L’été est bel et bien là et les festivités du 14 juillet approchent à grands pas. L’envie de s’essayer à la photographie d’un feu d’artifice démange beaucoup de photographes amateurs et professionnels. Voici nos 5 conseils pour immortaliser les plus beaux spectacles pyrotechniques de l’été.

Comme pour beaucoup de spectacles visuels, les feux d’artifice sont souvent une source de déception pour un photographe non préparé. En effet, ils présentent un fort contraste, agréable à l’œil, mais difficile à retranscrire en photo. De plus, de très belles images de feux d’artifice inondent le Web tous les étés. Le fait de ne pas parvenir soi-même à de tels résultats peut s’avérer frustrant.

La pratique de cette discipline photographique est cependant moins complexe que ce qu’on imagine de prime abord. Les clés du succès sont : un placement judicieux, l’usage d’accessoires appropriés, le soin apporté à la composition et le choix des bons paramètres d’exposition. Le tout sans oublier quelques astuces de retouche qui permettront d’optimiser les images en post-production.

#1 Repérer les lieux et se placer

Bien que les feux d’artifice varient d’une ville à l’autre par l’ampleur des moyens déployés, la plupart sont caractérisés par une durée relativement courte. À l’heure du premier bouquet, il convient donc d’être prêt ! Effectuer des repérages en journée permet d’évaluer quel emplacement se montrera propice à la réalisation de photographies du spectacle.

Idéalement, l’emplacement doit offrir un point de vue avec des propriétés esthétiques intéressantes. Les positions surélevées sont souvent à privilégier. Il doit aussi se révéler isolé du gros de la foule, tout en étant relativement proche de l’action. Si vous avez du mal à évaluer l’endroit duquel le feu sera tiré, pensez à visionner des images de l’évènement de l’année précédente. Notez d’ailleurs qu’il est bien entendu possible de s’inspirer des cadrages adoptés par d’autres photographes.

Une fois le bon endroit trouvé, tâchez de vous y rendre relativement tôt. Arriver sur place en avance permet de s’assurer de la disponibilité de l’emplacement et de ne pas avoir à vous faufiler dans une foule compacte. De plus, vous aurez ainsi le temps d’installer votre matériel et d’effectuer vos premiers réglages en toute tranquillité.

#2 Utiliser un trépied et une télécommande

En photographie, la capture d’images réussies dépend souvent de la pertinence du choix des accessoires utilisés. Si de nombreux appareils sont adaptés à la pratique de la photo de feu d’artifice, un accessoire se révèle presque indispensable : le trépied.

Il permet d’assurer la stabilité de l’appareil avec des temps de pose de plusieurs secondes et aussi de réaliser des cadres millimétrés.

Profitons-en pour rappeler que l’utilisation d’un trépied requiert la désactivation de tout système de stabilisation (optique ou mécanique). En cherchant à corriger des mouvements qui n’existent pas, un tel dispositif peut donner lieu à des photos légèrement floues. 

De plus, conjointement au trépied, il est conseillé d’utiliser un système de déclenchement à distance. Qu’il s’agisse d’une télécommande filaire, infrarouge, Bluetooth ou de votre smartphone (doté d’une application dédiée), il permet d’éviter tout mouvement de l’appareil lors du déclenchement. Les photos disposent alors d’une netteté optimale.

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#3 Composer l’image de manière à inclure le paysage

La photographie de feu d’artifice n’impose aucune règle de composition stricte. Nous vous conseillons de privilégier des photos qui incluent le paysage, plutôt que des cadres serrés sur l’explosion des fusées. L’intérêt d’un feu d’artifice ne réside pas uniquement dans les explosions lumineuses, mais plutôt dans la façon dont celles-ci se marient à l’environnement. Pour mieux retranscrire l’impression ressentie face au spectacle , il est donc préférable d’ancrer le feu d’artifice dans son contexte. Par exemple, avec de l’eau (lac, fleuve, etc.), capturer les reflets des lumières vous permettra de mettre en valeur un sympathique effet de miroir.

feu d'artifice urbain avec reflet dans l'eau
© Scharfsinn / Shutterstock.com

Le choix de l’objectif dépend du type de composition et de la distance à laquelle vous vous trouvez de l’action. Une grande polyvalence est permise avec un zoom type 24-70 mm ou 24-105 mm.

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#4 Jouer sur le temps de pose pour varier les effets

Pour obtenir les meilleurs résultats, la photographie de feu d’artifice demande de mettre à profit le mode manuel de votre appareil photo. Certains boîtiers disposent d’un mode scène dédié automatique qui permet d’adopter des réglages similaires à ceux que nous décrivons ci-après.

Il est tout d’abord primordial d’opter pour le format RAW. Il faut aussi sélectionner une très faible sensibilité (telle que 100 ISO) afin d’éviter toute apparition de bruits numériques. Bien que les paramètres pourront ensuite être adaptés, une bonne base de travail consiste à commencer par :

  • une mise au point manuelle
  • une ouverture de diaphragme de f/8 ou f/11
  • un temps de pose de 2 à 4 s

Si l’exposition ne vous convient pas après vos premiers essais, gardez à l’esprit que c’est l’ouverture de diaphragme qu’il faut modifier.

feu d'artifice sur un pont
© mroz / Shutterstock.com

La modification du temps de pose (aussi appelé vitesse d’obturation) doit servir à jouer sur l’effet produit par les traînées lumineuses persistant dans le ciel (après l’explosion des fusées). Plus le temps de pose est long, plus ces traînées paraissent longues.

Les plus experts peuvent même sélectionner le mode Bulb de leur appareil pour choisir avec précision les moments correspondant au début et à la fin de l’exposition. Ce mode de prise de vue permet de retranscrire plusieurs fusées sur un même cliché. Pour cela, il convient de laisser le mode Bulb activé et de recouvrir l’objectif d’un cache noir entre chaque explosion.

#5 Utiliser le format RAW pour décupler les possibilités de retouche

Comme nous l’avons évoqué plus tôt, le choix du format RAW s’avère primordial. Contrairement à un classique fichier JPEG, une image au format RAW contient toutes les informations enregistrées par le capteur. Elle offre ainsi une grande marge de manœuvre lors de la phase de retouche. Cette marge de manœuvre peut servir, par exemple, à ajuster le réglage de la balance des blancs. En automatique, elle se révèle parfois complètement faussée par l’explosion de fusées colorées.

Une image RAW autorise aussi la récupération de détails dans les hautes et basses lumières. Cela permet d’obtenir un certain équilibre entre des explosions de fusées très lumineuses et des paysages parfois plongés dans la pénombre.

Qu’il soit question de la gestion de l’exposition ou des couleurs, un large éventail de possibilités créatives s’offre ainsi à vous.

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Auteur

Photographe, auteur et formateur. Il est un grand spécialiste de l'industrie de l'image. La photo et la vidéo n'ont pas de secret pour lui.

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