La 50ème édition des Rencontres d’Arles : un anniversaire ambitieux
Pour la 50ème édition des Rencontres d’Arles, le festival affiche une programmation ambitieuse, à la hauteur de l’importance de cet anniversaire.
Ainsi, les Rencontres présentent une partie de ses incroyables archives à l’Église des Trinitaires. 300 000 pièces composent la mémoire historique du festival, dont 3300 photographies d’artistes découverts et propulsés grâce à cet événement d’exception.
Toute une histoire !
Jusqu’au 22 septembre, de 10h à 19h30 à L’Église des Trinitaires
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C’est aussi une manière de rendre hommage aux fondateurs du festival : Lucien Clergue, Jean‐Maurice Rouquette et Michel Tournier. Des photographes ayant fait de la reconnaissance officielle de leur art, un acte militant.
Alors même que Lucien Clergue et Jean-Maurice Roquette ont quitté ce monde, la 50ème édition expose les œuvres d’Edward Weston (un symbole fort, puisqu’il fut exposé aussi en 1970 lors de la première édition) qui dialoguent avec celles de Clergue.
Clergue & Weston
Jusqu’au 22 septembre, de 10h à 19h30 à Croisière
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Émancipation et photographie : le corps et son expression au centre des Rencontres
Parmi le vaste choix d’expositions thématiques proposées, certaines ont particulièrement retenu notre attention. Au sein des sections thématiques (Mon corps est une arme, À la lisière, Habiter, Construire l’image), Mon corps est une arme est centrée avec beaucoup de justesse sur des enjeux contemporains incontournables.
Alors que la troisième vague féministe modifie en profondeur nos sociétés, le festival propose de parcourir certains moments de l’Histoire pendant lesquels les corps ont été un moyen d’expression, un outil de combat et d’avancée sociale.
Touchante, révolutionnaire, inédite, l’exposition Corps Impatients nous ouvre à la photographie est-allemande durant la Guerre Froide, par le prisme du corps. Elle entend montrer comment, dans un état autoritaire marqué par l’enfermement physique, la surveillance et la normativité, la photographie fut un médium par lequel les artistes ont manifesté la singularité de leur vie, exprimant ainsi une puissante liberté intérieure.
Corps Impatients, Photographie est-allemande, 1980 – 1989
Jusqu’au 22 septembre, de 10h à 19h30 à Les Forges
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L’exposition flamboyante La Movida prolonge cette réflexion dans l’Espagne post-franquiste en mettant le corps queer et la fluidité de genre à l’honneur.
La Movida, Chronique d’une agitation, 1978 – 1988Jusqu’au 22 septembre, de 10h à 19h30 au Palais de l’Archevêché
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Regard vers le futur : la réalité virtuelle débarque à Arles
Une mention spéciale pour l’exposition VR Arles Festival, un événement à côté des Rencontres, entièrement consacré à l’avenir de l’image et de la photographie : la réalité virtuelle. Avec sa vision futuriste et avant-gardiste, ce festival questionne notre rapport aux nouvelles technologies. Une compétition de courts métrages d’auteur a été mise en place, dont les gagnants ont été dévoilés lors de la semaine d’ouverture des Rencontres, par un jury présidé par Charlotte Rampling. L’exposition du festival se prolongera tout l’été et, pour la 4ème fois, elle marque le grand succès de cet événement hors du commun.
VR Arles Festival
Jusqu’au 25 août, de 10h à 19h30 au Couvent Saint-Césaire
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Les talents à suivre : les lauréats du Prix Levallois dévoilés à Arles
Le Prix Levallois, dont la direction artistique est assurée depuis 2018 par Catherine Dérioz et Jacques Damez, de la Galerie Le Réverbère, a annoncé le nom des lauréats le 4 juillet dernier à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, en présence des membres du jury et des finalistes. Sara Imloul remporte la célèbre bourse avec ses photographies en noir et blanc travaillant sur la notion d’étrangeté et d’absurde. Son approche plastique et avant-gardiste a séduit le jury.
Karina Bikbulatova, récompensée aussi, s’insère dans ce registre surréaliste en glorifiant un univers noir et blanc qui n’est pas sans évoquer les films de la Nouvelle Vague. Pour finir, Zishaan A. Latif remporte le prix du public, avec ses travaux expérimentaux laissant libre cours aux superpositions, aux diptyques et aux recherches plastiques en dehors des sentiers battus.
Pour Catherine Dérioz et Jacques Damez, commissaires du Prix, « [le choix] s’est appliqué à retenir les candidats qui ne cèdent pas à la tentation de l’imagerie et qui proposent de réels enjeux photographiques, autant dans l’engagement et la réflexion des sujets abordés que dans la qualité des écritures conceptuelles et plastiques. ».