A utiliser si on sait faire et qu'on a le temps ! - Publié par
Rémi Besserre (Photographe) le 30/06/2020
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Je lui enlève une étoile, ce qui fait tout de même 16/20, parce qu'on peut faire mieux avec une chambre.
A part ça, c'est pour moi une focale fétiche, et ce modèle, simplement décentré, m'a permis de faire des premières et des quatrièmes de couverture.
Il possède l'ensemble des fonctions d'une chambre grand format, avec les avantages (et les inconvénients) du capteur numérique 24 x 36.
Il est basculable, décentrable, et si vous vous inquiétez (à juste titre) de la bascule du corps arrière de la chambre, dites vous que c'est tout simplement le dos de l'appareil qui doit être incliné.
Particularités : pas d'auto-focus, vue la construction de ce bidule, je n'oserai pas le demander à Nikon qui fait par ailleurs des objectifs de chambre et d'agrandisseur.
C'est un ustensile qui se porte à peu près bien à main levée, sans l'utiliser pleinement, comme un 24mm ordinaire. Mais si l'on veut le décentrer, et plus encore jouir des bascules avant et arrière (de l'avant de l'objectif et du boitier), tout en récupérant de la profondeur de champ selon la règle de Scheimpflug qu'il faut connaitre, alors il ne manque plus que des filtres dégradés pour avoir gravement besoin d'un excellent trépied.
Certains reflex autorisent dès la prise de vue un cadrage au rapport 5/4, c'est justement homothétique du 4 x 5" rendu célèbre par les chambres et leurs plan films, mais évidemment, ça ne marche que sur 24 x 36 mm. Le D850, au hasard.
Bref, un caillou spécialisé, qui n'est pas limité à l'architecture de cathédrales sans recul, c'est aussi un redoutable outil de paysage... et de ce que vous en ferez. Essayez le donc sur une cascade !
Mais ne comptez pas vous en servir pleinement le nez au vent, cet objectif expose à des contraintes d'utilisation, c'est une focale fixe (faisant partie d'une gamme d'autres focales fixes), à utiliser sur pied, à régler manuellement, lent d'usage comme peut l'être une chambre, sans en avoir le cachet, ni la surface, ni le coût à l'image.
Ah ! On peut se dispenser de posemètre indépendant, celui du boitier demeure opérationnel et juste.
Voilà, voilà. C'est mon opinion et je la partage. Il n'empêche que j'aime beaucoup l'utiliser, mais vu mon âge (61, quel secret !), et n'étant pas photojournaliste de guerre, je travaille lentement.
Rémi
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