Avec l’A7 IV, Sony renouvelle son hybride plein format polyvalent. Capteur BSI de 33 MP, viseur plus défini, ergonomie peaufinée, connectivité étendue… Tout a été revu afin d’améliorer l’Alpha 7 IV dans tous les domaines possibles.

Un capteur 33 mégapixels inédit

C’est bien sûr lui qui va attirer tous les regards : l’Alpha 7 IV reçoit un nouveau capteur de 33 MP. Ce modèle inédit est un « simple » BSI, et non un capteur empilé ; il n’intègre pas sa propre mémoire. Contrairement aux A1 et A9 II, l’A7 IV conserve donc une lecture normale. Il ne propose pas de synchronisation du flash en obturation électronique, son rolling shutter est plus visible et son mode Rafale reste à 10 images par seconde. En contrepartie, il est sensiblement plus abordable et la rafale est virtuellement illimitée !

En dehors de ces limites, ce capteur est parmi les plus avancés du moment. Il permet de descendre à 40 ISO ou de monter à 204 800 ISO en plage étendue. Sa plage dynamique dépasse 15 IL, en photo comme en vidéo. De quoi profiter pleinement des RAW 16 bits et du profil Log.

Photo de nuit avec l'A7 IV
L’autofocus fonctionne jusqu’à -4 IL. © Sony

Le capteur intègre naturellement un système autofocus à corrélation de phase. Celui-ci couvre 94 % du champ et fonctionne jusqu’à -4 IL avec un objectif à f/2. Il s’agit d’une excellente performance, même si l’EOS R6 par exemple va sensiblement plus loin.

Avec ce capteur, Sony propose donc une définition proche des premiers A7R « haute résolution » (36 MP), tout en conservant les performances en rafale, en vidéo et en basse lumière de la série 7 « tout court ». La marque se distingue ainsi face aux Panasonic S5 et S1 ou au Nikon Z6 II, qui restent aux 24 MP historiques des A7 I à III.

A7 IV et vidéo : le verre à moitié plein ?

Sur le plan vidéo, l’A7 IV devait se mettre au goût du jour sans attaquer l’A7S III. Il navigue précisément sur l’arête, avec en particulier des cadences et des fonctionnalités nettement améliorées mais en réservant certaines caractéristiques clés aux modèles haut de gamme.

Dissipation thermique et stablisation de l'Alpha 7 IV
Comme l’A7S III, l’A7 IV reçoit un système de dissipation thermique permettant d’enregistrer une heure de vidéo sans surchauffe. La stabilisation propose également le mode Actif.

La vidéo 4K est naturellement de la partie : elle était déjà là sur la version III. L’Alpha 7 IV peut lire la pleine largeur de son capteur (7000 pixels) trente fois par seconde ; le processeur redimensionne ensuite l’image pour obtenir une vidéo 4K 30p en plein format. L’autre option est de lire une zone au format Super 35, sans redimensionnement, pour obtenir de la 4K 60p. Il impose donc de choisir entre pleine largeur et cadence d’acquisition. Par ailleurs, si le HLG et le S-Log3 sont bien présents pour profiter au mieux de la dynamique du capteur, la vidéo est forcément compressée, au mieux en 4:2:2 10 bits. La sortie RAW reste donc l’apanage des A7S III et 1.

Son et mise au point : aussi bien, voire mieux que l’A7S III

En revanche, l’Alpha 7 IV reprend certaines évolutions vidéo de ses grands frères. Ainsi, il est capable de détecter les visages, les yeux et les animaux, y compris les oiseaux. Il s’agit là d’une nette amélioration par rapport à l’A7 III, qui se limitait à reconnaître les visages humains lors des tournages. Il permet également d’enregistrer un son numérique sur 4 canaux avec la mixette XLR-K3M, dont son prédécesseur ne gérait que le mode analogique stéréo.

Focus map : zones floues devant et derrière le plan de mise au point
La « focus map » indique les zones floues devant et derrière le plan de mise au point.

Et puis, l’A7 IV reçoit deux nouveautés concernant la mise au point en vidéo. D’une part, il propose une « carte de mise au point » (focus map), déjà vue sur la caméra FX6. Celle-ci utilise la corrélation de phase pour surligner en couleurs différentes les zones en avant et en arrière du plan de netteté, afin de simplifier la mise au point manuelle. D’autre part, il intègre une compensation du « focus breathing », ce changement de focale avec la distance de mise au point. Il permet ainsi de corriger un défaut courant des objectifs à mise au point interne et des zooms, afin de pouvoir réaliser des transitions d’un plan à l’autre sans variation du cadrage.

