Née en 2012, la série Sony RX100 est depuis l’étalon auquel se frottent tous les appareils photo compacts à grand capteur. En sept ans et autant de modèles, Sony a régulièrement enfoncé le clou pour proposer un appareil de poche, élégant, réactif, à la qualité d’image excellente… et au tarif élevé ! La septième itération venant de sortir, c’est le moment idéal pour faire le tour de cette série à succès, qui a révolutionné l’APN compact expert.

« Grand » capteur ?

Les puristes ne manqueront pas de critiquer cette expression : dans l’absolu, un « grand capteur », c’est un format 4/3″ ou plus. Mais nous parlons d’appareils compacts. Début 2012, les modèles les plus avancés ont des capteurs au format 2/3″, soit 6,6 × 8,8 mm. Seuls le Sigma DP1 et le Leica X1 proposent plus grand, mais avec un handicap de taille : non content d’être plutôt encombrants, ils n’ont que des focales fixes de 28 mm et 35 mm respectivement.

Le 6 juin 2012, Sony annonce le RX100. Son capteur est au format 1″ : 8,8 × 13,2 mm. S’il n’est pas « vraiment grand », sa surface est donc double des meilleurs compacts experts. Il promet donc une meilleure qualité d’image. Mieux, Sony n’a sacrifié ni l’encombrement, ni l’optique : avec 10,2 × 5,8 × 3,6 cm et 240 g, le RX100 tient dans la poche ; avec son 28-100 mm, il couvre les situations courantes. Encore mieux, son ouverture à f/1,8 au grand-angle permet de travailler en intérieur ou au crépuscule. Pour les Canon série G, Nikon série P et autres Panasonic série LX, le choc est rude – tous devront rapidement évoluer ou disparaître !

Permettez-moi de glisser une petite anecdote qui illustre bien la petite révolution que fut le RX100. À sa sortie, je testais les appareils photo pour Les Numériques et, à lui seul, le petit Sony nous obligea à modifier notre échelle de notation. Mais surtout, dans les six mois suivant sa sortie, au moins trois confrères l’avaient acheté. Journalistes spécialisés dans le matériel photographique, ils pouvaient emprunter l’appareil de leur choix pendant huit ou dix jours pour le prix d’un mail à une attachée de presse. Cependant, ils ont été tellement séduits par le RX100 qu’ils ont dépensé plus de 600 € pour le garder en permanence !

Évolution constante

Depuis 2012, Sony fait évoluer son RX100 tous les ans, par petites touches. Tous les RX100 ont en commun une définition de 20 Mp et un encombrement réduit. Avec moins de 6 cm de hauteur et 4,3 cm d’épaisseur au maximum, ils se glissent sans problème dans n’importe quel sac. Certaines poches de pantalons sont suffisamment grandes, notamment celles placées sur les cuisses des randonneurs : l’appareil est donc idéal pour voyager.

Cette similarité apparente ne doit pas faire ignorer de vraies ruptures technologiques : capteur, optique, viseur, écran… Tout ou presque a changé. Néanmoins, le RX100 original est toujours disponible. En effet, comme pour les Alpha 6000 et Alpha 7, Sony a choisi de garder les anciens modèles pour proposer une entrée de gamme plus accessible.

Sony RX100

Vue de dessus du Sony RX100
Avec son écran fixe, le premier RX100 reste le modèle le plus fin de la série.

Le premier modèle dispose d’un capteur CMOS classique (« Exmor » chez Sony), au format 1″, de 20 Mp. L’objectif est un 28-100 mm f/1,8-4,9. La rafale atteint 10 im/s et la vidéo est en Full HD (1920 × 1080 pixels). Cela peut paraître modeste aujourd’hui, mais en 2012, de telles caractéristiques dans un appareil compact représentaient une révolution.

Sony RX100 II : sensibilité, écran orientable et Wi-Fi

Sony RX100 II de profil, écran sorti
L’écran orientable rend le RX100 II bien plus pratique.

La deuxième génération change de capteur : taille et définition sont identiques, mais c’est un CMOS BSI (Exmor R). Plus sensible, il offre une meilleure qualité d’image en basse lumière. L’écran est également orientable et une griffe flash apparaît. Enfin, la liaison Wi-Fi permet de télécharger les images et de contrôler l’appareil depuis un smartphone.

