Avec le Lumix S9, Panasonic défriche un nouveau segment : l’hybride plein format ultra-compact. Plus pratique que le Sigma fp (notamment grâce à sa stabilisation), beaucoup plus compact que la famille Panasonic S5, il vient concurrencer le Sony ZV-E1 avec un tarif contenu.
Hybrides Panasonic S : un long chemin vers la légèreté
Il y a cinq ans, Panasonic lançait ses premiers appareils photo hybrides plein format : les Lumix S1 et S1R. Leurs fiches techniques étaient impressionnantes… et leur gabarit était à l’avenant. Avec 11 cm de hauteur, 15 cm de largeur et un kilo sur la balance, ils étaient plus proches des reflex semi-pro comme le D850 que des hybrides plein format classiques. Le Lumix S5, l’année suivante, se rapprochait de la concurrence. Mais il restait un beau bébé de 10 × 13 cm et 700 g. Et son successeur, le S5 II / S5 IIx, prenait quelques millimètres et une trentaine de grammes. En cause, notamment, les fonctions vidéo qui demandent un refroidissement renforcé, lequel prend de la place et du poids.
Voici donc, enfin, un Lumix plein format compact. Le Panasonic Lumix S9 mesure 12,6 × 7,4 cm et pèse 486 g, batterie et carte mémoire comprises. Des dimensions et surtout un poids parfaitement comparables au Sony ZV-E1, présenté comme une caméra mais tout aussi efficace en photo.
Bien entendu, le S9 reste plus imposant que son voisin de monture, le Sigma fp. Celui-ci devrait conserver longtemps son record de compacité. Mais le S9 compense très largement ses 15 mm et 60 grammes supplémentaires. En effet, il reprend largement la configuration du S5 II, stabilisation comprise.
Le Lumix S9, compact et ergonomique
Du S5 II, le Panasonic S9 reprend notamment l’écran. Au classique format 3 pouces, il offre 1,84 million de points : il est donc sensiblement plus précis que celui du ZV-E1. Et, comme sur presque tous les hybrides modernes, il est monté sur rotule. Il peut donc servir aux selfies aussi bien qu’à la prise de vue normale, au ras du sol ou par-dessus un obstacle.
Autre détail ergonomique : le S9 conserve la molette autour du déclencheur, utilisable de l’index, en plus de la roue codeuse dorsale. Secondaire en vidéo, cette disposition est avantageuse en photo, pour régler vitesse et ouverture simultanément. Le ZV-E1, avec sa molette arrière, surcharge le pouce et sous-utilise l’index… Le S9 conserve aussi un vrai sélecteur de mode d’exposition. Le Sony, sous prétexte d’orientation vidéo, cache les PSAM dans les menus.
Les sacrifices du S9
Pour autant, la réduction de volume n’est pas sans conséquence. La plus évidente : le viseur a disparu. Et, contrairement à ce que la marque faisait avec certains Micro 4/3, il n’est pas prévu de proposer un viseur amovible.
Le nombre de touches a également été drastiquement réduit. Le S9 sera donc moins personnalisable que ses aînés. Il fait aussi l’impasse sur le joystick ; cependant, en l’absence de viseur, cela n’est guère gênant – il sera plus simple de déplacer la zone de mise au point en touchant l’écran.
Vous noterez enfin l’absence totale de poignée, qui rappelle les Micro 4/3 de la série Lumix GF. Mais des accessoiristes proposeront forcément des poignées amovibles.
Finalement, la limitation la plus gênante concerne sans doute la connectique. La sortie casque a fait les frais de l’amaigrissement et les prises sont réparties entre la gauche (mini-jack micro) et la droite (micro-HDMI et USB-C). Par ailleurs, la carte mémoire, une SD UHS-II, se trouve désormais avec la batterie, sous l’appareil.
Le S9 abandonne aussi l’obturateur mécanique, mais Panasonic promet un rolling shutter assez limité pour que cela ne soit pas gênant. En outre, la protection tout temps reste réservée aux Lumix S1 et S5.
