Il y a onze ans, ce sont eux qui ont ouvert le bal des appareils hybrides ! Les Micro 4/3 et les hybrides APS-C ont un capteur plus petit que le plein format. Ainsi, boîtiers et optiques peuvent être légèrement plus compacts, plus légers et moins coûteux. Cependant, leur cœur reste plus grand que la plupart des compacts experts et les objectifs amovibles assurent une excellente polyvalence.
Parfois appelés « compacts à objectifs interchangeables », les hybrides Micro 4/3 et APS-C ont parfois mérité ce nom. Mais les plus avancés ont des poignées et des viseurs qui les rendent presque aussi encombrants qu’un reflex. Il existe donc des modèles de toutes les tailles, pour tous les goûts.
Un hybride Micro 4/3 compact et abordable : le Pen E-PL9
Avec le Pen E-P1, Olympus a littéralement fait naître le « compact à objectifs interchangeables ». Digne héritier de celui-ci, l’hybride Pen E-PL9 va à l’essentiel. Il ne possède pas de viseur et se contente d’une seule molette de réglage, et son boîtier ultraplat n’a qu’un fin redan en guise de poignée. Mais c’est le prix à payer pour peser moins de 500 grammes… son 14-42 mm compris ! Avec moins de 7 cm de hauteur et 6 cm d’épaisseur, cet ensemble à peine plus encombrant qu’un compact expert se glisse dans tous les sacs.

Malgré la compacité, Olympus n’a pas transigé sur l’essentiel. L’E-PL9 comporte un petit flash d’appoint, un écran tactile orientable vers le haut ou vers le bas, ainsi qu’un capteur stabilisé. Celui-ci, au format 4/3″ (facteur de recadrage : 2), offre 16 MP, une définition suffisante pour le grand public. La qualité d’image est excellente jusqu’à 1600 ISO et la mise au point est réactive dans toutes les situations courantes.
Et bien entendu, il peut recevoir tous les objectifs Micro 4/3 : ce compact peut donc s’adapter à la photo animalière ou au portrait, selon vos besoins du jour. Discret, léger et polyvalent, le Pen E-PL9 est une bonne porte d’entrée dans l’univers des appareils à objectifs interchangeables.
Un « mini-reflex » APS abordable : le Canon EOS M50
La plupart des appareils hybrides adoptent un viseur électronique placé au centre, surplombant la monture d’objectif. C’est le cas du Canon EOS M50, qu’un œil non averti peut légitimement prendre pour un reflex. Son oculaire cache pourtant un petit écran OLED de 2,36 Mpt, afin de viser confortablement même en plein soleil. L’ergonomie reste simple et accessible. Petit plus : l’écran s’ouvre sur le côté, solution un peu plus encombrante mais aussi plus souple que celle du Pen.

Le capteur n’est pas stabilisé, mais il est plus grand (format APS-C, facteur de recadrage 1,6) et plus défini, avec 24 MP. La qualité d’image est impeccable jusqu’à 1600 ISO et correcte à 3200 ISO. Il utilise le système Dual Pixel Autofocus exclusif de Canon, qui assure une mise au point rapide et précise, quelle que soit la zone sélectionnée.
La gamme EF-M est un peu limitée, mais une bague d’adaptation permet d’utiliser tous les objectifs EF et EF-S. Par exemple, en l’absence d’optique à portrait dédiée, vous pouvez opter pour le très bon et léger EF 50 mm f/1,8 (équivalent à un 80 mm).
Traditionnel et efficace : le Fujifilm X-E3
Comme le Pen E-PL9, le Fujifilm X-E3 offre un joli capot lisse. Il dispose pourtant bien d’un viseur électronique ; mais celui-ci est rejeté dans l’angle, permettant de donner un design rétro et compact au boîtier. Le style très réussi s’accompagne d’une ergonomie traditionnelle, avec un barillet de sélection de la vitesse d’obturation. La plupart des objectifs (dont le 18-55 mm de kit) s’y accordent parfaitement, grâce à leur bague de diaphragme à l’ancienne. Le X-E3 est ainsi parfait pour ceux qui aiment vérifier leurs réglages d’un coup d’œil. Il n’en est pas moins facile d’emploi grâce aux positions automatiques des commandes, à l’écran tactile et au menu Q.

Le capteur de 24 MP n’est pas stabilisé, mais il utilise une matrice X-Trans, spécialité de Fujifilm. La qualité d’image est particulièrement bonne : les textures sont parfaitement reproduites et le moiré est quasiment éliminé. Associés à de bonnes optiques (la gamme Fujifilm XF en regorge), les capteurs X-Trans sont les maîtres étalons en matière de qualité d’image au format APS-C.
Moderne et polyvalent : le Nikon Z50
Dernière venue dans l’univers de l’appareil hybride à petit capteur, la marque jaune a mis les petits plats dans les grands : le Nikon Z50 est un « mini-D500 ». Il reprend une ergonomie digne d’un reflex expert, avec une poignée profonde, deux molettes et des touches personnalisables jusqu’au bord de l’objectif. Le boîtier jointoyé résistera à une petite pluie.

