La balance des blancs est un réglage sous-estimé, néanmoins important pour gérer et contrôler la colorimétrie d’une image en fonction de l’éclairage ambiant. Nous vous proposons de voir ensemble quel est l’impact d’un éclairage sur une image, comment adapter la balance des blancs en fonction de celui-ci et quelles sont les alternatives pour éliminer les dominantes couleurs malencontreuses.

# 1 Qu’est-ce que la balance des blancs ?

La balance des blancs est un réglage qui permet d’adapter une dominante de couleur en fonction de l’éclairage de votre image afin d’obtenir des couleurs fidèles à la réalité.

Le rendu de la couleur d’un objet varie en fonction du spectre de son éclairage. Pour comprendre, il faut savoir que la lumière blanche issue du soleil est une lumière polychromatique et se décompose en un spectre continu de plusieurs longueurs d’onde de couleurs du rouge au violet en passant par l’orange, le jaune, le vert et le bleu. C’est en tout cas le spectre visible par l’œil humain.

Les éclairages artificiels peuvent eux aussi être polychromatiques, mais leur spectre n’est pas forcément continu et ils ne sont pas tous capables de générer toutes les longueurs d’onde de la lumière du soleil. Parfois, ils sont même monochromatiques et ne produisent qu’une seule longueur d’onde.

Si ces variations sont facilement visibles pour l’œil humain, c’est bien différent pour le capteur d’un appareil photo. En l’absence de certaines longueurs d’onde, les couleurs perçues d’un objet et des blancs seront alors différentes de la réalité via une dominante plus ou moins bleu ou jaune, voire magenta ou vert selon le spectre.

La balance des blancs a ainsi pour objectif de rétablir les blancs en fonction de la température de couleur de chaque éclairage (exprimé en kelvin). Elle élimine ainsi la dominante générée pour obtenir des couleurs fidèles à ce que notre œil est normalement capable de voir.

Températures de couleurs.
© Suriya KK / Shutterstock.

La Température de couleur

Chaque éclairage a une température de couleur propre. La température de couleur d’une source lumineuse, qu’elle soit naturelle ou artificielle, peut ainsi varier entre 1000 et 10 000 Kelvin environ. Plus la température de couleur est faible plus le rendu sera orangé, plus celle-ci est élevée plus le rendu sera bleuté. Ainsi, à la lueur d’une bougie (environ 1800 K) et sans balance des blancs, l’éclairage procure une lumière chaude avec une dominante orangée. À l’inverse, sous un ciel nuageux (entre 7000 et 9000 K), la lumière froide fait apparaître une dominante bleutée. Prendre en compte l’éclairage environnant et connaître sa température de couleur, même de façon approximative, est essentiel pour adapter correctement sa balance des blancs. Vous pouvez également vous aider de la température du soleil au zénith comme référentiel qui est d’environ 5800 K.

# 2 Quel impact sur les images ?

Sans un bon réglage de la balance des blancs, et contrairement à notre œil, l’appareil n’est pas capable de s’adapter parfaitement à la dominante de couleur générée par l’éclairage ambiant. Les blancs des images apparaissent ainsi souvent jaunâtres en cas de faible éclairage ou au contraire bleutés, comme en prise de vue extérieure, à la montagne en plein soleil, par exemple. Des dominantes verdâtres et magenta sont également courantes et plus généralement dues à un éclairage intérieur néon. Ce sont les principales dominantes visibles sur les images et elles sont souvent peu esthétiques.

Heureusement, il existe plusieurs possibilités pour corriger cela.

Mauvaise balance des blancs.
On observe ici une dominante verdâtre .© Céline Nebor.
Correction balance des blancs.
Le rendu après correction de la balance des blancs. © Céline Nebor.

# 3 Régler la balance des blancs

Les modes automatiques

Dans la plupart des cas, la balance automatique est relativement efficace, surtout en lumière naturelle. Pour les cas un peu plus complexes, comme les scènes éclairées artificiellement, des zones d’ombres, le lever ou coucher de soleil ou encore, pour l’utilisation du flash, il est possible d’opter pour des modes prédéfinis (tungstène, nuageux, flash, etc.) qui changent selon les appareils. Ces modes s’apparentent un peu à des filtres et font varier la dominante couleur pour un rendu plus ou moins chaud ou froid. Le but est de rétablir la bonne couleur de blanc et par défaut, les autres couleurs.

Les modes manuels

Selon votre appareil, il peut aussi exister différents modes personnalisables qui vous permettent de sélectionner vous-même la température de couleur souhaitée en Kelvin ou directement la couleur dominante. Parfois, vous pouvez ainsi programmer jusqu’à plusieurs modes afin de basculer rapidement et facilement de l’un à l’autre selon la scène à photographier.

Avant / après : balance des blancs manuelle.
Avant / après balance des blancs effectuée manuellement sur l’appareil photo via une feuille blanche. © Céline Nebor.

Bien qu’il soit peu utilisé, le mode manuel existe également et s’avère assez simple à paramétrer, contrairement à ce que l’on peut penser. Si la méthode diffère selon l’appareil et le constructeur, le principe est assez similaire et consiste à photographier une zone neutre blanche (une feuille de papier ou un mur par exemple) ou grise (via une charte de gris à 18 %) à l’endroit de la prise de vue. L’appareil ajuste ainsi la balance directement en fonction de l’éclairage ambiant. C’est très pratique à l’occasion d’une séance de plusieurs images dans un même lieu et pour simplifier le travail de postproduction.

Balance des blancs : ouverture.
© Chamille White / Shutterstock.

# 4 Gérer la balance des blancs en postproduction

Si vous n’avez pas su adapter la balance des blancs au moment de la prise de vue, il est tout à fait possible de la corriger via un logiciel de retouche. La correction de la balance des blancs en postproduction sera plus efficace sur une image en RAW (sans perte d’informations) que sur une image JPG, mais peut-être plus ou moins maîtrisée sur les deux types de fichiers. Photoshop et Lightroom proposent diverses techniques pour ajuster la balance. Comme pour le boîtier, dans la plupart des cas, la correction automatique logicielle suffit. Si ce n’est pas le cas, vous devrez opter pour une correction manuelle plus précise via l’outil pipette, la correction sélective ou encore, via un réglage courbe de la couche dominante.

Avant / après : balance des blancs manuelle à la retouche.
Avant et après correction manuelle en post-production. © Céline Nebor.

Pour faciliter l’opération, vous pouvez aussi utiliser une charte de blanc ou de gris que l’on photographie à l’endroit de la prise de vue avant de commencer sa séance photo. Selon la méthode, une pipette sur le blanc ou le gris suffit souvent à corriger votre balance des blancs en un tour de main.

Retouche balance des blancs.
Utilisation de l’outil pipette dans Lightroom CC.

Pour résumer

La balance des blancs semble être un réglage anodin, pourtant, une fois maîtrisée, elle facilite le travail de retouche et permet de mieux adapter la colorimétrie des images à ce que notre œil est capable de voir. Si l’image enregistrée par votre appareil photo vous semble trop jaune, trop bleue, trop verte ou magenta, testez les différents réglages prédéfinis ou optez pour un réglage manuel. Elle se gère aussi aisément en postproduction et permet d’optimiser vos images pour des couleurs fidèles à la réalité.

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Auteur

Photographe et rédactrice spécialisée en photo, toujours en quête d'aventures et de découvertes. Couleur de cheveux : #a85820.

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