Le Fujifilm X-E5 succède enfin au X-E4. Il reprend le design compact avec le viseur repoussé dans l’angle, mais il monte sensiblement en gamme. Capot supérieur usiné d’un seul bloc, commandes supplémentaires, capteur de 40 MP et surtout stabilisation du capteur en font une vraie alternative au X-T50.
Série X-E : les hybrides compacts de Fujifilm
En 2012, Fujifilm avait lancé coup sur coup le X-Pro1 et le X-E1. Celui-ci était à la fois plus compact et moins cher que son grand frère. Pour ce faire, il renonçait à certains éléments emblématiques (le coûteux viseur optique/électronique) et la finition était plus basique. Avec l’arrivée des modèles « style reflex », la série X-E était devenue le pendant « style télémétrique » des X-T de milieu de gamme (à deux chiffres). Le X-E4 s’offrait ainsi une électronique proche du X-Pro3, mais avec un boîtier très compact et léger (moins de 400 g).

Cependant, les X-E se trouvaient sur un marché de niche. Les amateurs d’appareils « façon télémétrique » sont plus attachés que les autres aux viseurs optiques, et donc tentés par la série X-Pro. Les amateurs d’appareils avancés mais abordables pouvaient pour leur part se trouver frustrés par le manque de touches et de molettes, et préférer les X-T. Le X-E4 a ainsi tiré sa révérence en 2023, sans descendant immédiat.
X-E5 : la montée en gamme
Après deux ans d’interruption, la série X-E revient. Le X-E5 reprend le style général du X-E4, mais il monte sensiblement en gamme. Élément emblématique : le capot supérieur n’est plus moulé, mais usiné dans la masse. L’ergonomie progresse également. En façade, un levier apparaît pour choisir le mode d’affichage, comme sur les X-Pro. Le viseur peut ainsi afficher l’image et les informations complètes en surimpression, l’image avec les infos essentielles hors cadre ou, pour les modes recadrés, l’ensemble vu par le capteur et le cadre de l’image finale – un mode clairement inspiré des appareils télémétriques et des X-Pro. Enfin, la fonction du levier est personnalisable.

Sur le dessus, une fenêtre se glisse entre le viseur et la griffe flash. Liée à la molette arrière gauche, elle indique la simulation de film utilisée. Trois positions permettent d’enregistrer des rendus personnalisés. Cette commande existe déjà, par exemple sur le X-T50, mais c’est une première sur un X-E. C’est également le premier modèle de la série à disposer de deux molettes de réglages, sous le pouce et sous l’index – là encore, comme les X-T. Ainsi, la compacité du X-E5 n’impose plus de sacrifice ergonomique par rapport au X-T50.
Électronique : le X-E5 au sommet ?
Le même constat s’impose en plongeant dans les entrailles du boîtier. Le X-E5 reçoit le même capteur X-Trans de 40 MP et le même processeur que ses aînés. Il offre donc une obturation électronique jusqu’au 1/180000 s, une rafale à 20 im/s, une vidéo 6,2K 30p ou 4K 60p… De même, l’autofocus à détection de sujet par IA est identique à celui des X-T5 et X-T50.

Enfin, bien entendu, le X-E5 dispose de connexions Bluetooth et Wi-Fi pour le contrôler à distance et transférer des fichiers. L’export direct vers Frame.io est également présent. Une fonction d’appairage aux imprimantes Instax Link récentes permet en outre de réaliser directement des tirages sur papier instantané.
Plus inattendu, le X-E5 dispose d’une stabilisation mécanique. Ses prédécesseurs avaient toujours sacrifié cette caractéristique sur l’autel de la compacité. Le capteur du X-E5, lui, se déplace pour compenser les vibrations du photographe, Fujifilm annonçant une efficacité de 6 IL sur l’ensemble de l’image. C’est sans doute le principal handicap des X-E qui disparaît ici : le X-E5 se pose ainsi en véritable alternative au X-T50.

Malgré cet ajout, le X-E5 reste très compact : 12,5 × 7,3 × 3,9 cm. Par rapport au X-E4, dépourvu de stabilisation et à l’ergonomie plus limitée, il ne prend que 4 mm de largeur et 7 mm d’épaisseur. Il s’alourdit naturellement de 80 g, mais ses 445 g restent très raisonnables.
Fujinon XF 23mm F2.8 R WR : le pancake polyvalent
Quoi de mieux, pour accompagner un boîtier particulièrement compact, qu’un objectif pancake ? C’est le choix qu’a fait Fujifilm, qui lance un nouveau 23 mm. Il existe trois façons de voir celui-ci. D’une part, c’est le pendant « grand-angle à reportage » (il cadre comme un 35 mm) du très populaire objectif standard pancake XF 27mm F2.8. D’autre part, c’est le cousin ultra-compact des précédents 23 mm, le XF 23mm F1.4 ultra-lumineux et le XF 23mm F2 polyvalent et abordable.

Enfin, c’est ni plus ni moins que… le moyen de créer enfin un X100 avec un boîtier à objectifs interchangeables. S’il est moins lumineux que le 23 mm f/2 du X100VI, il fera à n’en pas douter du X-Pro3 et du X-E5 de redoutables outils, discrets et compacts, pour la photo de rue et le reportage.
Notez qu’il est marqué du sceau « WR », signant les objectifs protégés contre les intempéries. De quoi faire regretter l’absence dans la gamme actuelle d’une version tout-temps du X-E5 – ou d’une version moderne du X-Pro3…
Prix et disponibilité
Le Fujifilm X-E5 sera disponible en août 2025, nu ou en kit. Montée en gamme oblige, il est plus cher que les précédents X-E. Ses tarifs sont en fait logiquement proches de ceux du X-T50, son équivalent « style reflex ».
- Fujifilm X-E5 noir : 1549,90 €
- Fujifilm X-E5 silver : 1549,90 €
- Fujifilm X-E5 et XF 23mm f/2.8 R WR noirs : 1799,90 €
- Fujifilm X-E5 et XF23 mm f/2.8 R WR silver : 1799,90 €
- Fujifilm X-E5 noir et XF 27mm f/2.8 R WR PH : 1939 €
- Fujifilm X-E5 silver et XF 27mm f/2.8 R WR PH : 1939 €
Le Fujinon XF 23mm F2.8 R WR sera également vendu seul, mais seulement en toute fin d’année.
- Fujinon XF 23mm F2.8 R WR noir : 449,90 €