Ca change la vie, qu'on soit "strobiste" ou non. - Publié par
Rémi Besserre (Photographe) le 16/05/2013
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"La miss" est parvenue à m'en vendre un ! Pourtant, j'hésitais entre ça et une télécommande radio. Mais n'ayant pas envie d'investir dans un éclairage de studio (je ne fais pas de mode, du portrait uniquement à titre amical, et pour éclairer le Concorde dans son hangar, Alain Ernoult a déjà fait ça très bien...), je me suis rangé à la solution plutôt économique et moderne pour balancer des éclairs de flash en extérieur selon une technique qui, voici vingt ans, s'appelait "open flash" et se pratiquait en manuel. Il faut dire qu'à cette époque, que Papy Rémi a bien connue, on pouvait se fier au nombre guide fourni par les constructeurs...
Grâce à ce machin qui porte un nom d'armement lourd soviétique, on se trouve au commandes d'un ensemble de flashes de reportage, cobras en général et en 2013, dont on règle la puissance relative, donc l'équilibre ou le déséquilibre volontaire, sans bouger de derrière son boitier. La configuration en mesure TTL se rit des modeleurs de lumière (boites à lumière, parapluies, snoots, autres...), mais ne met pas à l'abri des nécessités de corriger un automatisme (cas d'un objet noir sur fond blanc), la TTL au flash n'est pas une mesure incidente et ne condamne pas le flash-mètre. C'est simplement une commodité bien commode. (!)
Ceci posé, il faut savoir quels flashes et pour quel usage. Le strobisme est à la mode, mais un flash de reportage même moderne et puissant est d'une faiblesse ridicule face à une vraie installation de studio. Le SU800 est donc un excellent pilote pour des flashes qui sont bien loin d'atteindre les 200 Joules, et en matière de studio, c'est une puissance d'entrée de gamme. Une fois qu'on sait ce qu'on veut, c'est une très bonne télécommande. Pour éclairer l'extérieur d'une chapelle et, par transparence, des vitraux, il est précieux de ne pas dépendre d'un matériel lourd qui nécessite de nombreuses prises de courant. Pour une cathédrale tout entière... Il y a des limites !
Défauts:
Comme pour tout matériel électronique, le mode d'emploi est rébarbatif; toutefois, il faut l'avoir digéré avant de se lancer dans la configuration du matériel;
La dialectique de la télécommande et des flashes pilotés, toute faite de "biiiiip !" et de lumières rouges, commence par dépayser un peu;
Ca n'a pas la portée d'une bonne télécommande radio, et il faut que les flashes soient à vue "optique" du SU800.
Avantages:
Libération totale des câbles avec les flashes compatibles; Et un câble, en plus d'être toujours trop court, c'est cher; Je ne fais pas allusion aux câbles d'alimentation sur secteur des flashes eux mêmes;
Accessoire léger, bien moins encombrant qu'un flash, ne déséquilibre pas le boitier et se fait oublier;
Possibilité de télécommander un bon nombre de flashes dont on peut régler la couverture en les leurrant sur la focale utilisée; effets de spot;
Avec du matériel type SB900, on ne perd pas la possibilité d'utiliser le flash de manière classique sur le prisme de visée, il suffit de faire tourner plus ou moins l'interrupteur; donc pas besoin de re-configuration fastidieuse à chaque utilisation;
Aucune nécessité de flash "maitre", placé sur le boitier et pouvant délivrer une lumière non désirée;
Sans grande opinion personnelle en mode macro avec un flash annulaire, mais sous une tente translucide, on apprécie déjà de ne pas sentir la traction d'un câble. Pourtant ce n'est pas loin du boitier...
En synthèse:
Appréciable et qui marche, pour ce à quoi il est destiné. C'est un apport ergonomique très agréable pour déporter un ou plusieurs flash(es).
Il ne faut pas lui demander ce pour quoi il n'est pas fait: télécommande de flashes de reportage, qui ont un coût surtout si on les multiplie, il autorise le déport d'une source et l'éclairage multi sources, par exemple en architecture nocturne et bien d'autres situations. Le tout avec des fonctions de confort appréciables, dont la TTL multi-flashes.
Mais, même si le strobisme est très "tendance", il ne faut guère compter disposer de la puissance et de la qualité d'un matériel de studio, la puissance des flashes concernés n'y est pas, et les modeleurs de lumière partagent le défaut de consommer beaucoup d'énergie, au point qu'on ne parle pas du nombre guide d'un flash de studio. Enfin, selon le contraste engendré par un éclairage multi sources en effet spot, la mesure TTL peut être mise à mal, et comme en prise de vue en plein soleil, rien ne vaut la mesure en lumière incidente à laquelle nous avons tous envie d'échapper par confort. Donc, au flash, un flash-mètre.
Enfin, ce qui est vrai pour les flashes de la marque demeure à vérifier pour les indépendants réputés compatibles, même de marque Allemande et connue en bien.
Et il demeure vrai que la multiplication des flashes cobra puissants donc onéreux, a un coût facile à calculer, nécessite des pieds et autres accessoires en ferraille vendus au prix du métal précieux, et doit faire réfléchir à l'intérêt relatif d'un flash de studio d'entrée de gamme, qui, certes, n'aura pas de lampe pilote proportionnelle.
Par ailleurs, les dix flashes déportés, il faut se donner la peine de les installer;
Je me répète un peu, j'ai le droit, je suis gâteux ! Je n'ai rien contre le strobisme, mais cette technique connait des limites, soit en puissance, soit en rapport intérêt/coût.
Cela n'empêche pas le SU800 d'être un accessoire d'un confort remarquable, dans l'usage qui est le sien.
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