Avez-vous déjà vu ces photographies qui ressemblent à une nébuleuse spatiale ? Et bien non, il ne s’agit pas d’astrophotographie mais bien de photographies de nos yeux et plus particulièrement de l’iris. Mais alors, comment photographier l’iris ? Dans cet article, découvrez les bases pour faire des photos d’iris et le matériel nécessaire pour réaliser ce type de clichés. Attention : vous allez en prendre plein les yeux !
Prendre une photo d’iris : le matériel de base
Comment procéder pour photographier l’iris ? La réponse est simple : en faisant de la macro photographie. En effet, l’iris est une infime partie de notre corps qu’il convient de photographier avec précision, le tout en affichant un maximum de détails. Dès lors, il faut une base matérielle commune à la photographie macro, le tout adapté aux besoins de ce type de photo :
- Un appareil photo possédant un capteur à haute définition. Le nombre élevé de pixels permettra d’avoir une plus grande précision dans les détails tout en se gardant la possibilité d’imprimer en grand format.
- Un objectif macro. Sans un objectif macro dédié, il ne sera pas possible d’obtenir ce rendu si précis et détaillé. L’objectif macro permettra d’obtenir le ratio 1:1 et de se rapprocher au maximum de l’œil. L’idéal est d’avoir un objectif macro possédant une focale aux alentours des 90/100mm.
- Un éclairage direct. Ici, son rôle sera d’éclairer l’œil pour en faire ressortir les détails et contrastes. L’enjeu sera la maîtrise de cette source de lumière afin d’éviter le plus possible les reflets.
- Un pied d’éclairage. Indispensable pour positionner au bon endroit et à la bonne hauteur votre source lumineuse.
- Un trépied : pas obligatoire, il n’en demeure pas moins vite indispensable pour obtenir une bonne stabilité.
Si vous possédez déjà l’ensemble du matériel, alors c’est parfait ; si ce n’est pas le cas, regardons quelques références.
Les boîtiers et objectifs les plus adaptés pour les photos d’iris
Chaque constructeur propose des références particulièrement adaptées à la photographie d’iris avec un couple boîtier hautement défini/objectif macro. Passons en revue les couples boîtier/objectif macro les plus adaptés selon les marques et familles de capteurs.
Chez les capteurs APS-C, Fujifilm est la marque la plus adaptée grâce au dernier capteur de 40,2 millions de pixels présent sur le X-T5. C’est le capteur le plus défini chez Fujifilm mais aussi chez tous les boîtiers APS-C toutes marques confondues. Le 80mm f/2.8 R L OIS WR est l’objectif le plus adapté grâce à sa longue focale équivalente à un 120mm en plein format, mais aussi grâce à son rapport de reproduction de 1:1. Cette optique se différencie de la concurrence avec sa bague d’ouverture nativement présente.
Du côté du plein format, les références ne manquent pas. Faisons un point, selon les marques.
- Nikon : le Z8 est un boîtier hybride doté d’un capteur plein format de 45,7 millions de pixels. Pour tirer profit de cette haute définition, le Nikkor Z 105mm f/2.8 VR S est l’optique la plus adaptée grâce à sa mise au point minimale de 29 cm et son rendu 1:1.
- Canon : le R5 est un appareil photo hybride plein format de 45 millions de pixels, sans doute le plus polyvalent de la marque rouge. Avec, le RF 100mm Macro f/2.8 L IS USM permet d’exploiter pleinement le capteur. Cet objectif offre un rapport de reproduction de 1,4:1 grâce aux lentilles flottantes. Enfin, le couple stabilisation du capteur du R5 + stabilisation optique de l’objectif permettent d’atteindre une stabilisation jusqu’à 8 stops.
- Sony : le A7rV est le boîtier haute définition de Sony, doté d’un capteur plein format de 61 millions de pixels. Chez Sony, le FE 90mm f/2.8 G OSS est la référence macro. Optique stabilisée, elle permet d’atteindre le rapport de 1:1. Ce duo boîtier objectif permet d’obtenir de très riches détails avec une haute stabilité, notamment grâce à la stabilisation du capteur du A7rV allant jusqu’à 8 stops.
- Leica : le M11-P, derrière son apparence « rétro », embarque un capteur plein format de 60,3 millions de pixels. Chez Leica en monture M, le 90mm f/4 ELMAR est l’optique la plus adaptée. Couplé avec l’adaptateur macro-M, ce 90mm atteindra le rapport de reproduction de 2:1.
- Panasonic : le S1R est le boîtier haute définition de la firme japonaise avec son capteur plein format de 47,3 millions de pixels. Depuis peu, le Lumix S 100mm f/2.8 Macro est devenu l’optique macro par excellence en monture L. Face à ses concurrents, cet objectif macro se démarque par sa compacité et son poids très réduit de 298 grammes seulement !
- Sigma : toujours en monture L (la même monture que le Lumix S1R cité précédemment), le fp L est la version haute définition du fp dotée d’un capteur plein format de 61 millions de pixels. Sigma oblige, la firme nippone propose une optique macro maison avec le 105mm f/2.8 DG DN Macro Art, dont la formule optique complexe offre un superbe bokeh tout en réduisant les défauts optiques au minimum. L’optique offre un rapport de grossissement de 1:1.
Si vous souhaitez encore plus de définition, vous pouvez aussi jeter votre dévolu vers un appareil moyen format. Chez Fujifilm, la monture GFX regroupe les boîtiers possédant un capteur moyen format, plus grand que le plein format. Avec ses 102 millions de pixels, le GFX 100S offrira un niveau de détails exceptionnel. Le GF 120mm f/4 LM OIS WR Macro est l’optique macro idéale en monture GFX grâce à sa focale équivalente à un 95mm en plein format et sa très haute capacité de résolution qui permettra d’exploiter au maximum les 102 millions de pixels du capteur. Ce duo permettra d’obtenir un rendu de haut vol.
