Que vous pratiquiez la photographie ou la vidéo (peut-être même les deux !), l’utilisation de filtres peut être très pertinente pour améliorer votre prise de vue. Parmi la panoplie de filtres présents sur le marché, le VND ou filtre ND Variable (pour filtre à Densité Neutre Variable ; Variable Neutral Density filter en anglais) et les filtres Mist (pour filtre de diffusion) ont attiré notre attention. Voyons comment ces deux filtres pourraient être utiles dans votre pratique de la photo et de la vidéo.
Les filtres ND : pourquoi vous devriez en avoir dans votre sac
S’il y a bien un filtre pertinent pour les photographes et les vidéastes, c’est le filtre ND. Pour rappel, un filtre ND (à Densité Neutre ; il est souvent appelé Gris Neutre) est un filtre plus ou moins opaque qui bloque une certaine quantité de lumière. Mais alors, pourquoi bloquer de la lumière quand on passe son temps à essayer d’en trouver ?

En photo, bloquer de la lumière peut nous ouvrir de nouvelles portes créatives. Ce déficit lumineux doit être compensé par un temps de pose plus long amenant les photographes à réaliser les fameuses poses longues. En prenant des clichés durant quelques secondes à plusieurs minutes, tout ce qui bouge est systématiquement flouté ou effacé. Ainsi, les nuages sont étirés, l’eau est lissée tandis que les passants disparaissent.
Également, un filtre ND peut être particulièrement pertinent si vous utilisez des focales fixes très lumineuses sur un boîtier ayant une vitesse maximale réduite (exemple d’un Sigma 35mm 1.2 monté sur un Sony A7IV n’allant pas au-delà des 1/8000). Dans ce cas précis, un filtre ND peut compenser le surplus de lumière et vous offrir la possibilité d’utiliser votre optique à pleine ouverture en milieu de journée.



En vidéo, l’utilisation des filtres ND est tout aussi prégnante. Chaque vidéaste connait cette sacro-sainte règle : si vous souhaitez conserver des mouvements naturels dans votre séquence, vous devez conserver une vitesse d’obturation équivalente à deux fois votre nombre d’images par seconde. Pour une séquence tournée en 24 i/s, le vidéaste doit donc garder une vitesse équivalente à 1/50. Si la vitesse est plus lente, les mouvements seront saccadés ; si la vitesse est plus rapide, les mouvements seront plus fluides et nerveux.
Une fois ce constat réalisé, le vidéaste affronte un terrible constat : 1/50 en journée, cela fait rentrer beaucoup de lumière. Ajoutez à cela un diaphragme ouvert au maximum pour diminuer la profondeur de champ et créer du bokeh et le bilan est sans appel : votre caméra reçoit un trop plein de lumière. Afin d’éviter une forte surexposition, un seul choix s’impose : bloquer de la lumière. Par son opacité, le filtre ND remplit merveilleusement bien sa mission et permet aux vidéastes de garder une vitesse adaptée tout en gardant une faible profondeur de champ en journée.



Le filtre VND : le ND fixe version couteau Suisse
Malgré ses nombreuses qualités, le filtre ND fixe possède un défaut : son opacité est fixe et ne peut être changée. Vous possédez un ND1000 ? Il est souvent adapté pour le milieu de journée mais trop opaque pour une fin de journée. Vous utilisez un ND32 ? Son opacité conviendra en début de journée mais sera insuffisante lorsque le soleil est au zénith. Ainsi, les photographes et vidéastes doivent investir dans une petite panoplie de filtres ND s’ils veulent répondre à leurs besoins durant une journée entière.
Face à ce dilemme, les équipementiers ont trouvé la solution miracle : créer un filtre ND variable qui offrirait plusieurs opacités et donc une certaine flexibilité aux utilisateurs. La polyvalence est plus ou moins importante selon les constructeurs et les références ; il suffit de jeter un œil à nos références de VND pour en prendre conscience. Prenons un exemple concret : ce filtre Freewell 2-5 stops embarque à lui seul 4 filtres ND (ND4 2 stops, ND8 3 stops, ND16 4 stops et ND32 5 stops).



