Le Panasonic GH7 succède au GH6. Comme lui, il utilise un capteur 25 MP pour filmer en 5,7K en ProRes RAW sur carte CFexpress. Il reprend aussi ses modes ralentis 4K 120p et Full HD 300p. La principale évolution est donc l’arrivée de l’autofocus par corrélation de phase, emprunté aux grands frères de la série S. Mais elle cache une autre nouveauté importante : l’adaptateur DMW-XLR2 lui permet d’enregistrer le son en 32 bits à virgule flottante. De quoi se passer de réglage audio !
Le Lumix GH7, successeur logique
Lancé il y a deux ans, le Lumix GH6 marquait une évolution profonde de la gamme d’appareils orientés vidéo de Panasonic. Capteur de 25 MP, vidéo 5,7 K, enregistrement ProRes RAW 30p grâce à un port de carte mémoire CFexpress B, 4K jusqu’à 120p et Full HD jusqu’à 300p… Une mise à jour de firmware a aussi élargi les possibilités d’enregistrement. D’une part, la sortie HDMI permet maintenant d’envoyer un flux RAW 5,7K 60p ou 4K 120p vers un enregistreur Atomos. D’autre part, le flux ProRes 422 HQ peut aussi être enregistré sur un SSD connecté sur le port USB-C.
Pour réellement dépasser de telles possibilités sur un capteur 4/3″ (13×17,3 mm), il faudrait une grande avancée électronique. Sans surprise, le GH7 est donc plus une évolution du GH6 qu’une révolution. Tout le paragraphe précédent s’applique à l’identique au nouvel appareil.

Le Panasonic GH7 élargit tout de même les possibilités avec un enregistrement en « open gate ». Il filme alors l’intégralité du capteur, 5760 × 4320 px, jusqu’à 30 fois par seconde. L’utilisateur est ainsi libre de recadrer l’image au format de son choix, voire de créer plusieurs fichiers pour des supports différents en maximisant la définition utile.
Le flux de travail est également un peu plus fluide. Le GH7 permet en effet d’enregistrer des vidéos proxy et d’uploader directement des fichiers vers le cloud Frame.io.
L’autofocus à corrélation de phase, la nouveauté la plus évidente du GH7
S’il s’agit là de détails, le Lumix GH7 s’offre tout de même une profonde évolution : son capteur intègre des détecteurs de phase. Il profite donc du même autofocus hybride que les Lumix S5 II et S9. Celui-ci est particulièrement intéressant pour les tournages sportifs. Il sait en effet reconnaître et suivre en temps réel personnes, animaux, véhicules divers…

Plus inattendu, Panasonic a ajouté une fonction de choix de la zone ciblée. Par exemple, si vous photographiez ou filmez une voiture, vous pouvez donner la priorité à l’ensemble de la voiture ou suivre précisément le pilote. De même, vous pouvez suivre tout un avion ou faire le point précisément sur son cockpit.
Avec ces évolutions, le GH7 se présente un peu plus comme une véritable caméra de reportage. L’utilisateur en solo peut se reposer plus efficacement sur les automatismes de l’appareil et retrouver directement sur son ordinateur les fichiers prêts à monter.
Prise de son : retour sur la profondeur d’échantillonnage
La dernière grosse nouveauté du GH7 est plus inattendue. De fait, c’est une première dans le monde des appareils photo hybrides. Associé à la mixette DMW-XLR2, le GH7 peut enregistrer l’audio en 32 bits flottant. Sous cette appellation un brin obscure se cache un changement radical pour la prise de son.
Rappelons que le son est, fondamentalement, un signal analogique : c’est une onde de pression. Pour la numériser, il faut donc prendre des mesures (appelées échantillons). Le nombre de bits utilisé pour chaque échantillon permet d’avoir plus ou moins de précision dans la reproduction de l’onde de pression capturée. En 8 bits, il y a 256 niveaux, de 0 à 255 ; en 16 bits, il y en a 65536.



