Fujifilm et Adobe ont annoncé la compatibilité à venir de l’hybride Fujifilm X-H2s et de Frame.io. Dès le printemps prochain, les utilisateurs du porte-étendard de Fuji pourront donc envoyer leurs fichiers directement dans le cloud, sans intermédiaire. De quoi simplifier le travail, par exemple pour les agences de presse et les productions cinématographiques ou télévisuelles…
Frame.io, le cloud créatif d’Adobe
Frame.io est un service de cloud dédié à la création photo et vidéo. Selon nous, il fait partie des outils incontournables pour les monteurs vidéo. Il permet de gérer toute une bibliothèque de rushes (y compris fichiers proxy et métadonnées) et de les prévisualiser directement. Il s’intègre également avec les outils de montage et d’étalonnage – Final Cut, Premiere ou DaVinci Resolve par exemple. Enfin, il permet à de nombreux utilisateurs de comparer différentes versions, de commenter et de noter des propositions variées. C’est donc une solution complète de flux de travail collaboratif, des rushes au produit final.
Mais il reste un goulet d’étranglement dans ce flux : le transfert des fichiers sources. La solution la plus évidente est d’utiliser un ordinateur pour rapatrier et uploader les fichiers. Mais il faut terminer la prise de vue pour récupérer la carte mémoire ou brancher l’appareil. Autre possibilité : profiter des fonctions de prise de vue connectée pour que les fichiers arrivent directement sur l’ordinateur, et un logiciel de synchronisation pour les envoyer sur le cloud. Mais il faut alors gérer la contrainte de la connexion entre ordinateur et outil de capture… Bien plus pratique : Terradec et Atomos proposent une gamme de transmetteurs. Il suffit de les relier à la sortie HDMI de certaines caméras ou appareils photo pour que les données soient envoyées sur Frame.io.
Fujifilm X-H2s, le cloud presque sans accessoire
L’idéal serait donc que les outils de capture soient eux-mêmes capables de transmettre automatiquement les fichiers. C’est donc le Fujifilm X-H2s qui sera le premier appareil photo à le faire. Avec, tout de même, un préalable : il aura besoin de la poignée de communication Fujifilm FT-XH. Une connexion à Internet est naturellement nécessaire – filaire, Wi-Fi ou via un smartphone. De plus, il faudra disposer d’un compte Frame.io éligible au service « Camera to Cloud ». L’appareil photo pourra alors se connecter au service, puis y envoyer les fichiers au fur et à mesure de leur création.
Cela simplifiera la vie dans plusieurs domaines, en particulier pour les productions vidéo. Le X-H2s enverra directement les fichiers, simples proxy ou ProRes 4:2:2, dans le cloud. De là, l’ensemble de l’équipe pourra y accéder directement. Étalonneur, monteur, mixeur et consorts pourront ainsi les travailler simultanément. Ils pourront aussi faire remonter leurs remarques directement, par exemple s’il faut re-tourner un plan.
Un service pour les photographes
Pour autant, le « C2C » (camera to cloud) peut être utile aux photographes. Par exemple, une agence pourra recevoir, éditer, légender et publier des photos immédiatement : tout ce flux de travail peut être intégré dans Frame.io. Les clients peuvent ainsi recevoir les images finales en quelques minutes, alors que les photographes sont encore sur le terrain. C’est évidemment déjà possible avec les fonctions d’upload de certains appareils, mais il faut généralement installer un serveur FTP, puis que les éditeurs aillent y chercher les nouveaux fichiers. L’intégration dans Frame.io rendra le processus plus fluide.
Même en travaillant seul, ce système peut simplifier la vie. Frame.io est un service multi-plate-forme. Sitôt les fichiers téléchargés automatiquement, vous pourrez commencer la sélection et l’étiquetage, sur le terrain, depuis un smartphone. Et une fois rentré, il suffira d’allumer l’ordinateur pour fignoler l’édition directement dans Lightroom ou Photoshop.
Des détails à préciser
Selon Fujifilm, la compatibilité native avec Frame.io arrivera au printemps. Elle passera par une mise à jour des firmwares du Fujifilm X-H2s et de la poignée FT-XH.
Étant donné le délai, il est naturel que certains éléments restent flous. Seules quelques images d’exemple du menu de connexion ont été diffusées. Il faudra donc attendre pour connaître le mode de fonctionnement exact, les possibilités et les limites du système.
C’est néanmoins une évolution prometteuse pour le haut de gamme Fujifilm. Elle renforce son positionnement sur le marché professionnel, avec une intégration au flux de travail encore améliorée. Rendez-vous au printemps pour découvrir le mode d’emploi détaillé…
