Si vous possédez ou envisagez un hybride plein format Canon, vous vous demandez peut-être quelles optiques lui adjoindre. Le choix d’objectifs en monture RF est large, de 14 à 800 mm et de 230 à 3200 €. Voici nos cinq valeurs sûres, des outils de base qui conviendront au plus grand nombre.

L’incontournable transstandard : le Canon RF 24-70 mm f/2,8L IS USM

C’est souvent le premier choix d’un photographe : le zoom transstandard, qui va du grand-angle au petit téléobjectif à portrait, afin de couvrir toutes les situations de la vie courante. Le catalogue Canon RF en propose déjà quatre, de l’entrée de gamme au porte-étendard luxueux. Nous conseillons les deux modèles intermédiaires. Le plus abordable, le RF 24-105 mm f/4-7,1, est fort peu lumineux et donc très limité lorsque vous voudrez réduire la profondeur de champ. Le plus coûteux, le RF 28-70 mm f/2L, est un outil spécialisé, extrêmement encombrant malgré son grand-angle réduit.

Canon RF 24-70 mm f/2,8L IS USM
La troisième bague, à l’avant, peut être attribuée à différents réglages.

Aussi, c’est le RF 24-70 mm f/2,8L qui est selon nous le meilleur compromis. Avec 900 g et 12,5 cm de longueur, il n’est pas réellement compact mais reste raisonnable. Son excellente qualité optique assure des images précises à toutes les focales. En outre, son ouverture constante à f/2,8 permet de photographier et de filmer même en faible lumière. À 70 mm, la profondeur de champ est suffisamment étroite pour faire élégamment ressortir les portraits. Il dispose d’ailleurs d’un diaphragme à neuf lamelles, offrant un bokeh agréable sur l’arrière-plan.

Comme son adversaire chez Nikon, le Canon RF 24-70 mm f/2,8L dispose d’un traitement optique spécifique, baptisé Air Sphere Coating. Il n’a donc pas peur de photographier à contre-jour, sans craindre les reflets et le flare. En outre, il intègre un stabilisateur d’image optique. Efficace jusqu’à 5 IL sur les EOS R, Ra et RP, il permet également de renforcer la stabilisation mécanique des EOS R5 et R6 pour atteindre… 8 IL ! De quoi envisager des poses de deux secondes à main levée…

Paysage à contre-jour au Canon RF 24-70 mm f/2,8 IS USM
Le RF 24-70 mm excelle en photo de voyage, même à contre-jour.

Sur le fût, une troisième bague paramétrable permet d’utiliser la main gauche pour piloter sensibilité, correction d’exposition, etc. La bague de mise au point n’est pas graduée, mais la distance peut être affichée dans le viseur. La construction soignée résiste aux intempéries, faisant de cet objectif un outil polyvalent pour les photos du quotidien.

L’alternative moins lumineuse : le Canon RF 24-105 mm f/4L IS USM

C’est l’autre transstandard que nous recommandons pour les hybrides plein format Canon. Il offre une construction similaire à celle du 24-70 mm f/2,8 : il fait lui aussi partie de la série L. La qualité d’image est excellente, et il est plus léger et compact. Son zoom plus long s’étend jusqu’à 105 mm : il couvre donc presque toutes les focales à portrait classiques, permettant de saisir vos proches en gros plan.

Canon RF 24-105 mm f/4L IS USM

En contrepartie, son ouverture ne dépasse pas f/4, soit 1 IL de moins que le 24-70 mm. La sensibilité des appareils récents permet encore de l’utiliser en basse lumière. Mais cette ouverture restreinte limite aussi les possibilités de flouter l’arrière-plan. Cette alternative est donc un peu plus polyvalente et nomade, mais restreint légèrement la latitude créative. À vous de trancher !

Le télézoom de référence : le Canon RF 70-200 mm f/2,8L IS USM

Complément traditionnel du transstandard, ce télézoom permet de profiter de la même ouverture et de focales plus longues. Il se distingue sur le plan esthétique : il abandonne l’uniforme noir classique au profit de la robe blanche caractéristique des objectifs sportifs de Canon. La plage de 70 à 200 mm est idéale pour le portrait, le sport, les détails des paysages, voire la photographie animalière sur des sujets relativement grands ou pas trop farouches.

Canon RF 70-200 mm f/2,8L IS USM
Ce 70-200 mm f/2,8 est étonnamment compact et léger.

