Nikon Z : ProRes RAW via l’enregistreur externe Atomos Ninja V

Nikon l’avait annoncé tout au long de l’année 2019 et en particulier lors de la mise à jour des deux boîtiers Z6 et Z7 en octobre dernier : la marque japonaise officialise l’activation de l’enregistrement Pro Res RAW pour ses deux hybrides plein format : le Nikon Z6 et le Nikon Z7.

Pour rappel, cette fonctionnalité est payante et nécessitera de confier votre boîtier au SAV de Nikon. Elle est proposée au prix de 199 euros, mais sera offerte pour l’achat du Kit Cinéma Essentiel Z6 (kit vidéo Z6 pour les cinéastes) – Nikon indique qu’il n’y a pas de limite de temps concernant cette offre.

Enregistrement RAW via le HMDI

Nikon est donc la première société à proposer l’enregistrement du format RAW sur sa gamme hybride plein format, et le fait qu’elle ne propose pas de caméra vidéo professionnelle dans son catalogue n’est vraisemblablement pas étranger à cette première : elle n’a pas à se soucier de préserver son éventuelle gamme supérieure. Alors que Canon et Sony, eux, doivent maintenir une cohérence sur l’ensemble de leurs produits et pouvoir justifier une segmentation de prix en fonction des différents modèles. Il est à noter que Panasonic travaille quant à lui actuellement avec Atomos pour apporter le support du RAW sur son modèle plein format S1H.

L’enregistrement au format ProRes RAW n’est possible qu’avec un enregistreur externe et seul le Ninja V d’Atomos, après mise à jour, est compatible avec ce codec pour l’instant.

Le ProRes RAW créé par Apple applique la technologie de compression ProRes aux données d’images RAW provenant directement du capteur de la caméra. Le ProRes RAW allie donc la flexibilité des vidéos RAW et les performances exceptionnelles du codec ProRes, en particulier dans le domaine de la compression et de la taille des fichiers. En bref, un enregistrement avec un maximum de couleurs et de détails sur une plage dynamique très élevée dans une taille de fichier trois fois moins importante qu’un fichier raw classique.

On peut saluer aussi le travail de Nikon et d’Atomos : ils ont réussi à faire transiter les données RAW à travers la sortie HDMI, ce qui était l’apanage des sorties HD SDI qui équipent les caméras haut de gamme.

ProRes RAW Nikon Z : Atomos Ninja V détail. — Atomos Ninja V pour l’enregistrement ProRes RAW.

Enregistrement 4K 12 bits à 30 i/s

Une fois la mise à jour effectuée, le Nikon Z6 ou Z7 propose donc l’enregistrement externe RAW. Son activation ne permet plus d’enregistrer en interne et désactive le viseur : vous ne disposez donc que du moniteur externe pour effectuer vos réglages.

Vous pouvez choisir différentes résolutions et cadences d’image :

3840×2160 à 30p, 25p, ou 24p FX ;
3840×2160 à 30p, 25p, ou 24p DX ;
1920×1080 à 60p, 50p, 30p, 25p, ou 24p FX ;
1920×1080 à 60p, 50p, 30p, 25p, ou 24p DX.

ProRes RAW Nikon Z : Atomos Ninja V. — Atomos Ninja V pour l’enregistrement ProRes RAW.

Sur l’Atomos Ninja V, le tournage s’effectuera en N-Log et le menu d’enregistrement vous permettra de choisir entre du ProRes RAW ou du ProRes RAW HQ pour un débit plus élevé.

Afin d’obtenir le moins de bruit possible, il est conseillé de ne pas dépasser 400 ISO lors de la prise de vue. L’enregistrement s’effectue sur 12 bits, ce qui offre une latitude impressionnante dans le traitement colorimétrique en postproduction.

Pour le traitement des rushs, vous devrez vous tourner vers Final Cut X : pour le moment. La solution d’Apple est en effet la seule qui supporte ce codec. Adobe et Avid ont annoncé un futur support l’année dernière, mais il n’est toujours pas implémenté dans leur solution responsive. DaVinci Resolve – qui supporte un codec similaire, le Black Magic RAW et qui entretient des liens étroits avec Apple – ne s’est pour l’instant pas positionné.

Quel usage ?

Disposer d’une caméra plein format pouvant enregistrer en RAW à moins de 3000 € (avec le Kit Cinéma Essentiel Z6) est assez incroyable. Le format ProRes RAW n’est pas adapté à toutes les productions, mais cette fonctionnalité apporte aux Nikon Z6 ou Z7 une polyvalence sans égale, les rendant aussi à l’aise sur des tournages événementiels ou institutionnels que sur des productions qui nécessiteront une postproduction plus importante (clips vidéo, courts métrages).