Le 90mm Macro est un objectif traditionnel du catalogue Tamron. Néanmoins, la marque aura un peu attendu avant d’en proposer une version pour appareils hybrides. Voici donc le Tamron 90mm F/2.8 Di III Macro VXD. Comme ses prédécesseurs, il atteint le rapport 1:1 tout en restant raisonnablement léger et compact. Il inaugure pourtant un diaphragme à 12 lamelles, utile aussi bien en portrait qu’en macro.

Tamron 90mm (demi-)macro : un incontournable
En 1979, Tamron lançait sa monture d’objectifs Adaptall 2. Comme son nom le laisse deviner, le principe des Adaptall était de permettre de monter un même objectif sur tous les appareils. Une bague d’adaptation faisait la jointure, comme aujourd’hui lorsque vous montez un objectif M, T2 ou reflex sur un appareil hybride. L’Adaptall 2, ultime évolution de ce système, permettait de récupérer tous les automatismes des appareils de l’époque – y compris le révolutionnaire mode Programme des Canon A-1. Pour inaugurer cette nouvelle monture, Tamron a naturellement adapté des références existantes, mais aussi proposé quelques nouveautés.
C’est ainsi qu’est né le Tamron SP 90mm F/2.5, il y a 45 ans. Sur le papier, c’était un objectif à portrait. Il utilisait d’ailleurs une formule optique dérivée du Planar, appréciée pour ce type de photo. Mais il avait une particularité : une mise au point minimale à 39 cm, offrant un rapport de reproduction de 1:2. Il se fit ainsi une petite réputation chez les photographes qui souhaitaient faire à la fois de la proxiphoto (insectes, fleurs, petits objets) et du portrait.

Suite à ce succès, le 90 mm macro-portrait est devenu un incontournable, que Tamron a consciencieusement mis à jour depuis. Il fut ainsi décliné en version autofocus en 1990 (en montures Nikon, Minolta et Pentax). Puis vint le SP AF 90mm F/2.8 Macro[1:1]. Il s’agissait cette fois d’un « vrai » macro, qui descendait à 29 cm et permettait d’avoir plein cadre des sujets de 36 mm de longueur. En 2004, ce fut la première version Di, optimisée pour les appareils numériques. Puis, en 2016, la variante stabilisée à motorisation ultrasonique, marquée VC USD.
Tamron 90mm F/2.8 Di III Macro VXD : pour hybrides Sony et Nikon
Ce n’est donc pas une surprise de voir Tamron lancer un 90 mm macro pour hybrides. En fait, il est plus étonnant d’avoir attendu aussi longtemps. Mais Tamron trouvait sans doute délicat d’affronter directement le Sony FE 90mm Macro G OSS, au rapport qualité/prix remarquable et déjà bien installé sur le marché. Avec l’ouverture du marché des hybrides Nikon, Tamron a en revanche une belle occasion d’équiper toute une génération d’amateurs de macro et de portrait. C’est donc le bon moment pour lancer ce 90mm F/2.8 Di III Macro VXD.

Le Tamron 90mm rappelle évidemment le Sony. 4 mm plus court (12,6 cm), 30 grammes plus lourd (630 g), il joue réellement dans la même cour. Il fait l’impasse sur la stabilisation mais promet une meilleure résolution à pleine ouverture. Il dispose également d’une motorisation linéaire, qui devrait être plus fluide que le moteur SSM annulaire du Sony.

Plus inhabituel, le Tamron 90 mm Macro Di III s’offre un diaphragme à… 12 lamelles ! D’une part, cela confirme l’orientation « portrait » de cette optique, qui offre ainsi un bokeh circulaire ou presque à toutes les ouvertures. D’autre part, c’est aussi intéressant en macro. En effet, avec un rapport de reproduction élevé, la profondeur de champ est très faible. Elle ne dépasse guère 3 mm pour une mise au point à 30 cm sur un 90 mm, même à f/8 ! Pour avoir l’œil et le thorax de sa libellule nets, le photographe va donc fermer le diaphragme, souvent bien au-delà de la plage circulaire. Un diaphragme à 12 lamelles va donc offrir un flou plus doux que ceux à 9 lamelles des concurrents.
Ergonomie et connexions, points forts du Tamron 90mm Macro
Naturellement, le 90mm F/2.8 Di III Macro reprend le port USB-C des Tamron récents. Il permet donc de personnaliser le rôle de la touche Fn, de modifier le sens de rotation et la course de la bague de mise au point ou de la réattribuer à l’ouverture. Il peut aussi être connecté à un smartphone pendant la prise de vue pour piloter des effets comme la transition entre deux distances de mise au point enregistrées.
Ces fonctions de personnalisation et de pilotage externes sont un gros avantage, notamment pour un objectif macro. Cela peut être très utile pour réaliser des effets de focalisation sur un détail. Vous pouvez par exemple faire une mise au point progressive afin de dynamiser l’incontournable gros plan sur les alliances dans leur écrin au cours d’une vidéo de mariage… L’objectif Sony en est naturellement dépourvu, mais le Sigma 105mm Macro (autre concurrent en monture E) et le Nikkor Z MC 105mm (seul concurrent en monture Z) ne proposent eux non plus aucune fonction similaire.

En dehors de cela, l’ergonomie est classique, avec une touche Fn et un limiteur de course de mise au point (< 70 cm, > 70 cm, plage complète). La longueur de l’objectif est constante : à 23 cm (rapport 1:1), la distance de travail est de 9 cm. La construction reprend les standards de la marque, avec évidemment une protection tout-temps.
Par ailleurs, Tamron a travaillé certains détails au-delà de l’objectif proprement dit. Ainsi, le pare-soleil dispose d’un volet coulissant. Celui-ci permet de régler facilement un filtre polarisant ou dégradé (67 mm de diamètre). Petit détail ? Si vous utilisez de tels filtres, vous savez que c’est au contraire une difficulté récurrente que Tamron vous épargne ainsi !
Une focale fixe polyvalente
Ce Tamron 90 mm Macro est donc dans l’ensemble bien pensé. Une bonne qualité d’image, un encombrement raisonnable, un diaphragme à 12 lamelles unique, de nombreuses personnalisations, un pare-soleil utilisable avec les filtres polarisants… Il est bien entendu permis de regretter l’absence de stabilisation, mais tous les boîtiers Sony et Nikon récents en disposent. Tamron a donc choisi d’investir sur des points sans doute plus importants pour les photographes.

Le Tamron 90 mm Macro Di III sera disponible en octobre pour 699,90 €.