Les télézooms sont naturellement plus encombrants que les transstandards. Cependant, le RF 70-200 mm f/2,8L ferait presque mentir cette théorie. Il ne fait que 14,6 cm de longueur au grand-angle et ne pèse que 1070 g. En comparaison, l’équivalent Nikon fait 22 cm et 1360 g ! De plus, la bague de zoom renvoyée à l’avant permet de répartir parfaitement le poids entre les deux mains. De quoi permettre une utilisation confortable même à main levée, sans fatigue excessive en fin de journée.

Portrait réalisé au Canon RF 70-200 mm f/2,8L IS USM
Sa plage de focales, sa grande ouverture et son bokeh font du 70-200 mm un excellent objectif à portrait.

L’ergonomie est complète avec, outre la bague multifonction (cette fois placée près de la monture), un limiteur de mise au point à 2,5 m. Vous serez ainsi certain que l’autofocus accroche le gymnaste sur le praticable et pas les bras levés du spectateur devant vous… La stabilisation dispose de trois modes : l’un normal, l’un dédié aux filés, et le dernier réservé à la prise de vue pour limiter la consommation électrique pendant le cadrage. Comme sur le 24-70 mm, la stabilisation peut s’associer à celle des derniers boîtiers pour une efficacité extrême.

Petit mais costaud : le Canon RF 50 mm f/1,8 STM

Le 50 mm lumineux est un éternel indémodable. Il accompagnait jadis le premier reflex de votre grand-père ; puis il est devenu la première focale fixe de ceux qui avaient commencé avec des zooms. Ses armes de séduction massive : compacité, légèreté, simplicité, coût réduit et bonne qualité optique. C’était notamment le cas du célèbre « plastic wonder » qui a accompagné d’innombrables reflex Canon des années 80 à aujourd’hui.

Canon RF 50 mm f/1,8 STM sur EOS RP
C’est monté sur un appareil que l’on réalise la compacité du 50 mm.

Le RF 50 mm f/1,8 en est l’héritier direct. C’est l’objectif le moins cher de la gamme hybride actuelle ; pour limiter les coûts, la finition va à l’essentiel. Ainsi, il ne compte qu’une seule bague paramétrable pour la mise au point et les autres réglages, et il ne possède pas de joints de protection. Mais avec lui, un EOS R6 prêt à photographier pèse seulement 860 grammes !

Malgré sa compacité, il offre des images très agréables. Aux grandes ouvertures, le piqué meilleur au centre, le bokeh très élégant et la profondeur de champ réduite permettant de faire de superbes portraits. À partir de f/4, l’image est précise et homogène ; la zone nette plus étendue et la distorsion négligeable sont parfaites pour les paysages, surtout urbains, et la photo de voyage.

Le grand-angle à tout faire : le Canon RF 35 mm f/1,8 Macro IS STM

Le RF 35 mm Macro ressemble beaucoup au 50 mm ci-dessus, et il offre la même ouverture maximale. Mais sa focale plus courte couvre un champ plus large : il est donc plus adapté à la photo de rue, au portrait d’ensemble ou aux paysages. Il se distingue surtout par sa mise au point à seulement 17 cm, qui offre un rapport de reproduction de 0,5× : un sujet de 7 cm de longueur est donc photographié plein cadre !

Canon RF 35 mm f/1,8 Macro IS STM

Ces capacités macro posent plusieurs défis. D’abord, les moindres vibrations du photographe sont amplifiées. Le 35 mm reçoit donc une stabilisation optique, efficace jusqu’à 5 IL. Ensuite, la profondeur de champ est souvent très faible. Aussi, le diaphragme dispose de neuf lamelles pour un rendu plus régulier des zones floues. Cela améliore également l’esthétique des lumières urbaines. Enfin, la mise au point est délicate, ce à quoi Canon a répondu en séparant la bague de mise au point de celle des réglages.

Ainsi, malgré une apparence similaire, le RF 35 mm Macro IS STM est bien plus polyvalent que le 50 mm… et un peu plus coûteux !

Et les autres…

Nous avons ici choisi des optiques grand public, plutôt polyvalentes. Quel que soit votre profil, vous pourrez y trouver votre compte. Mais la gamme est évidemment plus large ! Canon propose quelques objectifs très originaux, comme les 600 mm et 800 mm f/11, qui se glissent sans difficulté dans le sac d’un randonneur pour saisir milans, marmottes et bouquetins. Les portraitistes qui ne sont jamais rassasiés de bokeh peuvent également goûter aux joies du 85 mm f/1,2. N’hésitez pas à nous contacter pour demander conseil !

Avatar de Franck Mée
Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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