Fujifilm présente le X-H2s, son nouvel hybride hautes performances. Celui-ci n’est pas un simple successeur du X-H1 ou un grand frère du X-T4 : c’est un tout nouvel appareil, avec une électronique entièrement revue. Avec son capteur empilé de 26 MP, sa rafale à 40 im/s, la vidéo 6K et la 4K à 120 im/s, il prétend au titre de meilleur hybride APS-C actuel – dans tous les domaines. Un zoom transstandard 18-120 mm motorisé et un long télézoom 150-600 mm l’accompagnent.

Fujifilm X-H2s : entièrement nouveau

Il y a quatre ans, le Fujifilm X-H1 était une nouveauté spectaculaire dans sa gamme. C’était le premier hybride de la marque à recevoir une stabilisation, et il filmait en 4K DCI, en log. Son boîtier revu se rapprochait des standards « mini-reflex » avec une grosse poignée plus confortable.

Fujifilm X-H2s

Pour sa part, le X-H2s innove bien plus profondément. Capteur, processeur, stabilisation, viseur, ergonomie et même supports d’enregistrement sont nouveaux ! Pour un peu, le seul élément repris de ses aînés serait… la batterie NP-W235, qui permet de prendre 580 images en mode normal et de filmer 1 h à 1 h 30 selon les modes.

Le capteur est donc baptisé X-Trans 5 HS. Il compte 26 MP, comme le précédent X-Trans 4 du X-T4, mais c’est leur seul point commun. Le nouveau venu est en effet un capteur empilé, qui intègre une puce mémoire. Il permet de lire l’ensemble de sa surface 40 fois par seconde et réduit le rolling shutter à seulement 1/180 s en 4K. Notez que, pour sa part, l’obturateur mécanique ne dépasse pas 15 mouvements par seconde.

Photo : rafale rapide avec autofocus

Lire le capteur ne suffit pas : encore faut-il traiter les données. C’est le rôle du nouveau processeur, le X Processor 5. Celui-ci est suffisamment puissant pour générer 40 fichiers par seconde, tout en effectuant l’analyse autofocus et exposition à la même cadence ! L’autofocus s’appuie sur l’apprentissage profond pour reconnaître et suivre des sujets très variés : personnes, animaux terrestres ou aériens, véhicules roulants ou volants…

Autofocus et stabilisation du X-H2s
L’autofocus, le capteur et la stabilisation sont nouveaux.

Le tampon étant généreux, vous pouvez photographier à 40 im/s, sans clignotement du viseur, pendant plus de quatre secondes en RAW. Une fonction « pré-shot » permet d’enregistrer 40 vues avant le déclenchement. En vous contentant de JPEG et de 30 im/s, l’enregistrement devient virtuellement illimité : plus de 1000 images !

Vidéo : 6,2K 30p, 4K 120p

Puisque l’appareil peut saisir 30 im/s en pleine définition, il ne reste qu’à enregistrer le son pour obtenir une vidéo. Le X-H2s filme donc au format 3:2, à la même définition que les photos : 6240 x 4160 pixels !

Il propose également les habituels modes 4K DCI et UHD. Le format d’image est respectivement 1,89 et 16:9. Sans surprise, vous pouvez choisir la cadence entre 24 et 60 images par seconde. Les codecs H.264 et H.265 sont disponibles et le débit maximal atteint 720 Mbps. Fujifilm n’a pas intégré de système de refroidissement actif, contrairement au Sony FX3 par exemple. En revanche, un ventilateur optionnel peut prendre place au dos du boîtier, afin de limiter l’échauffement et de prolonger les enregistrements.

Ventilateur du Fujifilm X-H2s
Fixé au dos du boîtier, le ventilateur amovible prolonge les enregistrements dans les environnements chauds.

Autre nouveauté : la fonction vidéo haute vitesse fonctionne désormais en 4K. Le X-H2s peut saisir 120 im/s en 4K DCI ou en 4K UHD, et jusqu’à 240 im/s en 2K ou en Full HD.

Les productions professionnelles apprécieront également la possibilité de filmer en Log, la dynamique atteignant alors 14 IL. Le RAW 12 bits est présent, mais il requiert un enregistreur HDMI Atomos ou BlackMagic. Pour les adeptes de l’enregistrement interne souhaitant une qualité maximale, le X-H2s propose le ProRes 422. Il faut alors impérativement utiliser une carte CFexpress.

