Le Sony 50-150mm F2 GM rejoint le 28-70mm F2 GM dans un club très fermé : les zooms dépassant f/2,8. Sa plage de focales le destine naturellement au portrait, mais il peut également s’avérer utile en reportage et en sport. Son ambition : remplacer un 50 mm, un 85 mm et un 135 mm. Rien de moins !
Les zooms ultra-lumineux, la nouvelle tendance
Il y a six ans, Canon lançait le RF 28-70mm F2L, un véritable tour de force. En effet, le seul zoom plein format atteignant cette ouverture était à l’époque le Sigma 24-35mm F2, à la plage de focales beaucoup moins polyvalente – de même que le plus récent 28-45mm F1.8, recordman de l’ouverture. Signe de la performance, ce n’est que l’an passé qu’un autre fabricant devait proposer un véritable concurrent. Il s’agissait alors du Sony FE 28-70mm F2 GM. Bien plus qu’une réponse, celui-ci était une véritable démonstration de maîtrise technologique. Il reproduisait les capacités du Canon tout en économisant pas moins de 500 grammes.
Mais il n’y a pas que les grands-angles et les transstandards dans la vie. Un autre domaine profite particulièrement d’une très grande ouverture : le portrait. C’est donc là que Tamron puis Samyang ont décidé de se distinguer, avec leurs 35-150mm F2-2.8. Ceux-ci ne dépassaient le classique f/2,8 qu’au grand-angle et aux focales moyennes, mais cela ne les a pas empêchés de connaître un grand succès populaire.
C’est donc dans ce domaine que Sony vient réaffirmer sa place en haut de la hiérarchie. Le FE 50-150mm F2 GM sacrifie à peine le grand-angle, mais il offre une ouverture constante à f/2, jusqu’à 150 mm. Voici donc, selon votre point de vue, le complément télézoom du 28-70mm ou la nouvelle référence absolue du zoom portraitiste.
Sony FE 50-150mm F2 GM : encore un objectif presque sans compromis
Pour cet objectif de prestige, Sony a naturellement mis les petits plats dans les grands. La formule optique est très complexe, avec 19 lentilles dont pas moins de 2 asphériques extrêmes, 2 asphériques classiques et cinq en verres à faible dispersion.
Le but est clair : proposer un zoom aussi irréprochable que possible. Le piqué doit être élevé et homogène, à toutes les focales et à toutes les ouvertures, sur l’ensemble de l’image. Les aberrations sphériques et chromatiques sont réduites au minimum. Cela va notamment servir les photographes sportifs, qui pourront ainsi capturer des scènes d’action en intérieur sans craindre les taches baveuses autour des lampes du gymnase.
Mais le domaine de prédilection de cet objectif devrait rester le portrait. Ici, l’ouverture à f/2 ne sert pas tant à augmenter la luminosité qu’à gérer la profondeur de champ pour séparer le sujet du fond.
La netteté sur le sujet ayant été vue au paragraphe précédent, nous évoquerons ici l’allure de l’arrière-plan. Sony a intégré un diaphragme circulaire à 11 lamelles, comme sur la plupart des GM récents. Le but : offrir des flous les plus homogènes possible, afin de garantir qu’aucune anomalie du fond ne risque de détourner l’attention du spectateur.
Une mise au point à la hauteur de l’optique
Il reste une dernière variable à maîtriser pour assurer des performances constantes : la mise au point. Certains objectifs excellent sur des sujets éloignés, mais souffrent en se rapprochant. Sony a ici multiplié les lentilles mobiles : le FE 50-150mm F2 GM compte quatre moteurs linéaires, qui déplacent plusieurs groupes flottants pour compenser les variations dues à la mise au point.
Cela permet d’offrir une plage de mise au point relativement large. Ce nouveau zoom descend à 40 cm au grand-angle et à 74 cm au téléobjectif. En comparaison, le classique 135mm F1.8 GM fait à peine mieux, avec 70 cm au minimum, et le 85mm F1.4 GM ne descend pas sous les 80 cm. De plus, l’impact de la mise au point sur le cadrage est lui aussi minime, ce qui permet aux vidéastes de réaliser des transitions fluides très esthétiques.
Enfin, la multiplication des moteurs a permis d’assurer des performances élevées. L’autofocus du 50-150mm GM est ainsi compatible avec les modes de prise de vue continue les plus rapides du moment, jusqu’à 120 im/s.
Ergonomie du FE 50-150mm F2 GM : pas de surprise, sauf le poids
Les standards ergonomiques des objectifs G Master sont désormais bien établis. Le FE 50-150mm GM n’y déroge pas. Il dispose donc de trois bagues, qui règlent mise au point, longueur focale et diaphragme. Un loquet permet de désactiver les clics de cette dernière, pour modifier l’ouverture en silence pendant une vidéo. Un second loquet permet de la verrouiller pour empêcher toute rotation accidentelle.
On retrouve également trois touches autour du fût, entre les deux bagues antérieures. Par défaut, elles verrouillent la mise au point, mais vous pouvez leur attribuer une fonction différente dans le menu de l’appareil photo. Enfin, deux interrupteurs permettent de gérer la mise au point : l’un sélectionne le mode autofocus ou manuel, l’autre désactive la retouche manuelle permanente – très appréciée des portraitistes, mais parfois haïe des photographes de sport.
La construction est évidemment au sommet du savoir-faire de Sony, avec la robe blanche habituelle sur les télézooms GM. Notons l’absence de stabilisation, qui aurait ajouté une variable à la formule optique, tous les hybrides plein format de la marque ayant un capteur stabilisé.
Il y a tout de même une surprise : le poids. Le 70-200mm GM, qui capte deux fois moins de lumière, pèse 1045 grammes. Les Tamron et Samyang 35-150mm, qui n’atteignent f/2 qu’à leur focale minimale, pèsent 1165 et 1315 g. Étant donnée l’excellence optique et mécanique du Sony, un poids de plus de 1500 grammes n’aurait choqué personne. Mais il n’en est rien : le 50-150mm GM ne pèse que 1340 grammes. Une vraie réussite pour préserver l’utilisateur de la fatigue.
Prix et disponibilité
Le Sony FE 50-150mm F2 GM sera disponible fin mai 2025. Il coûtera la bagatelle de 4399,90 €. Un tarif élevé, mais qu’il convient de comparer au trio 50mm – 85mm – 135mm GM, qui pointe au total à 5800 € sans offrir la même souplesse.
