S’il y a bien un élément essentiel et indispensable pour une photographie ou une vidéo, c’est la mise au point. Une photographie, ou une vidéo floue, ne sera jamais validée par un client ou un réalisateur, mis à part pour une démarche artistique.

Dans cet article, nous allons voir dans quels cas il est préférable de passer en manuel et quelles sont les techniques et les accessoires les plus intéressants.
Mais tout d’abord, commençons par bien comprendre la mise au point.

1 – Qu’est-ce que la mise au point ?

“La mise au point” ou “faire le point” est l’opération qui consiste, pour un photographe ou un vidéaste, à régler la netteté d’un ou plusieurs éléments dans une image. La mise au point va dépendre de plusieurs facteurs : la distance entre l’appareil photographique et le sujet filmé, mais aussi du type d’objectif qui est utilisé et particulièrement la focale qui en est l’élément central.

2 – Mise au point manuelle ou autofocus ?

Mise au point manuelle : interrupteur AF.
Un interrupteur AF/MF sur un objectif qui permet de débrayer l’autofocus et passer en mise au point manuelle.

Quel choix prendre entre le mode manuel ou automatique ?

Que ce soit pour les appareils photo ou les caméras, il est possible, en fonction des modèles de boîtiers et d’objectifs, d’avoir des assistances qui vont permettre de faire la mise au point plus ou moins automatiquement. On parle alors d’autofocus (AF) ou de mise au point automatique. En fonction des constructeurs, cette mise au point est plus ou moins réactive, rapide et précise. Mais au-delà de la technique, les conditions de tournage influent aussi énormément sur la qualité de la mise au point automatique. Ainsi, en basse lumière comme pour les tournages de nuit, l’appareil aura beaucoup de mal à faire le point. Il en va de même sur des sujets peu contrastés.

Certaines situations impliquent donc l’utilisation de la mise au point manuelle. Elle seule permet de choisir exactement son point de netteté dans certaines situations. Par exemple, si vous voulez choisir une fleur précise dans un champ ou bien, si vous voulez faire des plans d’un ciel étoilé, des plans macro, etc.

De plus, le fait de choisir la mise au point manuelle permet de vous ouvrir à un plus grand choix d’objectifs, car dans ce cas, vous n’avez plus besoin de la compatibilité avec les différents mécanismes d’autofocus. Vous pouvez donc choisir des objectifs chez n’importe quels constructeurs. Certains objectifs demanderont une bague adaptatrice en fonction de votre boîtier, mais le tout sera beaucoup moins onéreux. Cela vous ouvrira aussi aux objectifs dits “vintages”. Dernier avantage, sans la mécanique de mise au point automatique, les objectifs sont beaucoup plus légers.

3 – Techniques et astuces pour bien réussir sa mise au point manuelle

La première technique pour bien réussir sa mise au point manuelle, dans le cas d’un tournage de film ou de documentaire, est de préparer sa mise au point avant l’enregistrement. Il faudra donc répéter la scène et inscrire les valeurs de début et de fin via des marqueurs sur la bague de mise au point. Cette technique est utilisée au cinéma et une personne est souvent dédiée à cette tâche, c’est le pointeur.

Mise au point manuelle : pointeur.
Premier assistant-opérateur gérant la mise au point.

Mais, tout le monde ne tourne pas de fiction et n’a pas obligatoirement le temps ou l’opportunité de faire des répétitions. En effet, lors d’un reportage, d’un événement sportif, par exemple, l’imprévu est de mise.

Il existe une technique qui permet d’aider à faire rapidement le point, tout en ayant une aide. Cette technique s’appelle la “pré-mise au point”. Elle consiste à laisser l’objectif en manuel, tout en utilisant l’aide à la netteté avec le bouton déclencheur de l’appareil photo. Ainsi, avec la bague de mise au point, on fait une première mise au point rapide sur le sujet puis on appuie légèrement sur le bouton du déclencheur. Lorsque le boîtier sonne, on enclenche la prise de vue.

4 – Des outils pour vous aider à la mise au point manuelle

Aujourd’hui, que ce soit sur les caméras ou sur les appareils photos, il existe des outils pour permettre de valider des zones de netteté dans le cadre.

Le premier outil est la fonction “ZOOM” qui permet de zoomer dans l’image afin de voir si votre sujet est bien net.

Le deuxième outil est la fonction “PEAKING” qui permet d’afficher en couleurs les contours des éléments nets. Cela est très pratique, surtout lorsque vous ne disposez pas d’un grand écran externe de retour.

Il est bien sûr possible avec la plupart des boîtiers de combiner les deux fonctions Zoom+Peaking afin d’avoir un meilleur résultat.

Mise au point manuelle : atomos.
Fonction Peaking sur l’écran externe Atomos Shogun.

Comme nous l’avons vu dans un article précédent, ces fonctions peuvent être activées sur des écrans externes comme chez Atomos ou Blackmagic Design, si votre boîtier ne dispose pas de ces outils.

5 – Le Follow Focus, un accessoire indispensable !

Mise au point manuelle : follow-focus.
Rig complet de tournage avec un système Follow Focus

Pour vous aider à faire des mises au point manuelles simples et modérées, il existe des accessoires que vous pouvez ajouter à votre boîtier et objectif.

Le premier accessoire est le plus utilisé en vidéo, c’est le follow focus. Ce dernier permet de déporter la bague de mise au point et de changer l’axe de rotation. Ainsi, la mise au point se fait avec une bague qui se déplace avant/arrière, ce qui est plus pratique que le déplacement gauche/droite de l’objectif et ce qui permet une plus grande douceur dans le mouvement.

De plus, comme mentionné plus haut, il y a sur la plupart des modèles de follow focus la possibilité de placer des marqueurs de position pour valider les valeurs de départs, d’arrivées et des positions intermédiaires.

Les follow focus disposent de plusieurs variantes, ainsi on peut les retrouver sur les manches des gimbals et ainsi profiter de la stabilisation automatisée, mais aussi d’un accès direct à la mise au point.

Autre possibilité, un follow focus sans fil qui permet à un pointeur de faire la mise au point sans être lié à l’objectif de la caméra. Cela est très pratique lorsque l’on utilise des steadycams et que la caméra est en mouvement. Par exemple, pendant des courses poursuites, le cadreur se focalise uniquement sur le cadre et le pointeur sur la mise au point. Ainsi, chez Tilta la portée du follow focus peut atteindre les 300 mètres de distance.

Pour résumer

La mise au point manuelle permet d’assurer la netteté des sujets dans toutes les conditions, même les plus complexes comme l’obscurité. Mais, les constructeurs progressent rapidement avec leur système d’autofocus. Aujourd’hui, ils sont plus réactifs et permettent de suivre un sujet via le suivi de mouvements. Chez Panasonic, il est même possible de programmer des changements de zones de netteté via les écrans tactiles. De plus, les avancées avec l’intelligence artificielle vont permettre d’aller encore plus loin dans l’automatisation de la mise au point, que ce soit pendant le tournage, mais aussi après le tournage. Car, il est possible avec certains appareils de faire la mise au point directement sur l’image grâce aux multi-objectifs. Si la mise au point manuelle reste une valeur sûre, il semble que ce mode manuel sera de moins en moins utilisé dans un futur proche.

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Auteur

Photographe, auteur et formateur. Il est un grand spécialiste de l'industrie de l'image. La photo et la vidéo n'ont pas de secret pour lui.

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