Cela détermine directement la plage dynamique – l’écart entre le son le plus faible enregistré et le son le plus fort avant saturation. En 8 bits, le son le plus faible est 1/255e du son le plus fort. Cela donne une dynamique de 48 décibels. Si vous avez une personne qui parle calmement et un véhicule qui passe, vous ne pourrez pas enregistrer les deux. Réglez le gain pour l’interview, le moteur fera saturer l’enregistrement ; réglez pour la circulation, et l’interlocuteur sera inaudible.
En 16 bits, la plage dynamique atteint 96 dB, ce qui peut suffire pour une interview. Elle monte à 144 dB en 24 bits, ce qui couvre la plupart des situations… à condition d’avoir correctement réglé le convertisseur numérique, en particulier son gain.
Le 32 bits flottant, une nouveauté marquante
Avec le GH7 et la DMW-XLR2, la logique change. Non seulement l’enregistrement passe en 32 bits, mais les nombres sont enregistrés en virgule flottante. C’est la version informatique de la notation scientifique – vous savez : 6,02 × 10²³. Vous vous souvenez sans doute que cette notation permet de représenter de très, très grands nombres. En fait, lorsque le nombre devient immense, elle perd en précision : au lieu d’atteindre un maximum et de saturer, on perd des chiffres après la virgule. Pour l’audio, cela n’est pas grave : notre oreille aussi devient moins précise pour les sons les plus forts.
Bien entendu, il y a toujours une limite. Mais la dynamique maximale de l’enregistrement passe à plus de 1500 décibels ! Vous pourriez représenter sur le même fichier la plus légère brise et l’explosion de la planète. L’enregistrement en 32 bits flottant permet en fait de se passer totalement de réglages de l’amplification et de la conversion analogique-numérique. Il devient possible, au post-traitement, de régler librement le niveau sonore, voire de le compresser à volonté en fonction de ce que l’on veut faire. De quoi, là encore, simplifier immensément la vie des reporters, qui n’ont plus de balance à faire avant l’enregistrement.



Notez que, bien évidemment, le résultat obtenu dépendra toujours des micros utilisés. Si ceux-ci sont médiocres, ils peuvent avoir eux-mêmes une dynamique très limitée. Dans ce cas, l’échantillonnage en 32 bits flottant ne changera rien ! C’est un peu comme lorsqu’un objectif de mauvaise qualité donne une image floue : augmenter la définition du capteur n’améliore pas le piqué du cliché.
Mais le 32 bits flottant permet de s’assurer que la numérisation et l’enregistrement ne seront jamais les maillons faibles de votre qualité audio, même sans aucun réglage.
Le GH7, évolution de détails ou grosse nouveauté ?
Si vous faites de la photo, vous pouvez donc considérer le Lumix GH7 comme un GH6 bis, avec un autofocus nettement plus performant mais une ergonomie et une qualité d’image identiques. Cependant, ce n’est pas la raison d’être de la famille GH, traditionnellement orientée vidéo.
Même pour un vidéaste, le GH7 peaufine plus qu’il ne révolutionne. L’enregistrement du capteur complet et la gestion de Frame.io sont bienvenus, mais ne vont pas bouleverser la plupart des utilisateurs.



Reste le son. Avec de bons micros externes et la mixette DMW-XLR2, le GH7 pourra quasiment vous garantir l’absence de souffle audio comme de saturation, même en mélangeant chuchotements et explosions. Pour ceux qui ont besoin de capturer facilement et précisément un son aux variations imprévisibles, cet argument peut à lui seul rendre le GH7 incontournable.
Le Panasonic GH7 sera disponible en juillet :
- Panasonic Lumix GH7 nu : 2199,90€
- Panasonic Lumix GH7 + 12-60mm F3.5-5.6 : 2399,90€
- Panasonic Lumix GH7 + Leica DG 12-60mm F2.8-4 : 2799,90€