Lumière et pied
La lumière est importante pour réussir à photographier l’iris. Contrairement à d’autres pratiques de la photographie, il n’y a pas besoin d’un important système d’éclairage. En effet, il est important d’avoir une petite source lumineuse la plus directe possible. Dès lors, nul besoin d’un éclairage surpuissant ou d’énormes softbox : il ne s’agirait ni d’aveugler votre sujet (ce serait embêtant tout de même !) ni de diffuser la lumière.
En cela, le petit éclairage LED Godox WL4B est un bel équilibre. Extrêmement compacte, cette petite lumière produira un éclairage de 5600 kelvins avec une intensité allant jusqu’à 1900 lux à 50 cm. Avec son petit pas de vis, elle s’adaptera aisément sur n’importe quel pied. Si vous cherchez un pied pour supporter votre éclairage, le Godox 304 sera votre meilleur allié grâce à son excellent rapport qualité-prix. S’élevant de 70cm à 2 mètres, il s’adaptera au mieux à vos besoins.
Préparer son setup pour photographier l’iris
Une fois l’équipement prêt, il faut préparer le setup. La première chose à faire, c’est d’avoir un environnement adapté. Photographier l’iris est un exercice qui peut se révéler difficile si l’on ne se crée pas un environnement propice. En effet, notre œil agit tel un miroir qui reflète tout ce qui lui fait face ! Dès lors, créez-vous un espace dénué de lumière et éteignez toutes les sources lumineuses sous peine de les avoir en reflet sur la photo. Pour le dire autrement : mettez-vous dans le noir !
Petite astuce supplémentaire : mettez un filtre polarisant à l’avant de votre objectif. Le polarisant étant fait pour limiter les reflets, il ne peut être qu’un allié !
Ensuite, il convient de mettre à l’aise votre modèle en l’asseyant sur une chaîne. En effet, avoir son modèle assis permet de maximiser sa stabilité et d’éviter les mouvements involontaires en avant ou en arrière. Également, il est préférable de poser son appareil photo sur un trépied pour éviter tout flou de bouger ou tout déplacement involontaire de mise au point.
Une fois votre modèle installé, vous pouvez allumer votre petit éclairage et le placer sur le côté. L’objectif est d’avoir une lumière directe qui valorisera l’iris sans éblouir votre modèle tout en limitant au maximum les reflets. Une fois le setup préparé, il ne reste plus qu’à paramétrer son appareil photo.
Prise de vue et édition
Photographier l’iris est un exercice similaire à n’importe quel cliché de macro. Ici, l’enjeu est d’avoir une profondeur de champ assez importante pour avoir l’ensemble de l’œil net. Dès lors et avec un objectif macro, il convient de fermer un minimum son diaphragme pour étendre sa profondeur de champ. Généralement, une ouverture autour des f/8 ou f/10 devrait suffire pour obtenir un œil totalement net.
Ensuite, il faut une vitesse suffisamment élevée pour éviter tout flou de bouger de votre sujet. Là aussi, une vitesse supérieure à 1/100 devrait aller. Enfin, il reste à ajuster les ISO pour obtenir une exposition correcte.
L’enjeu de ce type de photo est de bien vérifier la mise au point. Si besoin, n’hésitez pas à la vérifier manuellement et à l’ajuster. Maintenant, il ne reste plus qu’à demander à votre sujet de bien ouvrir les yeux, de ne pas bouger et hop : c’est dans la boîte !
Une fois le cliché réalisé, il faut l’éditer. Pour ce faire, Capture One Pro est un logiciel incroyable qui vous donnera des outils très poussés notamment dans la gestion des couleurs de votre iris. La première chose à faire est d’enlever le reflet de l’éclairage qui normalement, devrait être petit et sur le côté de l’iris. Ensuite, libre à vous d’éditer la photo selon vos envies : contraste, saturation, intensité du noir, etc. Enfin et pour terminer la mise en forme, vous pouvez isoler l’iris en traitant votre photo dans un logiciel de retouche par calques type Photoshop ou Gimp par exemple. Ici, vous pourrez isoler l’iris du reste de l’œil et appliquer le fond de votre choix. Ça y est, votre photo d’iris est terminée !
À vous les photos d’iris
Finalement, photographier l’iris est plus simple qu’il n’y paraît. L’essentiel est d’avoir un matériel photographique dédié à la macro et un petit éclairage direct. Le plus déterminant demeure le placement de votre source d’éclairage ainsi que la mise au point. Après chaque cliché, n’hésitez pas à vérifier que la mise au point est réussie pour éviter toute déconvenue.
Retrouvez toutes les références citées dans l’article dans le tableau ci-dessous.
Références | Liens |
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Fujifilm X-T5 | |
Fujifilm 80mm f/2.8 R L OIS WR | |
Nikon Z8 | |
Nikkor Z 105mm f/2.8 VR S | |
Canon R5 | |
Canon RF 100mm Macro f/2.8 L IS USM | |
Sony A7rV | |
Sony FE 90mm f/2.8 G OSS | |
Leica M11 P | |
Leica 90mm f/4 ELMAR | |
Panasonic S1R | |
Lumix S 100mm f/2.8 Macro | |
Sigma fp L | |
Sigma 105mm f/2.8 DG DN Macro Art | |
Fujifilm GFX 100S | |
Fujifilm GF 120mm f/4 LM OIS WR Macro | |
Godox WL4B | |
Pied d'éclairage Godox 304 | |
Logiciel Capture One Pro |