Électronique du S9 : très proche du S5 II
C’est à l’intérieur du S9 que les emprunts au S5 II sont les plus évidents. À tout seigneur, tout honneur : le capteur est identique. Il photographie en 24 MP jusqu’à 30 images par seconde, et permet de conserver l’affichage en direct jusqu’à 8 im/s. Il est toujours stabilisé, avec une efficacité annoncée à 5 IL (et 6,5 IL en collaboration avec un objectif stabilisé).
En vidéo, on retrouve les trois modes 6K. Vous pouvez donc filmer pour la télévision (format 16:9), le cinéma (1,89:1), ou tout simplement prendre la quasi-totalité du capteur (5952 × 3968 px). Dans ce cas, une fonction de recadrage intégrée simplifie le partage des fichiers aux formats courants, notamment vers un smartphone.
Pour les définitions inférieures, un autre choix s’ajoute : la zone d’image. La pleine largeur limite la 4K à 30 im/s. En mode recadrage, il devient possible de filmer en 4K à 60 im/s, sur un champ APS-C. La Full HD monte à 120 im/s en pleine largeur ou en APS-C, de quoi faire de beaux ralentis… Enfin, le mode recadrage Full HD permet de filmer à 60 im/s avec un facteur de conversion de 3,1, une fonction très appréciable pour la vidéo ornithologique par exemple.
S9 et vidéo : des fonctions pro, mais des limites
Les utilisateurs plus avancés retrouvent aussi le HLG, le Log, le 4:2:2 10 bits (en 4K), et même l’application de LUT à la volée – avec une touche dédiée par défaut ! Même le mode anamorphique est conservé, avec stabilisation et affichage adaptés. Presque de quoi prendre le S9 pour une caméra professionnelle.
Un manque ? Oui, tout de même. La sortie Micro-HDMI du S9 ne propose pas la sortie RAW et son port USB-C ne permet pas de brancher un SSD pour enregistrer la vidéo en ProRes. En outre, la compression All-Intra a disparu. Des fonctions qui sont également absentes du S5 II de base, mais présentes sur le S5 IIx.
Plus important, la réduction du volume a imposé le sacrifice de la ventilation. Le S9 chauffe donc plus que les S5II. En conséquence, la durée d’enregistrement plafonne à 10 minutes en 6K, 15 min en 4K et 20 min en Full HD. De quoi limiter ses prétentions pour les vidéastes exigeants…
Le vrai hybride compact ?
En somme, le Lumix S9 est un vrai appareil hybride, aussi à l’aise en photo qu’en vidéo. Sony impose un choix : compacité et ergonomie clairement orientée vidéo avec le ZV-E1, ou ergonomie hybride photo-vidéo mais viseur et encombrement (l’α7C II fait un centimètre et cent grammes de plus). Le S9 est lui aussi adapté au vlog, mais il ne renonce pas à ses qualités d’appareil photo.
Le Panasonic Lumix S9 sera disponible mi-juin en quatre couleurs. Il coûtera 1699,90 € nu ou 1999,90 € avec l’objectif 20-60mm.
Lumix S9 noir | Lumix S9 bleu | Lumix S9 vert | Lumix S9 rouge |
S9 noir + 20-60mm | S9 bleu + 20-60mm | S9 vert + 20-60mm | S9 rouge + 20-60mm |
Un kit Panasonic Lumix S9 noir + 28-200 mm sera également proposé pour 2499,90 €.
Et enfin, nous vous proposons 2 kits Miss Numerique exclusifs :
- Panasonic Lumix S9 Noir + Sigma 50mm I Series Contemporary à 2279,80€
- Panasonic Lumix S9 Noir + Sigma 35mm I Series Contemporary à 2329,90€
Le pancake pour finir : Panasonic S 26mm F8
Finissons sur la petite surprise qui accompagne cette annonce. Panasonic propose également un nouvel objectif : le Lumix S 26mm f/8. Comme son nom l’indique, c’est un grand-angle à focale fixe. Son ouverture est également fixe, à f/8 – ni plus, ni moins. Il ne dispose pas non plus de porte-filtre. Il compte sur sa compacité (18 mm de longueur) et sa légèreté (58 grammes seulement) pour compenser ces limites.
Il coûtera 239,90 €.