Fujifilm X-H2s : CFexpress ou SD ?

C’est en effet une autre grande nouveauté : le X-H2s peut recevoir une carte CFexpress type B. Il s’agit du premier Fujifilm numérique à objectifs interchangeables à faire une infidélité aux cartes SD depuis le S5 Pro, un reflex en monture Nikon de 2006 ! Ce choix s’impose du fait des performances hors-norme de l’appareil. Les actuelles cartes SD UHS-II seraient un véritable goulot d’étranglement pour les rafales en RAW et la vidéo ProRes 422 HQ.

Ports CFexpress et SD du Fujifilm X-H2s

Rassurez-vous, le X-H2s reste compatible avec celles-ci grâce à son second emplacement, mais alors certaines limites s’imposent. Il faut s’attendre à un enregistrement plus long des rafales et seuls les codecs H.264 et H.265 sont disponibles.

Ergonomie : un X qui lorgne sur le GFX

À sa sortie, le X-H1 était le premier Fujifilm X à offrir une vraie poignée, adaptée à une utilisation prolongée avec de gros téléobjectifs. Il s’offrait également un écran de rappel des paramètres. Cependant, il conservait la logique du X-T2 et des autres boîtiers experts de Fuji. Le capot laissait ainsi une large place à deux molettes dédiées à la sensibilité et à la vitesse d’obturation.

Dessus du Fujifilm X-H2s

Le X-H2s reprend le même style rétro carré, mais l’ergonomie évolue en profondeur. En fait, il est au X-H1 ce que le GFX 50S II était au GFX 50S. Il abandonne donc les molettes ISO et vitesse au profit d’un sélecteur de mode PSAM. Celui-ci propose pas moins de sept réglages personnalisés, qui vous permettront de peaufiner le fonctionnement de votre X-H2s pour ne plus jamais chercher dans les menus.

Au dos, le joystick de mise au point est évidemment présent, ainsi qu’un traditionnel trèfle de navigation. L’écran est désormais situé sur une rotule latérale, qui apporte une souplesse accrue notamment pour les autoportraits.

Mais le gros changement ergonomique ne se voit pas de l’extérieur : il s’agit du viseur. La nouvelle dalle OLED compte 5,76 Mpt et peut être mise à jour 120 fois par seconde. Quant à l’oculaire, il assure un grossissement de 0,8x et un dégagement de 24 mm. Plus détaillé, plus grand et plus confortable, il dépasse donc même les viseurs des moyens-formats de la marque !

Fujifilm XF 18-120mm F4 LM PZ WR et XF 150-600mm F5.6-8 LM OIS WR

Avec le X-H2s, Fujifilm présente deux nouveaux zooms. Ceux-si sont conçus pour faire honneur aux capacités de l’appareil : l’un pour la vidéo, l’autre pour la photo sportive ou animalière.

Fujifilm X-H2s et XF 18-120mm F4
Le zoom du 18-120 mm est motorisé

Le XF 18-120mm F4 LM PZ WR est un transstandard à la plage généreuse (6,7×) malgré une ouverture constante. Le zoom est motorisé, permettant de modifier la focale en souplesse et en silence; y compris à distance. Le focus breathing réduit permet de passer d’un plan de netteté à un autre sans changement de cadrage. Enfin, le diaphragme non cranté peut changer d’ouverture en silence. Ce transstandard haut de gamme est donc idéal pour filmer, directement dans l’appareil ou à distance via un smartphone.

Fujifilm X-H2s, 150-600mm et doubleur
Le 150-600 mm est compatible avec le doubleur de focale.

Le XF 150-600mm F5.8-8 R LM OIS WR est un super-téléobjectif, cadrant comme un 229-914 mm en plein format. Pour ceux à qui cela ne suffirait pas, il peut être associé aux multiplicateurs de focale XF 1.4X et XF 2X. Il devient alors un 300-1200 mm f/11,6-16, avec une focale équivalente maximale de 1828 mm ! Attention tout de même aux conditions lumineuses, son ouverture limitée devenant extrêmement faible avec un doubleur. En revanche, elle permet de conserver un poids raisonnable, juste au-dessus de 1,6 kg – à comparer aux environ 2 kg des 150-600 mm Tamron et Sigma.

Prix et disponibilité

Les nouveaux produits seront disponibles en juillet aux tarifs suivants :

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Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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