Dans l’ensemble, l’A7 IV fera donc une excellente caméra de reportage ou de documentaire. Mais les producteurs les plus exigeants pourront préférer l’Alpha 7S III ou naturellement l’Alpha 1.

Une ergonomie profondément revue

Sony a donc fait évoluer en profondeur le système d’imagerie de son hybride. Mais ce n’est pas tout : l’ergonomie a également changé. En premier lieu, le viseur passe à 3,69 millions de points au lieu de 2,36 Mpt. Il n’atteint pas la finesse de celui de l’Alpha 7R IV (5,76 Mpt), mais c’est une mise à jour appréciable pour un appareil de cette gamme.

Écran orientable et nouveaux menus de l'Alpha 7IV
L’écran se situe sur une rotule latérale et affiche les nouveaux menus.

De manière peut-être plus visible, il reçoit le nouveau système de menu inauguré par l’Alpha 7S III. Entièrement tactile, il est aussi plus intuitif et permet d’accéder plus rapidement aux fonctions utiles. L’articulation de l’écran change radicalement : comme les derniers modèles de la marque, il s’agit désormais d’une rotule latérale. Un peu moins pratique pour photographier à la taille (façon Rolleiflex), celle-ci simplifie en revanche énormément les autoportraits et le travail sur pied, notamment en vidéo.

Le correcteur d’exposition évolue lui aussi. Exit le barillet gradué de -3 à +3 IL, qui ne permettait d’accéder qu’à une partie de la plage de compensation et qui tournait parfois tout seul en sortant l’appareil du sac. Il laisse la place à une molette verrouillable qui permet de régler l’ensemble de la plage, de -5 à +5 IL, ou de gérer d’autres fonctions.

Vue de dessus de l'Alpha 7 IV

Enfin, le sélecteur de mode de prise de vue évolue. Sony a séparé la sélection du mode photo/vidéo/vidéo ralentie et accélérée (S&Q) de celui du mode d’exposition. Il est ainsi plus simple de passer de la priorité à l’ouverture à l’exposition manuelle en vidéo, par exemple. Notez que s’il s’agit d’une nouveauté chez Sony, cette logique n’est pas neuve dans l’absolu : Nikon, Fujifilm ou encore Pentax utilisent depuis longtemps un tel sélecteur.

L’A7 IV, un appareil connecté moderne

En son temps, avec sa prise USB-C et sa liaison Bluetooth, l’A7 III était au sommet de la modernité. Trois ans ont passé, et les options de connectivité de son héritier sont logiquement encore plus complètes. La connectique physique évolue peu, avec toujours la prise micro-USB à côté de l’USB-C, les deux mini-jacks stéréo et la griffe multi-interface. La prise HDMI est désormais de type A (pleine taille), mais c’est le principal changement.

Connexions et streaming avec l'Alpha 7 IV et un smartphone
La prise USB-C permet le streaming depuis la connexion d’un smartphone.

En revanche, la prise USB-C offre un débit accru et des fonctions nouvelles. L’Alpha 7 IV peut par exemple être branché directement à un smartphone et utiliser sa connexion à Internet pour transférer des fichiers vers un serveur. Un adaptateur RJ45 peut également y prendre place. Relié à un ordinateur, l’appareil peut non seulement lire les fichiers enregistrés sur la carte mémoire, mais aussi servir de webcam. Le Wi-Fi évolue également : il gère désormais les réseaux 5 GHz, plus rapides, et permet la diffusion vidéo en direct.

En somme, la gestion du flux de travail est généralement identique à celle des modèles professionnels ! À ce sujet, l’Alpha 7 IV peut comme eux utiliser une carte CFexpress type A (dans un seul logement, l’autre étant réservé aux SD) et enregistrer des fichiers HEIF.

Une mise à jour qui fera date

Finalement, l’A7 IV est un changement en profondeur pour la série 7 sans lettre. S’il évite soigneusement de concurrencer ses grands frères, il rehausse considérablement son jeu. Du flux de travail aux capacités vidéo en passant par le confort d’utilisation, c’est un appareil entièrement nouveau qui relance élégamment cette série.

Le Sony A7 IV sera disponible début décembre. Il coûtera 2799,90€ en boîtier nu et 2999,90€ en kit avec le FE 28-70mm F3.5-5.6 OSS.

Avatar de Franck Mée
Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

Écrire un commentaire

Retour en haut