À l’achat, les VND sont plus onéreux que les filtres fixes mais en embarquant plusieurs opacités dans un seul filtre, le rapport possibilités/prix devient très intéressant. Également, le ND variable brille par sa polyvalence sur le terrain. Pour le photographe, posséder cette palette d’opacités est un atout pour ajuster au mieux l’exposition de ses clichés ou la vitesse de ses poses longues ; le vidéaste appréciera sans aucun doute la possibilité offerte par un VND de ne pas avoir à changer systématiquement de filtre lorsque la luminosité varie. Dans tous les cas, ces filtres sont particulièrement adaptés aux utilisateurs qui souhaitent photographier ou filmer sans se charger tout en gardant une certaine flexibilité.
En somme, le VND est au filtre ce que le zoom est à l’objectif. En voyant cette analogie, certains comprendront ce qui arrive : comme tout ce qui est polyvalent, il faut accepter certains compromis.
Polyvalence VS performance : ce que valent les performances des filtres ND variables
Un VND repose sur une technologie simple en apparence : il s’agit d’une superposition de deux filtres polarisant. Le premier demeure fixe tandis que le second tourne ; l’opposition des deux entraîne une opacité plus ou moins importante. Je regrette de ne pas y avoir pensé moi-même ! Ainsi, il est assez impressionnant de voir l’efficacité et la polyvalence d’un VND à l’utilisation. Assez naturellement, vous commencez peut-être à vous poser une question : pourquoi ne pas utiliser que des filtres variables ?
Souvenez-vous de l’analogie précédente : le VND est au filtre ce que le zoom est à l’objectif. Quel est le rapport ? C’est assez simple : tout comme les zooms chez les objectifs, la polyvalence entraîne certains compromis du côté des performances. Dès lors, les ND variables ont parfois quelques petits travers difficiles à empêcher :
- vignettage
- perte de piqué
- dérive colorimétrique
Chaque marque parvient plus ou moins à limiter ces défauts. Cependant, deux limites demeurent chez tous les constructeurs :
- un vignettage très marqué aux plus larges focales (souvent en dessous de 24mm en équivalent plein format, 16mm en équivalent APS-C ou 12mm en équivalent micro 4/3) ;
- des ciels dont le bleu est déséquilibré en journée. Là aussi, ce défaut autour du ciel est lié à la technologie des VND. En effet, la superposition de polarisants entraîne une … Polarisation. CQFD ! En pleine journée, une trop forte polarisation a pour conséquence un déséquilibre du ciel bleu difficilement rattrapable en post-traitement.



Comme dit plus tôt, ces petits défauts sont plus ou moins présents selon les marques et les références. Néanmoins, il ne faut pas bouder les VND pour autant.
Le filtre VND est-il fait pour vous ?
Tout comme les focales fixes et les zooms, les ND fixes et variables conviendront selon diverses utilisations. Voici éventuellement quelques pistes pour vous guider :
- le VND est davantage pour vous si : vous souhaitez faire de la pose longue sans avoir 5 filtres ND dans le sac ; vous souhaitez avoir beaucoup de bokeh sur vos vidéos avec une forte flexibilité à l’utilisation.
- le VND n’est pas tellement pour vous si : vous photographiez ou filmez à l’ultra grand angle ; vous avez une utilisation régulière en pleine journée par temps ensoleillé.
Pour résumer, le VND brille par sa polyvalence là où le ND fixe rayonne par ses performances.
Le filtre Mist : le diffuseur de lumière
Le filtre Mist est devenu particulièrement populaire auprès des photographes et des vidéastes. Sa fonction est simple : diffuser la lumière. En anglais, mist signifie « brume ». Le Mist diffuse et offre un effet brumeux aux sources lumineuses. En photographie, ce filtre est particulièrement apprécié pour du portrait pour sa capacité à adoucir les textures de peau et de donner un effet doux au rendu ; en photo de rue, le Mist est utilisé pour accentuer des ambiances urbaines, notamment autour des éclairages. Pour un usage vidéo, le Mist est souvent apprécié pour son rendu cinématographique et son adoucissement des sources lumineuses.



La puissance de diffusion se mesure le plus souvent chez les constructeurs par une fraction allant de 1/8 à 1. Il existe quatre niveaux :
- 1/8 (diffusion la plus faible)
- 1/4 (diffusion moyenne)
- 1/2 (diffusion la plus importante)
- 1 (diffusion maximale)



Lors de l’achat d’un Mist, le choix du niveau de diffusion se pose assez logiquement. Pour un premier achat, je vous conseille vivement d’opter pour un filtre 1/4 : dans la plupart des situations, il offrira un rendu agréable et équilibré. Privilégiez le Mist 1/2 ou le 1 si vous comptez l’utiliser en intérieur lorsque les sources lumineuses sont peu puissantes ; inversement, le 1/8 offrira un rendu agréable et équilibré lorsque la source lumineuse est puissante (comme le soleil).
Filtre VND et filtre Mist : un duo gagnant
En photo comme en vidéo, superposer les filtres nous permet de multiplier leurs capacités. Même si la superposition d’un VND et d’un Mist peut être intéressante en photo, c’est bien en vidéo que l’intérêt est particulièrement important. Ainsi, le VND permet de garder une bonne vitesse et une faible profondeur de champ tandis que le Mist offre ce rendu doux et cinématographique.
Les différentes marques proposent alors des systèmes pour superposer ces filtres :
- des filtres à la fois ND et Mist (exemple chez Polar Pro)
- des filtres aimantés (exemple chez Freewell)



Également, les vidéastes les plus exigeants utiliseront des matte box. Ces dernières ont plusieurs avantages : au-delà de donner une impression de caméra Hollywoodienne à votre hybride, les matte box permettent de limiter les flares tout en superposant les filtres. De plus, elles offrent une certaine flexibilité puisque le réglage du VND est souvent très accessible tandis que les filtres peuvent être ajoutés ou retirés très facilement.
Que ce soit en photo ou en vidéo, ces filtres ont forcément quelque chose à vous apporter !
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