Sony présente la FX3, nouvelle caméra de sa gamme Cinéma. Comme son nom l’indique, celle-ci se place sous les Sony FX6 et FX9. La référence cache tout de même une petite surprise : elle rompt avec les codes cubiques des caméras habituelles et adopte une forme plus proche de celle d’un appareil photo hybride. Plus précisément, elle ressemble beaucoup à un Sony Alpha 7S III optimisé pour la vidéo.

Vidéo 4K 60p en RAW 16 bits

Le capteur de la FX3 est un CMOS rétroéclairé plein format de 10 MP, filmant naturellement en 4K. Il offre une excellente plage dynamique, annoncée à 15 IL, et peut monter jusqu’à 409 600 ISO. Cela vous rappelle quelque chose ? Oui, c’est probablement celui de l’α7S III ; il est d’ailleurs, comme lui, capable de photographier en 12 mégapixels.

Sony FX3 de face
Vue de face, la FX3 ressemble à un Alpha 7 sans viseur.

C’est donc sans surprise que nous retrouvons la capture à 120 images par seconde (jusqu’à 240 im/s en Full HD). L’enregistrement est également possible en 4:2:2 sur 10 bits en 60 im/s, avec divers gamuts et gamma : S-Log3, S-Gamut3.Cine, etc. La FX3 propose également le rendu S-Cinetone, déjà présent sur les FX6, FX9 et Venice. Les deux ports mémoire peuvent accueillir des cartes CFexpress type A ou des SD UHS-II. La sortie HDMI permet quant à elle d’enregistrer un flux RAW 16 bits sur un support externe, Atomos par exemple.

En outre, le capteur intégrant des détecteurs de phase, la Sony FX3 propose le même autofocus que l’A7S III. Il suffit donc de toucher un sujet sur l’écran pour lancer le suivi actif, et elle maintient le point sur l’œil lorsqu’elle détecte un visage. L’AF peut également être activé ponctuellement en mise au point manuelle. En outre, vous pouvez régler la vitesse des transitions.

La stabilisation du capteur est également disponible, avec le même mode Actif que les derniers Alpha pour un rendu plus fluide à main levée. La FX3 peut aussi enregistrer les données des gyroscopes afin d’optimiser la stabilisation numérique lors du post-traitement.

Une ergonomie dédiée à la vidéo

Si la fiche technique de la FX3 rappelle beaucoup celle de l’α7S III, son boîtier s’en distingue nettement. Elle dispose d’accès directs à l’ouverture et à la sensibilité, afin de passer à volonté des modes automatiques aux réglages manuels. Juste à côté, un joystick permet de naviguer dans les menus. Un basculeur de zoom pilote, pour sa part, les objectifs motorisés. Il peut également activer la fonction Clear Image Zoom, qui agrandit l’image en optimisant le rendu en fonction du sujet, afin de donner un résultat plus propre qu’un simple zoom numérique. Toutes ces commandes prennent place sur le dessus de la caméra pour rester parfaitement accessibles quel que soit le support utilisé.

Sony FX3 de dessus

Les cinéastes et vidéastes ont souvent besoin de fixer des accessoires sur les caméras. La Sony FX3 reçoit donc cinq pas de vis 1/4″ : trois sur le dessus, un à gauche et un en dessous. Vous pourrez ainsi y installer aisément torches, micros, supports, moniteurs ou enregistreurs, entre autres.

À ce sujet, la connectique de la FX3 est plutôt réduite : HDMI, entrée et sortie mini-jack, Micro-USB et USB-C, et c’est tout. C’est probablement ici que la génétique de l’Alpha 7S III se fait le plus sentir : cette configuration ressemble plus à un appareil photo qu’à une caméra de cinéma. Pour compenser, Sony fournit avec celle-ci une poignée / adaptateur audio. Fixée sur le boîtier, elle apporte deux entrées XLR et une entrée mini-jack, avec toutes les commandes nécessaires pour mixer quatre canaux.

Sony FX3 avec poignée fournie et micro optionnel
La poignée XLR est fournie. (Le micro et l’objectif sont, eux, vendus séparément.)

Autre grande limite : la FX3 est la seule caméra de cette gamme à ne pas posséder de filtres ND. Pour profiter d’un flou de mouvement ou réduire la profondeur de champ en extérieur, vous devrez donc fixer des filtres externes sur l’objectif…

Une caméra ultra-compacte

Si les cinéastes pourront trouver ces absences gênantes, les reporters sauront vite les oublier. En effet, pour un nomade filmant seul sur le terrain, la FX3 a un argument de taille : elle fait moins de 8 cm de hauteur, 13 de largeur et dépasse à peine les 700 grammes. L’encombrement diminue ainsi drastiquement par rapport à la FX6… ou même face à l’Alpha 7S III, plus haut de deux centimètres !

Refroidissement de la Sony FX3
Le refroidissement de la FX3 va plus loin que celui de l’A7S III, grâce à un nouveau ventilateur.

Le même public appréciera également le WiFi 5 intégré, permettant d’envoyer rapidement les rushes à la rédaction. Il pourra même brancher un smartphone en USB-C pour utiliser sa connexion de données et transférer des fichiers du milieu de nulle part !

Sony FX3 ou Alpha 7S III ?

De toute évidence, la structure de la FX3 est basée sur l’Alpha 7S III. Mais les modifications sont profondes. L’ergonomie renonce à ce qui intéresse les photographes (viseur, correction d’exposition, interrupteur sous l’index…) et se spécialise pour la vidéo, avec des commandes sur le dessus du boîtier pour l’ouverture, la sensibilité, le zoom et la navigation dans les menus. La caméra est accompagnée d’une généreuse poignée externe, qui facilitera les tournages d’action. Celle-ci apporte en outre deux entrées XLR et une interface de mixage.

Écran orientable de la Sony FX3
Ecran orientable sur la FX3

Ceci étant, si les fonctions photo sont un peu moins accessibles, elles sont toujours bien présentes. Une FX3 offre en fait les mêmes possibilités qu’un A7S III. Et celui-ci, équipé d’une cage, d’une mixette XLR-K3M et d’une poignée, a sensiblement les mêmes capacités en vidéo, sauf peut-être pour les tournages prolongés par des températures élevées. Pour choisir entre l’appareil photo-caméra et la caméra-appareil photo, il ne faut donc pas se tourner vers les possibilités techniques. C’est l’ergonomie, l’accès plus direct à certaines fonctions, la forme du boîtier qui vous guideront.

En fait, Sony a créé les chaînons manquants entre sa gamme photo et sa gamme cinéma. Vous opterez donc pour l’un ou l’autre, selon votre utilisation principale, sans avoir à choisir définitivement entre images fixes et animées.

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Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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