Sony RX100 III : grand-angle et viseur intégré

Sony RX100 III de face
Profonde évolution, le RX100 III a un nouvel objectif et un viseur extractible.

La troisième version change d’objectif : au lieu d’un 28-100 mm, c’est un 24-70 mm. Il zoome moins, mais son grand-angle plus large est pratique en paysage. L’ouverture est également améliorée : f/1,8-2,8, et la qualité optique du nouvel objectif est meilleure. La griffe flash disparaît, remplacée par un viseur électronique qui se glisse dans le boîtier lorsqu’il ne sert pas. L’écran se retourne à 180° pour les autoportraits.

Sony RX100 IV : capteur empilé et 4K

Explosion d'une pomme - photo d'example du RX100 IV
Boîtier identique pour la quatrième version, mais la vidéo 4K et l’obturation au 1/32000 s. © Sony

En 2015, c’est à nouveau le capteur qui évolue. Encore une fois, ni la taille ni la définition ne changent ; en revanche, c’est désormais un CMOS empilé (Exmor RS). La sensibilité ISO est légèrement améliorée, mais c’est surtout la réactivité qui en profite. En effet, les CMOS empilés de Sony intègrent une mémoire tampon ultrarapide, permettant à la rafale de pousser à 16 im/s, de filmer au ralenti jusqu’à 960 im/s en faible définition et de faire des vidéos 4K à vitesse normale. Dernier point : l’obturateur électronique permet de photographier jusqu’à 1/32000 s, alors que l’obturateur mécanique des précédents était limité au 1/2000 s.

Sony RX100 V A : autofocus sportif

Zones d'autofocus du RX100 V
Le RX100 V A dispose d’un autofocus à corrélation de phase sur 315 points.

Sur le papier, le RX100 V est l’évolution la moins marquante : une petite retouche du capteur apporte l’autofocus à corrélation de phase. Pourtant, sur le terrain, cela signifie un autofocus beaucoup plus réactif, en particulier sur des sujets mobiles.

Notez que le RX100 V a cédé la place au RX100 V A. Il reçoit le processeur du RX100 VI, avec un suivi des sujets encore amélioré.

Sony RX100 VI : zoom étendu et écran tactile

Zoom maximal du RX100 VI
Le RX100 VI peut zoomer jusqu’à 200 mm.

Le sixième modèle reçoit un nouvel objectif. Il change aussi de philosophie : au lieu d’un zoom réduit mais lumineux, il choisit un zoom étendu à l’ouverture limitée. Les randonneurs apprécieront sans nul doute ce 24-200 mm, qui leur permet de saisir ce bouquetin sur son rocher aussi bien que ce large paysage alpestre. Les portraitistes regretteront en revanche que, à 70 mm, l’ouverture tombe de f/2,8 à f/4 : c’est 1 IL de moins, mais aussi moins de latitude pour flouter l’arrière-plan. Le RX100 VI mise donc sur la polyvalence, au détriment de certaines utilisations précises…

En revanche, il est une nouveauté que tout le monde applaudit : il dispose (enfin !) d’un écran tactile. Celui-ci ne fonctionne pas dans les menus (contrairement à celui du Sony TX10 de 2011…), mais il permet de pointer un sujet pour profiter au mieux de l’excellent autofocus.

Sony RX100 VII : encore plus sportif

Rafale du RX100 VII
La rafale du RX100 VII, à 20 im/s, conserve l’affichage continu de l’action à l’écran.

Enfin, le tout nouvel RX100 VII reprend la même configuration, mais hérite du système de lecture de l’hybride ultra-sportif de la marque, l’Alpha 9. Cela lui permet de capturer une rafale à 20 im/s, tout en affichant l’image sans interruption dans le viseur ou à l’écran. L’autofocus accroche et suit le sujet, voire son œil, tout au long de la rafale. Un mode rafale ultrarapide, sans autofocus continu, permet également de capturer 7 images en moins d’un dixième de seconde ! Détail important pour les vidéastes : il dispose d’une prise micro. Découvrez notre article dédié au dernier-né de la gamme : Sony RX100 VII, le compact expert ultime ?

Quel Sony RX100 choisir ?