Son capteur de 20 MP est issu de celui du D500 : comme lui, il profite donc d’une excellente sensibilité. La photographie à 3200 ISO n’est pas un problème et la mise au point se fait même en très basse lumière. L’électronique permet de saisir 11 im/s, de quoi décomposer les moindres actions. Seuls regrets : l’absence de stabilisation mécanique, le port USB 2 et l’unique logement SD UHS-I. À ce niveau de performances, USB 3 et UHS-II auraient été appréciés.
La gamme optique Z DX est encore réduite, mais la monture identique reçoit aussi les objectifs FX des hybrides plein format Z6 et Z7 (facteur de recadrage : 1,5). L’adaptateur FTZ permet d’utiliser les objectifs en monture F, avec la même compatibilité que le reflex D5600.
Un appareil hybride pour la vidéo : le Panasonic GH5
Avec la famille GH, Panasonic met traditionnellement l’accent sur la vidéo. Le Lumix GH5 n’y fait pas exception. Il filme en 4K DCI (4096 × 2160 px) à 24 images par seconde et enregistre le fichier en 4:2:2 10 bits : idéal pour le cinéma. Un mode 4K UHD (3840 px) est également présent pour les productions télévisées. Il peut aussi pousser à 50 im/s au prix d’une compression un peu plus élevée. Des options de compression image par image et de courbe gamma Log séduiront les monteurs. L’enregistrement externe est bien entendu possible grâce à la prise HDMI compatible 4K 50/60p. Le GH5 sait en outre pré-programmer l’autofocus, afin de réaliser des transitions douces et précises lorsqu’un acteur se déplace. Si cela ne vous parle pas, retenez qu’il gère parfaitement tous les besoins professionnels en vidéo.

D’autres caractéristiques intéresseront tout le monde, comme le boîtier protégé des intempéries. L’ergonomie est irréprochable : d’abord, le viseur de 3,68 Mpt au grossissement de 0,76× assure un confort de cadrage exceptionnel. Ensuite, un joystick permet de changer le point rapidement, tout comme l’écran tactile bien entendu. Enfin, toutes les commandes ou presque se personnalisent selon vos goûts, de même que les menus.
Le capteur de 20 MP, au format 4/3″ (facteur de recadrage : 2), est stabilisé en photo et en vidéo. La rafale atteint 12 im/s pendant 5 s en RAW et 30 im/s en JPEG de 18 MP. Pour digérer rapidement ces fichiers, les deux logements SD sont compatibles UHS-II et vous pouvez transférer rapidement vos données en USB-C. Enfin, comme tout cela consomme de l’énergie, Panasonic a peaufiné la gestion de l’imposante batterie, portant l’autonomie à 1000 déclenchements.
Un hybride moderne et rétro : le Fujifilm X-T3
Sous son allure rétro, le Fujifilm X-T3 est un sommet de modernité, adversaire direct du GH5. Comme lui, il filme en 4K DCI ou UHD jusqu’à 60 im/s. Comme lui, il propose un gamma Log et le 4:2:2 10 bits (sur la sortie HDMI). Comme lui, il associe un boîtier tout-temps à un confortable viseur de 3,68 Mpt, un joystick de mise au point et un menu personnalisable. Comme lui, il propose une rafale rapide (11 im/s) et un mode électronique à 30 im/s. Et enfin, comme lui, il intègre deux logements SD UHS-II et un port USB-C.

Mais l’électronique est bien différente. Le X-T3 utilise un capteur BSI au format APS-C (facteur de recadrage : 1,5) de 26 MP à matrice X-trans. La gestion de la sensibilité et le rendu des textures sont donc supérieurs. Son ergonomie traditionnelle, avec molettes de vitesse et de sensibilité, s’adresse avant tout aux photographes experts. De même, ses réglages de rendu d’image reprennent les noms de pellicules emblématiques de la marque.
Le X-T3 est plus compact que le GH5 (5 mm de moins en hauteur comme en largeur) et plus léger de 200 grammes. Il paie logiquement ces avantages par une batterie ordinaire, limitée à 390 photos, et un capteur non stabilisé.
La variété dans l’unité
Vous le voyez, les hybrides à « petit » capteur sont très divers. La rubrique s’étend des compacts sans viseur d’emploi simplifié aux boîtiers experts tropicalisés, imposants et regorgeant de fonctions avancées. Lequel choisir ? Cela dépend de vos goûts, de votre technique, de la taille de vos mains, et évidemment de votre budget !
La qualité d’image est également diverse. Les capteurs APS-C sont généralement meilleurs que les Micro 4/3 ; en outre, la matrice X-trans apporte à Fujifilm un petit avantage sur le rendu des textures et la résistance au moiré (importante pour les paysages urbains). Néanmoins, ne vous inquiétez guère : le Pen E-PL9 sait déjà faire de très belles photos ! Comme avec tous les appareils à objectifs interchangeables, la qualité de vos images dépendra surtout de l’optique utilisée… et de votre coup d’œil !