Le Sony ZV-E1 est un nouvel appareil hybride destiné notamment au vlog. Comme son nom l’indique, il s’agit du grand frère du ZV-E10 né il y a deux ans. Le concept étant réussi, il ressemble beaucoup à son aîné, mais avec une différence de taille : le capteur. Le ZV-E1 reçoit en effet un CMOS plein format 24×36 mm de 12 MP.
Le Sony ZV-E1, le quatrième Alpha 7S ?
Le capteur rappelle donc l’Alpha 7S III, appareil hybride ultra-sensible qui possédait déjà une forte coloration vidéo. Comme celui-ci, le ZV-E1 filme donc en 4K sans mise à l’échelle, avec un recadrage minimal (200 pixels de chaque côté). La simplicité de la capture permet d’accroître la cadence : ce capteur peut fournir 120 images par seconde en 4K, et jusqu’à 240 images par seconde en 1420×804 px. Pour travailler des effets de ralenti, le ZV-E1 est donc nettement supérieur au ZV-E10, qui plafonne à 30 im/s en 4K et 120 im/s en Full HD.
Notez tout de même qu’il faudra activer une clé de licence pour débloquer les modes les plus rapides (disponibles d’origine sur l’A7S III). Autre différence : le ZV-E1 ne propose pas d’enregistrement RAW, ni en interne ni sur la sortie HDMI. La qualité maximale est donc en H.265 avec un échantillonnage 4:2:2 sur 10 bits.
Cependant, le ZV-E1 n’est pas juste un α7S III doté d’un boîtier compact et optimisé pour la vidéo. Il profite en effet des nouveautés apparues sur les derniers Alpha. Son autofocus ne se limite donc pas aux visages et aux yeux : il détecte aussi la forme humaine dans des positions diverses. Il reconnaît également animaux terrestres, oiseaux, insectes, voitures, trains et avions. Cela peut être utile en vidéo ; mais cela fait surtout du ZV-E1 un véritable appareil polyvalent.



En attendant l’arrivée d’un hypothétique Alpha 7S IV, le ZV-E1 est donc l’outil de prise de vue haute sensibilité (il pousse jusqu’à 409 600 ISO) le plus moderne de Sony. À ce titre, il peut tout à fait intéresser les photographes nocturnes. Il est presque regrettable que la marque ne propose pas de viseur externe à fixer dans la griffe pour la photographie…
Ergonomie 100% vidéo
Cependant, la prise en main du ZV-E1 ne laisse aucun doute : c’est bien une caméra avant tout. Le seul outil de cadrage est l’écran orientable et tactile. Ne cherchez pas une deuxième molette de réglages : il n’y en a qu’une, sous le pouce (accompagnée de la roue codeuse habituelle).
En revanche, l’énorme touche d’enregistrement trône au sommet du boîtier, aussi accessible de l’avant que de l’arrière. Un sélecteur permet de basculer directement vers les modes vidéo. Une commande de zoom est disponible, elle aussi utilisable des deux côtés de l’appareil. Elle permet naturellement de contrôler la focale des zooms motorisés, mais aussi d’activer le zoom numérique pour cadrer plus serré avec une focale fixe.
La griffe porte-accessoire située dans l’angle est aussi un indice. Avec un flash, son emplacement créera des ombres légèrement désaxées. En revanche, il est parfait pour installer un micro externe ou une mixette XLR-K3M. La prise de son intégrée est elle aussi bien supérieure à celle des modèles orientés photo. Le micro de l’appareil comporte trois capsules, permettant d’enregistrer le son venant de l’avant, de l’arrière ou de toutes les directions. De quoi optimiser l’enregistrement en commentant l’actualité, en se filmant soi-même ou un interviewant un sujet.
Recadrage intelligent en vidéo
Le ZV-E1 ne se contente pas d’être un ZV-E10 plein format, intégrant les améliorations récentes de la famille. Il inaugure aussi des fonctions plus originales, permettant de filmer seul plus facilement. Il est ainsi possible de verrouiller la position d’un sujet dans l’image. Si vous vous filmez vous-même, il suffira de vous pointer sur l’écran tactile pour que le ZV-E1 recadre la vidéo en suivant vos mouvements.



Dans le même ordre d’idées, un stabilisateur de cadrage permet d’associer la stabilisation d’image et le suivi de sujet pour fixer la position de celui-ci. Ce sera par exemple utile en interview : vous pourrez marcher avec votre interlocuteur tout en filmant. L’appareil se chargera en même temps d’amortir vos pas et d’éviter que le sujet se déplace trop dans le cadre.
Les plus anciens se souviennent que les Alpha 65 et 77 avaient inauguré une fonction de recadrage automatique en photo. La détection des visages pouvait enregistrer systématiquement deux JPEG pour les portraits – l’un avec votre cadrage d’origine, l’autre avec le sujet sur les lignes des tiers et cadré en portrait ou en paysage, selon sa position. Fondamentalement, le ZV-E1 reprend un peu cette philosophie. Mais avec les évolutions récentes de l’intelligence artificielle, il devrait être beaucoup plus souple et efficace – sans bien sûr remplacer un vrai cadreur.
Connectivité du Sony ZV-E1
Si la connectivité est devenue importante pour les appareils photo, elle est naturellement cruciale pour un outil dédié au vlog. Diffuser en direct fait partie des prérequis incontournables. Comme tous les Sony récents, il peut donc se connecter à un smartphone, en Bluetooth ou en Wi-Fi. Vous pouvez ainsi le contrôler à distance (y compris le zoom des objectifs motorisés) et transférer des fichiers. Il fonctionne également comme une webcam lorsqu’il est relié à un ordinateur ou à un smartphone compatible en USB. L’USB 3 sera logiquement nécessaire pour profiter de la 4K : en USB 2, il se limite à 1280×720 px.



Pour ce qui est de la publication, Sony a récemment remis à plat son système, avec un nouveau « Creators’ Cloud » et une nouvelle application associée. Le ZV-E1 est naturellement compatible, et offre un espace de stockage de 20 Go sur le cloud Sony.
Prix et disponibilité
Le Sony ZV-E1 nu sera disponible en avril et coûtera 2699€. Il sera également disponible en kit avec objectif FE 28-60mm au prix de 2999€.
Outre la cible désignée des vlogueurs et vidéastes, il pourrait donc intéresser les photographes adeptes des basses lumières. Les astrophotographes en particulier peuvent tout à fait se contenter de viser sur l’écran ou à distance. Et le ZV-E1 offre le même capteur et une électronique plus moderne que leur chouchou habituel, le Sony Alpha 7S III, qui coûte pour sa part 4199,90 €.