De nombreux produits photo et vidéo ont été lancés en 2022. L’année étant terminée, il est temps de vous proposer notre sélection des meilleurs d’entre eux. Commençons par le matériel de prise de vue (appareils photo, caméras et optiques), avant d’aborder les accessoires dans un prochain article.

Appareils photo : des évolutions raisonnables, des retours spectaculaires

À tout seigneur, tout honneur, nous commencerons par les boîtiers photo. Le plein format était la star des dernières années, suite aux lancements des gammes Canon R et Nikon Z. Le rythme des présentations diminue : pour 2022, nous n’en retenons que deux (mais 2023 a d’ores et déjà démarré avec le S5 II…).

Sony Alpha 7R V et Leica M11

Le Sony Alpha 7R V est incontournable, en tant que nouveau sommet de la série 7. Il apporte de nombreuses nouveautés, telles que la vidéo 8K, un viseur amélioré et une nouvelle articulation de l’écran. Il reprend surtout les nouveaux menus apparus sur les A7S III et A7 IV, beaucoup plus agréables. L’autre plein format de l’année est le télémétrique Leica M11, également doté d’un capteur de 60 MP. Lui aussi est profondément modernisé, avec en particulier un système de calcul d’exposition entièrement inédit, beaucoup plus précis que la classique cellule des précédents Leica M.

Les petits formats contre-attaquent

Si les pleins formats marquent le pas, c’est aussi que les constructeurs se sont concentrés sur les appareils APS-C et Micro 4/3, particulièrement en haut de gamme.

Fuijifilm X-H2s et Canon EOS R7

Le Canon EOS R7 reprend le marché de la série de reflex EOS 7D : le boîtier APS-C professionnel. Dédié aux sportifs, il prend 15 im/s en mode mécanique et 30 im/s en mode électronique. Il offre également une ergonomie revue, la roue de réglages et le joystick d’autofocus ayant fusionné. Pour son premier EOS R à capteur APS-C, Canon a donc frappé fort. La réponse de Fujifilm n’a pas tardé, avec le X-H2s. Lui aussi est bien plus qu’une évolution du X-H1 : ergonomie, capteur, processeur sont différents. Il pousse à 40 im/s en mode électronique. Mieux : son capteur empilé diminue le « rolling shutter« , ce qui permet de photographier des objets en mouvement avec une déformation réduite.

Panasonic GH6 et OM System OM-1

Ces deux appareils APS-C ne doivent pas faire oublier l’autre « petit format », le Micro 4/3. Avec le GH6, Panasonic propose un haut de gamme orienté vidéo. Il filme en 5,7K à 60 im/s, prend en charge les objectifs anamorphiques, permet des ralentis jusqu’à 10× en Full HD… Il dispose même d’une ventilation active, comme les caméras, afin de filmer sans craindre la surchauffe. Héritier d’Olympus, OM System a pour sa part choisi une cible plus classique. Son OM-1  reprend un nom évocateur pour les photographes. Il met surtout en avant des capacités peu ordinaires dans ce domaine : rafale à 120 im/s et obturation au 1/32000 s en mode électronique. Il se présente donc lui aussi comme un haut de gamme sportif, susceptible de concurrencer les Canon et Fujifilm ci-dessus.

Caméras : diversité du plein format…

Chez les caméras aussi, la complémentarité des formats se confirme. Canon a ainsi présenté son R5 C, version cinéma du R5. Outre son ergonomie optimisée pour le tournage vidéo, il profite d’un ventilateur pour filmer en continu sans limite de durée – sinon la taille du support d’enregistrement.

Canon EOS R5 C et Sony FR7

Sony a pour sa part présenté une caméra plein format plus originale : la FR7 est une caméra PTZ à monture E ! Comme toute PTZ, elle s’installe sur un support fixe et permet de contrôler à distance orientation, zoom, enregistrement et diffusion en direct. Il est également possible de programmer ces mouvements, ainsi que la mise au point, pour assurer des transitions homogènes. Mais elle dispose d’un capteur plein format, capable de filmer en 4K avec une dynamique de 15 IL. Elle offre ainsi une sensibilité et une gestion de la profondeur de champ peu courantes sur un tel produit. Et sa monture E permet de choisir librement l’objectif : un support coulissant permet de conserver un centrage correct avec diverses optiques. Si les caméras PTZ sont courantes dans les studios de télévision, celle-ci pourra donc tout aussi bien servir à des productions cinématographiques haut de gamme.

…et popularité constante du Super 35

Pour autant, le Super 35 reste lui aussi très populaire : il permet de créer des produits plus compacts, adaptés aux tournages sur le vif et au reportage. Sony a ainsi présenté la FX30, petite sœur de la FX3. Dotée des dernières nouveautés de la marque (notamment la carte de mise au point, très utile en vidéo), elle conserve une excellente qualité d’image, sa dynamique atteignant 14 IL.

