Le Panasonic Lumix S 100mm F2.8 Macro rejoint la gamme optique en monture L. Si ses caractéristiques le rapprochent du Sigma 105 mm, il s’en distingue en fait radicalement : il est beaucoup moins encombrant. Il revendique le titre de téléobjectif macro le plus compact et léger, tous systèmes confondus.
Macro et volume, les frères ennemis
En photographie, un point fait quasiment l’unanimité : l’objectif idéal est compact et léger. Bien entendu, les « pancakes » ne plaisent pas à tout le monde, faute de place pour les doigts. Mais dès que la longueur suffit à mettre une bague de mise au point et une paire de sélecteurs ou de boutons, l’objectif est bien assez gros ! Nos sacs ne sont pas extensibles et nos dos ne sont pas incassables…
Mais les objectifs macro sont naturellement imposants. Une bonne raison à cela : en simplifiant, faire le point, c’est éloigner les lentilles du capteur. Faire le point très près pour obtenir un grossissement élevé suppose donc de placer les lentilles très loin du capteur. C’est d’ailleurs le principe des bagues-allonge, destinées à faire de la macro avec des objectifs normaux.
Faire des objectifs macro compacts est donc un casse-tête. Il faut complexifier la formule optique, souvent avec plusieurs groupes de mise au point. Cela a un impact sur la qualité d’image, à moins d’utiliser des verres spéciaux et coûteux et/ou de réduire l’ouverture. Et la qualité d’image est d’autant plus critique que le rapport de reproduction est élevé… Pour les « vrais » objectifs macro, les fabricants essaient donc généralement de maximiser la qualité optique, quittes à sacrifier le volume.
Le Panasonic 100mm Macro, une surprise de taille
Avec son dernier Lumix S 100mm F2.8 Macro, Panasonic fait le pari inverse. Associer compacité et macro pour attirer les photographes, même si cela coûte cher.
Le nouvel objectif atteint donc le rapport 1:1, avec une mise au point à 20,4 cm. Il laisse ainsi une distance de travail d’une dizaine de centimètres, suffisante pour ne pas faire d’ombre au sujet. Son ouverture à f/2,8 le place dans les bons standards de ce type d’objectif. Son diaphragme circulaire à neuf lamelles devrait également lui offrir d’excellentes performances en portrait, si vous n’avez pas besoin d’une réduction extrême de la profondeur de champ.
Mais ce 100 mm macro ne fait que 82 mm de longueur et pèse moins de 300 g. Pour comparaison, son équivalent chez Sigma, le 105mm F2.8 DG DN Macro Art, mesure 13,4 cm et pèse 715 g ! Le Panasonic est en fait plus compact et léger que le 70mm DG DN Macro Art, à la focale nettement plus courte.
Verres spéciaux et mise au point complexe
Pour réussir ce tour de force, il n’y a pas de miracle : l’objectif est complexe. Le Lumix S 100mm Macro ne compte que 13 éléments, mais en 11 groupes, et près d’une lentille sur deux sort de l’ordinaire. 3 sont asphériques, deux sont en verre à dispersion ultra-extrafaible, et une est à la fois asphérique et en verre à dispersion extrafaible. En comparaison, le Sigma 105 mm obtient des performances spectaculaires avec… une seule lentille en verre à dispersion extrafaible – associée à 16 autres lentilles à la courbure et aux matériaux classiques.
La mise au point est également très travaillée. La plupart des objectifs macro s’allongent spectaculairement lorsque le sujet s’approche. Le Lumix S 100 mm dispose de deux groupes mobiles. Cela permet d’éviter l’allongement durant la mise au point et de réduire le « focus breathing ». Panasonic met également en avant un nouveau moteur linéaire biphasé, mais il ne s’agit pas d’une nouveauté révolutionnaire. En effet, s’ils sont rares sur les objectifs photographiques (où les déplacements se limitent généralement à quelques millimètres), ces moteurs sont courants dans l’industrie.
Ergonomie et construction haut de gamme
Malgré sa légèreté, le Lumix S 100mm F2.8 Macro reste un objectif haut de gamme. Il profite naturellement d’une finition métallique et de joints d’étanchéité, permettant de l’utiliser dans un environnement poussiéreux ou sujet aux éclaboussures. Il est également conçu pour fonctionner jusqu’à -10 °C.
De prime abord, l’ergonomie est assez basique : une bague de mise au point et deux interrupteurs. L’un permet de passer en mise au point manuelle et l’autre de choisir la plage de distances. L’objectif peut ainsi être restreint à plus de 50 cm (pour les photos classiques) ou moins de 50 cm (pour la macro). La troisième position le laisse parcourir la plage complète : c’est plus facile, mais cela peut rendre la mise au point moins réactive.
Mais cette simplicité apparente cache un vrai choix sur la mise au point manuelle. La bague peut en effet être non linéaire, permettant par exemple à un photographe de passer très rapidement d’une mise au point macro à une valeur beaucoup plus éloignée. Imaginez que vous soyez en train de photographier les étamines d’une tulipe et qu’un chamois sorte de derrière un rocher…
Mais la bague peut aussi être linéaire, un angle de rotation donnant alors toujours la même variation. La course totale peut être ajustée de 90 degrés (pour un changement assez rapide) à 360 degrés (pour un réglage extrêmement fin), voire plus selon l’appareil. Cette fonction sera très appréciée des vidéastes : elle leur permettra notamment de filmer des transitions précises avec des repères préparés à l’avance.
Lumix S 100mm Macro, le prix de la compacité
Cette nouvelle focale fixe apporte donc à la monture L une proposition originale. Sa compacité et sa polyvalence sont assez inhabituelles pour une vraie optique macro, atteignant le rapport 1:1.
Sans surprise, le tarif est en conséquence relativement élevé : le Panasonic Lumix S 100mm F2.8 Macro coûtera 1099 € lors de son lancement, en janvier 2024.