Le SL3-S est le nouvel hybride de Leica. Il associe le boîtier du SL3 apparu l’an passé et une nouvelle électronique, basée sur un capteur de 24 MP. Cette définition réduite permet d’augmenter les performances : la rafale monte à 30 im/s avec autofocus continu ! Autre nouveauté notable : la sortie vidéo Raw et l’enregistrement « open gate ». Et bien entendu, l’authentification des images est de la partie.

Leica SL3-S et sport : 24 MP, 200 000 ISO, 30 im/s

Sorti en 2024, le Leica SL3 était un hybride « haute définition » : avec ses 60 MP, il attaquait le Sony α7R V. Comme le SL2-S avant lui, le nouveau SL3-S se contente pour sa part de 24 MP. C’est précisément la définition du Sony α9 III et du Canon EOS R3, deux références de la photo sportive. Ce n’est sans doute pas un hasard…

Le Leica SL3-S vu de face
Le Leica SL3-S se distingue extérieurement par la gravure Leica non peinte (elle était blanche sur le SL3).

Le Leica SL3-S s’offre en effet une rafale à 30 im/s avec autofocus continu. C’est une énorme amélioration par rapport au SL3 initial, sur lequel l’autofocus restait fixe durant les rafales rapides (de 6 à 15 im/s). L’autofocus utilise logiquement la corrélation de phase et reconnaît silhouettes humaines, visages, yeux et animaux.

Le SL3-S peut également enregistrer des rafales de 175 images sans interruption, en Raw + Jpeg. Quant à la sensibilité, essentielle pour photographier dans un gymnase, elle peut être poussée à 200 000 ISO.

Photos de danseuse en mouvement dans le noir
Le SL3-S n’aura pas peur de la photo d’action en intérieur. © Leica

Ainsi, le modèle sportif de Leica s’aligne globalement sur Canon. Il n’attaque toutefois pas Sony, qui garde l’exclusivité de la rafale à 120 im/s et de l’obturateur global. En revanche, l’α9 III souffre en basse lumière (sa montée ISO s’arrête 2 IL avant la concurrence), ce qui laisse de belles opportunités au nouveau Leica.

6K open gate, ProRes et Raw, 4K 60 im/s : le SL3-S, une caméra avancée

L’autre grande différence entre SL3 et SL3-S concerne la vidéo. Le SL3 avait fait partie des premiers appareils hybrides capables de filmer en 8K. Le SL3-S abandonne logiquement ce mode, son capteur ne comptant que 6000 pixels en largeur. En revanche, il offre deux ajouts intéressants : le Raw et l’open gate.

La vidéo Raw est proposée en 6K de 24 à 30 im/s. Elle est également disponible en 4K cinéma jusqu’à 60 im/s, permettant donc de réaliser des ralentis 2x. Petite limitation : le SL3-S envoie le flux Raw sur le HDMI. Il faut donc un enregistreur externe pour en profiter. Sur carte mémoire, il propose toutefois un enregistrement ProRes 422 HQ, également très souple en post-traitement.

Enregistrement open gate et recadrages 4K horizontal et vertical
Le mode « open gate » capture la quasi-totalité du capteur pour assouplir le post-traitement.

L’autre nouveauté est donc l’enregistrement « open gate ». Il s’agit d’utiliser la quasi-totalité du capteur (5952 × 3968 px précisément), pour la sauvegarder dans un flux h.265 en 4:2:0 sur 10 bits. Le réalisateur est ensuite libre de recadrer selon ses besoins. La largeur du cadrage peut notamment servir à stabiliser l’image en post-production ou à compenser les mouvements du sujet. Elle permet également de générer des vidéos à des formats différents à partir du même rush, par exemple pour créer un flux 4K horizontal pour les ordinateurs et un autre, vertical, pour les smartphones.

Le reste des spécifications vidéo est classique, avec la possibilité de pousser à 120 im/s en Full HD, de faire des ralentis 4x dans l’appareil, d’opter pour différents codecs et modes de compression… Notez que l’entrée Timecode est toujours présente. Le SL3-S est donc une vraie petite caméra, capable de s’intégrer dans un flux de tournage pour le cinéma.

Connectivité et authentification du SL3-S

Leica a fait partie des premiers fabricants d’appareils photo à intégrer un système d’authentification des images. Sans surprise, le SL3-S profite également de cette capacité. Il génère ainsi des métadonnées chiffrées au format CAI (Content Authenticity Initiative), permettant par exemple aux agences de presse de détecter les modifications du contenu de l’image ou des données EXIF.

Leica SL3-S de dos avec la description du système d'authentification des images

Toujours pour renforcer le flux de travail, le SL3-S pourra (après mise à jour de firmware) se connecter à un cloud Frame.io afin d’envoyer directement ses fichiers. Cela permettra là encore de fluidifier le fonctionnement d’une agence, les éditeurs recevant automatiquement les images au fur et à mesure de leur capture. La connexion Wi-Fi a d’ailleurs été améliorée, le SL3-S supportant le mode MIMO pour augmenter les débits.

L’application Leica Fotos s’enrichit de son côté de petites nouveautés, comme l’aperçu en direct et la personnalisation des rendus Leica. Elle gère également la mise à jour de l’appareil et la géolocalisation depuis un smartphone.

Le boîtier, dans la continuité du SL3

Comme son nom l’indique, le SL3-S est une déclinaison du SL3. Sans surprise, le boîtier est donc l’élément qui a le moins changé. En fait, mis à part le marquage Leica noir, il est tout simplement identique !

Vue de dessus du Leica SL3-S

Vous retrouverez donc un hybride relativement massif, avec 14,1 × 10,8 cm et 768 g sans batterie. Il est ainsi assez proche des dimensions d’un Nikon Z8, et naturellement bien plus petit qu’un Canon EOS R3 (qui intègre une poignée verticale). En comparaison, l’α9 III pointe à 13,6 × 9,7 cm et 700 g… batterie comprise !

Le viseur reste très confortable, mais ses 5,76 millions de points et son grossissement de 0,76× font désormais figure de standard. La connectivité est elle aussi complète, avec entrée et sortie mini-jack, sortie HDMI pleine taille, port USB-C 10 Gbps, entrée Timecode. Et les logements de cartes mémoire reçoivent une SD UHS-II et une CFexpress B.

Le SL3-S, un hybride moderne et complet

Leica propose donc avec le SL3-S un hybride dans l’air du temps. Il associe tout ce qu’on attend d’un appareil sportif professionnel, avec de multiples options de connexion, une rafale à 30 im/s et une excellente sensibilité en basse lumière. Ses possibilités en vidéo en font également une excellente caméra, aussi bien pour diffuser rapidement des vidéos sur les réseaux sociaux que pour filmer des rushs destinés au montage ou au post-traitement avancé.

Le Leica SL3-S est d’ores et déjà disponible. Il coûte 5190 €.

Avatar de Franck Mée
Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

Écrire un commentaire

Retour en haut