Le Panasonic S1R II arrive enfin ! Petite surprise : la définition reste modeste, à 44 MP. Autre surprise : il marque la rupture avec le boîtier des S1/S1R/S1H et s’appuie sur celui du S5 II. Il revendique tout de même le statut de porte-étendard de la marque, avec la vidéo 8K cinéma, la 4K jusqu’à 120 im/s, le ProRes RAW, la rafale à 40 im/s avec suivi continu des gens, des animaux, etc. Un boîtier complet qui relance la gamme d’hybrides plein format de Panasonic.

Le S1R II, un S5 II body-buildé

À leur sortie, les Panasonic S1 et S1R avaient surpris par leur volume. Avec 15 cm de largeur, 11 de hauteur et surtout plus d’un kilo sans objectif, ils étaient plus imposants que bien des reflex plein format ! Panasonic misait sur le goût des professionnels pour les boîtiers « bâtis comme un tank », mais cela a sans doute freiné les utilisateurs qui, appareil en bandoulière, cherchaient un peu de légèreté.

Pour la deuxième génération, le constructeur n’y est donc pas allé par quatre chemins. Le boîtier des S1 passe à la trappe. C’est le châssis du modèle grand public S5 II qui a servi de base au S1R II. Par rapport à son aîné, celui-ci est donc 1,5 cm plus étroit, presque 1 centimètre moins haut, et surtout 225 g plus léger ! Ses 13,4 × 10,2 cm et ses 800 grammes le placent un peu au-dessus du Sony A7R V, légèrement plus compact quoiqu’un poil plus lourd qu’un Canon EOS R5 Mk II, sensiblement plus compact qu’un Leica SL3 et plus léger qu’un Nikon Z8.

Vu du dessus, la filiation du boîtier avec le S5 II est évidente.

Pour autant, le S1R II est au sommet de la gamme. Pas question d’en faire un simple « S5R » ! Il reçoit donc de nombreuses retouches physiques pour les utilisateurs les plus avancés.

La plus évidente est l’articulation de l’écran. Plus complexe, elle permet de le relever derrière l’appareil (façon S1) ou de l’ouvrir sur le côté (comme le S5 II). Le S1R II offre aussi cinq modes personnalisés et des accès aux modes vidéo et ralenti/accéléré indépendants du mode d’exposition. Il reprend naturellement le viseur de 5,76 Mpt des S1. Il accepte une carte mémoire CFexpress B, qui lui offre des débits plus élevés. Un rideau de protection en fibre de carbone protège le capteur lors de l’extinction. Et bien entendu, il peut recevoir une poignée verticale.

L’électronique du S1R II : définition en baisse et performances en hausse

Le S1R II reçoit naturellement une nouvelle électronique. Il s’offre donc un autofocus hybride, combinant DFD et corrélation de phase, comme le S5 II et le S9. Le suivi de sujet utilise une IA pour reconnaître humains, animaux et véhicules terrestres ou aériens, et permet de donner la priorité à l’ensemble du sujet ou à une zone précise (yeux ou pare-brise). L’obturation peut atteindre 1/16000 s en mode électronique et la rafale capture 40 photos par seconde pendant au moins une seconde et demie. L’obturateur mécanique, pour sa part, plafonne au 1/8000 s et à 10 im/s.

Lémuriens photographiés par un Panasonic S1R II et un Sigma 150-600mm par Bence Mate
Le S1R II utilise évidemment la monture L, soutenue par Sigma et Leica. Cette image d’exemple vient ainsi d’un Sigma 150-600 mm ! © Bence Máté / Panasonic

La petite surprise, c’est la définition du nouveau capteur : 8144 px en largeur et 5424 px en hauteur. Cela fait 44 MP, une valeur inférieure aux 47 MP (8368 ×5584 px) du précédent S1R ! Panasonic va ainsi à rebours de la tendance, alors que ses collègues de la monture L, Sigma et Leica, ont rejoint Sony dans le club des 60 MP. Il repasse symboliquement derrière Canon (45 MP) et Nikon (46 MP).

Mais c’est pour la bonne cause : cette définition très légèrement inférieure explique sans doute sa rafale un peu plus rapide. C’est aussi un excellent moyen de proposer un vrai cadrage plein format en vidéo…

Vidéo : 8K cinéma, 6K 60, 4K 120, Raw en interne, 6,4K open gate (et bientôt 8K…)

…Car le Panasonic S1R II filme en 8K, avec une image de 8128 × 4288 px. La variation de largeur entre photo et vidéo est ainsi de l’ordre de 1 ‰ – autant dire invisible. Il propose également la 8K Ultra HD à 7680 × 4320 px. Dans les deux cas, la cadence d’acquisition va de 24 à 30 im/s. En réduisant la définition à 6K, elle passe à 60 im/s ; en 4K, elle atteint 120 im/s.

Le S1R II propose également un mode « open gate », qui utilise le cadrage natif du capteur. Lors de la commercialisation, il enregistrera 6432 × 4288 px. Cependant, Panasonic annonce d’ores et déjà une mise à jour de firmware dans le courant de l’année pour pousser l’open gate en 8K. Dans l’autre sens, à son habitude, Panasonic propose également des modes recadrés, jusqu’au Full HD. La zone de capture mesure alors 8,5 × 4,8 mm – avec un 100 mm, vous aurez un cadrage équivalent à un 440 mm en plein format !

Quelques-uns des cadrages proposés par le S1R II en vidéo, de l'Open Gate au recadrage Full HD.
Quelques-uns (ils ne sont pas tous représentés !) des cadrages disponibles en vidéo, de l’Open Gate (grand cadre rouge) au recadré Full HD (petit cadre vert) en passant par les 8K/4K/Full HD en plein forma, le recadré 5,8K en ProRes RAW, les 4K, et l’original 4,7K au format 4:3…

Bien entendu, le S1R II propose un mode Log, avec une plage dynamique de 14 IL. Il propose aussi l’enregistrement en ProRes RAW, uniquement sur une carte CFexpress B et en mode recadré 5,8K maximum. Le RAW en 8K arrivera sur la sortie HDMI lors d’une future mise à jour de firmware. Pour finir, l’appareil reprend également l’enregistrement sonore en 32 bits à virgule flottante, que nous avions présenté avec le GH7.

Applications et contrôle à distance

Le S1R II propose évidemment les connexions Wi-Fi et Bluetooth, permettant de le contrôler et de transférer des fichiers depuis un smartphone. Il permet également la diffusion en direct en RTMPS. Panasonic lui a aussi offert deux nouveautés absentes des précédents modèles.

Lumix Flow affiche le story board d'un film
L’application Lumix Flow peut afficher le story-board d’un film pour aider le tournage.

La première est l’application Lumix Flow, destinée aux vidéastes. Elle leur permet de gérer les story-boards, de prévisualiser les différents cadrages disponibles, de noter et d’organiser les rushs, et d’utiliser un smartphone comme moniteur externe.

La seconde concerne plutôt les photographes : le S1R II est pris en compte directement dans Capture One. Il est donc possible de le contrôler depuis son ordinateur, de récupérer automatiquement les fichiers, et ainsi de fluidifier le flux de travail.

Le Panasonic S1R II, plus compact, plus rapide en photo, plus complet en vidéo… et un peu plus cher

Logiquement, les améliorations apportées par le S1R II se monnaient: il est plus cher que le S1R en son temps. Cependant, il reste plus abordable que les autres hybrides 8K récents. Il sera disponible en mars.

La poignée verticale DMW-BG2E sera pour sa part vendue 349,90 €.

Avatar de Franck Mée
Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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