Sony FX30 et Blackmagic Pocket Cinema Camera 6K G2

Elle concurrence ainsi notamment la nouvelle Blackmagic Pocket Cinema Camera 6K G2. Sa plage dynamique est légèrement moins étendue (13 IL), mais elle compense par une définition supérieure : elle filme en Raw en 6K. Elle est aussi plus encombrante, mais profite de la  monture EF, compatible avec les objectifs pour reflex Canon.

Optiques : des focales fixes haut de gamme…

Après le lancement des systèmes Canon EOS R et Nikon Z, les constructeurs s’ingénient à compléter leurs gammes. Ainsi, Nikon a lancé en début d’année le remarquable Nikkor Z 400 mm f/2,8 TC VR S. Grand frère de l’existant Z 400 mm f/4,5, il a la particularité d’intégrer un téléconvertisseur 1,4×. Il se transforme donc à volonté en 560 mm f/4 !

Nikon 400mm F2.8 TC, Sigma 20mm F1.4 Art et Fujinon 30mm F2.8 Macro
L’univers des focales fixes est fait de contrastes…

À l’autre bout de l’échelle des nouveautés, on trouve par exemple le Sigma 20 mm f/1,4 Art. Ultra-grand-angle idéal pour photographier le ciel nocturne, les immeubles et les paysages, il démontre tout l’intérêt des appareils hybrides pour ce type d’objectif. En effet, il est deux centimètres plus court et plus de 300 g plus léger que la version reflex ! Autre optique très compacte et polyvalente : le Fujifilm XF 30 mm f/2,8 Macro, qui pèse moins de 200 g malgré sa protection tout-temps, son excellente qualité et sa mise au point à 10 cm. C’est un « standard » (il cadre comme un 45 mm en plein format), mais aussi un vrai objectif macro au rapport 1:1 !

…des zooms polyvalents…

Les zooms sont plus appréciés que jamais : leur qualité progresse constamment et, sur les hybrides, leur encombrement diminue. Sony a ainsi présenté son FE 24-70 mm f/2,8 GM II, renouvelant son transstandard de référence. Il gagne 200 g par rapport à la première mouture, elle-même déjà 100 g plus légère que la version reflex ! Et ceci malgré une ergonomie et une qualité optique améliorées…

Sony 24-70mm GM II, Tamron 70-300mm pour Nikon Z, Tamron 50-400mm

Autre exemple : le Tamron 70-300 mm Di III RXD. Né il y a deux ans en version Sony, il existe désormais aussi pour les appareils Nikon Z. Il rend ainsi ce système plus accessible. Il pèse moins de 600 g, tout en offrant un piqué sans commune mesure avec ses prédécesseurs pour reflex. Mais le zoom Tamron le plus surprenant de l’année est  le 50-400 mm Di III VC VXD : ce zoom 8× extrêmement polyvalent (du standard à la photo animalière) pèse moins de 1,2 kg sans sacrifier la qualité. Souvenez-vous : les précédents zooms plein format 8× et plus soit dépassaient les 2 kg, soit souffraient d’un piqué médiocre.

…et des inclassables

Les opticiens traditionnels offrent de larges gammes d’objectifs classiques, mais il existe aussi des optiques d’exception, plus marginales. Destinées à des applications précises et ultra-spécialisées, elles sont produites par des entreprises de dimensions plus modestes, qui peuvent se permettre une fabrication presque à l’unité.

Dzofillm Gnosis 65mm Macro Métrique et Laowa 24mm Periprobe Macro
Les optiques les plus surprenantes de l’année : la macro sous toutes ses formes…

C’est le cas des Dzofilm Gnosis, de nouveaux objectifs macro dédiés au cinéma ! Le Gnosis 65 mm T2,8 Macro Métrique descend à moins de 24 cm de distance, offrant un rapport de reproduction de 1,33. Idéal pour ce gros plan extrême sur l’œil du héros ou pour filmer la vie secrète des insectes, il ne s’adresse évidemment pas au grand public, mais il offre aux professionnels des plans uniques.

Nous avons gardé le plus surprenant pour la fin : le Laowa 24 mm T14 2× Periprobe Macro. Disponible dans un grand choix de montures (Canon EF, Nikon F et Z, Sony E, L et même PL), cet objectif peut s’approcher à 2 cm du sujet pour créer une image plus grande que l’original. Outre la classique lentille frontale dans l’axe, il dispose d’un périscope orientable à 360°, permettant d’explorer les anfractuosités jusqu’à 40 cm de profondeur. Les LED intégrées permettent donc de découvrir non seulement l’infiniment petit, mais l’infiniment caché !

Une année d’outils variés

Nous concluons ici notre aperçu des nouveaux appareils photo, caméras et objectifs les plus intéressants – performants ou originaux. Nous vous donnons rendez-vous dans un prochain article pour vous présenter nos favoris parmi les très nombreux accessoires de l’année.

Avatar de Franck Mée
Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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