Vous le voyez : chaque modèle apporte des avantages, mais parfois aussi quelques inconvénients. Et nous n’avons pas encore parlé du nerf de la guerre… Avec l’évolution technologique, les RX100 ont tendance à devenir plus chers, tandis que les tarifs des premiers modèles diminuent logiquement avec le temps.

Budget serré

Le RX100 original est logiquement le plus abordable, à moins de 400 €. Sa qualité d’image reste très bonne et, s’il n’est pas aussi réactif que ses descendants, il reste parfaitement efficace au quotidien. Si l’écran orientable est important pour vous, optez pour le RX100 II pour environ 100 € de plus, et vous aurez également de meilleures images en basse lumière.

Notez que ces modèles n’ont pas de viseur : si vous n’aimez pas cadrer sur l’écran, adoptez une autre référence.

Vie quotidienne et photo de rue

Rafale du RX100 IV
La rafale des RX100 IV et suivants est idéale pour les instants de la vie quotidienne. © Sony

Dans ce domaine, vous cherchez un appareil très réactif, capable de faire le point rapidement pour saisir les scènes fugaces et de capturer des rafales de vos enfants ou de vos animaux. Le RX100 V A est idéal, mais il est assez coûteux ; peut-être trouverez-vous un meilleur compromis avec le RX100 IV.

Randonnée

C’est traditionnellement un des domaines d’excellence des RX100, et ce n’est sûrement pas un hasard si l’objectif choisi pour le RX100 VI couvre une plage parfaite pour cet exercice. À 24 mm, vous saisirez les plus beaux paysages (surtout si vous le combinez avec le mode panoramique, très performant). À 200 mm, vous pourrez capturer des détails un peu plus lointains, des animaux imposants ou peu farouches par exemple. Ce sera encore trop court pour les marmottes (pensez alors au Panasonic TZ200), mais vous couvrirez l’essentiel des situations que vous pourrez rencontrer – y compris pour photographier les vautours de Cruz del Condor !

Photo de sport

Dans ce domaine, vous aurez sans doute besoin d’un zoom important afin de serrer le cadrage sur vos sujets. L’affichage continu pendant les rafales est extrêmement pratique, afin de ne pas perdre l’action de vue. Tout cela nous pousse à vous conseiller le dernier modèle, le RX100 VII. Certes, à près de 1300 € à l’heure où nous écrivons, c’est un budget !

Photo de tennis faite au RX100 VII
Le suivi de sujet et l’affichage continu de la scène font du RX100 VII l’appareil idéal pour la photo de sport. © Sony

Si votre portefeuille vous arrête et si votre sport favori vous permet d’approcher votre sujet, le RX100 V A peut vous convenir. Mais pour de la gymnastique ou des sports collectifs, son 70 mm sera vraiment trop court… À l’extrême, si vous pratiquez intensément la photo sportive, vous devrez peut-être envisager un hybride ou un reflex plutôt qu’un compact.

Pour tenir un vlog

En théorie, tous les RX100 sont capables de filmer en Full HD avec une excellente qualité d’image. Vous pouvez donc réaliser un vlog avec le modèle de votre choix.

Sony RX100 VII avec micro et écran selfie
Le RX100 VII est le seul à permettre de brancher un micro externe. © Sony

Cependant, le RX100 VII dispose de deux avantages majeurs. Tout d’abord, son autofocus offre un meilleur suivi de sujet et passe sans coupure de l’œil au visage ou à une personne entière, même en vidéo. Ensuite, il intègre une prise jack stéréo : vous pourrez donc capturer un son de qualité, avec le micro de votre choix, sans vous encombrer d’un enregistreur séparé. C’est donc notre modèle favori si la vidéo est importante pour vous.

La variété dans l’uniformité

À première vue, tous les RX100 se ressemblent. Ils ont les mêmes formes, des volumes très proches, une ergonomie similaire. Mais dans le détail, seule la façade est identique : l’objectif, le capteur et l’électronique changent, et avec eux les possibilités… et les tarifs !

Selon votre budget et vos envies, vous ne choisirez donc pas le même RX100. Mais dans tous les cas, il est probable qu’au moins un modèle vous convienne. Ce n’est pas sans raison que cette famille s’impose, année après année, comme la référence parmi les compacts experts.

Avatar de Franck Mée
Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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