un 225-900 mm), et les constructeurs tiers comme Sigma et Tamron vendaient en relativement grandes quantités des 150-500mm, 150-600mm et « Bigma » 60-600mm. Mais ces modèles avaient en commun une cible d’amateurs avertis, capables de débourser environ 2000 € et prêts à accepter des compromis pour avoir un très long zoom à ce prix. Pour les professionnels et les passionnés plus fortunés en quête d’une meilleure qualité, la voie était toute tracée : les focales fixes. Le M.Zuiko 150-400mm TC et le RF 100-500mm L étaient d’heureuses exceptions.
Mais le télézoom expert, dépassant le budget précédent, semble renaître timidement. Le M.Zuiko 150-600mm a lancé le bal il y a un an, en proposant l’équivalent d’un 300-1200mm pour 2700 €. Sigma vient de présenter un 300-600mm F4 à moins de 7000 €. Il est donc moitié moins cher et bien plus polyvalent que les 600 mm f/4 à focale fixe des constructeurs d’appareils. Et voici la nouvelle proposition de Sony, un 400-800mm dans la gamme G, qui prend donc place entre le 200-600mm et les focales fixes de la marque.
Sony FE 400-800mm F6.3-8 G OSS : zoom 2x, luminosité modeste, piqué extrême
Avec cet objectif, Sony se livre à un exercice d’équilibriste. Son but : préserver la possibilité de travailler à main levée, donc ne pas trop dépasser les 3 kg boîtier compris. Mais aussi pousser à 800 mm avec une qualité d’image optimale et une finition irréprochable. Et dépasser la luminosité du Canon 200-800mm (f/9). Sony a donc opté pour une ouverture maximale de f/8 à 800 mm. C’est le principal compromis de objectif, qui lui permet de pointer à 2450 g.
En revanche, l’optique ne souffre aucun compromis. La formule comporte 27 éléments dont 6 à faible dispersion pour assurer une qualité d’image irréprochable. La courbe MTF est même plus élevée à 800 mm qu’à 400 mm, une rareté pour ce type d’objectif ! Cela permet d’utiliser un convertisseur 1,4x pour obtenir un 560-1120 mm f/9-11, encore utilisable sur l’α7R V sans diffraction excessive. Nous vous conseillerons en revanche de réserver le doubleur (f/16 à 1600 mm) aux capteurs de faible résolution. Ce montage pourrait tout de même intéresser certains astronomes adeptes de la série α7S pour shooter Jupiter sans se charger…
Bien entendu, l’objectif est ultra-spécialisé. Son « grand-angle » à 400 mm limite grandement ses applications. En photographie animalière, il est idéal pour les oiseaux sauvages et les portraits des animaux les plus farouches. Mais il risque d’être trop long pour une famille de chevreuils à une centaine de mètres. Il pourrait trouver un public chez les spotters, mais les amateurs de meetings aériens le trouveront inutilisable pour les vols en patrouille et les avions imposants.
Un 400-800mm construit presque comme un GM
La construction est un autre domaine essentiel à ce niveau de prix. Le FE 400-800mm G profite d’un fût robuste de longueur constante : 34,6 cm. Le zoom est en effet interne, comme sur le Sony 200-600mm et le Fujifilm 150-600mm – mais au contraire de la majorité des autres références. L’objectif offre de nombreuses commandes : trois touches de verrouillage de mise au point, un limiteur de mise au point, un interrupteur de retouche du point, des bagues de zoom et de mise au point… Seule la bague d’ouverture est absente. Cela ne dérangera sans doute guère les utilisateurs : gageons cet objectif travaillera presque toujours à pleine ouverture !
Le diaphragme compte pour sa part 11 lamelles. L’autofocus associe deux moteurs linéaires. C’est désormais presque habituel chez Sony, et cette formule a fait ses preuves. Il supporte la rafale à 120 im/s et la vidéo à 240 im/s. Le 400-800mm ne devrait donc pas avoir de difficulté à suivre un sujet en mouvement – comme un sportif qui court ou un oiseau qui vole. La mise au point minimale est de 3,5 m à 800 mm. Cela peut paraître loin, mais le Canon 200-800mm ne fait guère mieux (3,3 m), tandis que le Sigma 200-600mm est limité à 4,5 m à sa plus longue focale.
Le robuste collier de pied rotatif est fixe, mais sa partie basse est démontable pour éviter toute accroche à main levée. Le pare-soleil a lui aussi une partie mobile : une fenêtre permet de régler un filtre rotatif. Cela facilitera la vie de ceux qui auront acheté un polarisant de 105 mm.
À l’autre bout de l’échelle, le FE 16mm F1.8 G
Sony présente un autre objectif aujourd’hui. Et quand nous disons « autre », c’est vraiment autre. Le FE 16mm F1.8G se situe à l’extrémité opposée sur les plages de focales, de volume et de poids. C’est un ultra-grand-angle de milieu de gamme, qui s’insère dans un trou de souris entre les Sony 14mm F1.8 et 20mm F1.8 et le Sigma 14mm F1.4.
Avec 75 mm de longueur et 304 g, il devient le plus compact des ultra-grands-angles Sony. Il conserve néanmoins la bague d’ouverture verrouillable et déclicable, en plus des commandes classiques. Il pourrait donc intéresser ceux qui recherchent un objectif un peu plus large que le 20 mm, sans pour autant opter pour l’extrême du 14 mm.
Prix et disponibilité
Le Sony FE 400-800mm F6.3-8 G OSS sera disponible en mars pour 2 999,90 €.
Le Sony FE 16mm F1.8 G sera disponible en avril pour 999,90 €.
