Leica Q3 43. Si certains constructeurs aiment les noms à rallonge, Leica préfère souvent aller à l’essentiel. Comme son nom l’indique, le Q3 43 est donc ni plus ni moins qu’un Q3 doté d’un objectif de 43 mm. La version photo de rue large/paysage s’accompagne donc d’une déclinaison photo de rue serrée/reportage/portrait. Le Q3 43 conserve évidemment les autres caractéristiques du Q3, à commencer par un capteur de 60 MP capable de filmer en 8K.

Leica Q3 43 de face

43 mm, le « vrai » standard pas si courant

La grande nouveauté est donc la focale de l’objectif : 43 mm. C’est à mi-chemin entre le 35 mm et le 50 mm. Leica destine ainsi son nouvel appareil aux reporters (gros utilisateurs du 35 mm, adopté en leur temps par les Sony RX1) et aux photographes de rue (souvent adeptes du 50 mm, très utilisé par Cartier-Bresson).

Mais 43 mm, c’est aussi le « vrai » standard. Rappelons qu’un objectif standard, en photo, est celui dont la longueur focale correspond à la diagonale du support. Certains vous diront qu’il reproduit la vision humaine. C’est évidemment faux : aucun de nos champs de vision (notre œil n’est pas du tout homogène) ne correspond aux 53° d’un objectif standard. En fait, notre vision nette (5°) correspond à un 400 mm, notre vision détaillée (20°) à un 100 mm, notre vision colorée (mais floue, environ 60°) à un 30 mm, et notre champ de vision total (en luminance et très flou) à un fish-eye à 190°.

Ce qui est en revanche vrai, c’est qu’une photo prise avec une focale de la taille du capteur nous semble naturelle lorsque nous l’observons à une distance ordinaire.

Portrait au Leica Q3 43 mm © Severin Jakob / Leica
Le 43 mm permet de réaliser des portraits classiques, plus naturels qu’au grand-angle et plus intimistes qu’au téléobjectif. © Severin Jakob / Leica

Un capteur 24×36 mm a une diagonale de 43,3 mm. Si le 50 mm s’est imposé comme standard habituel, c’est parce qu’il était plus facile à fabriquer. Les 7 mm de plus permettent de loger confortablement un objectif symétrique (un Planar original par exemple) devant une monture ou un miroir. Un 43 mm, à l’inverse, doit rentrer de quelques millimètres dans le boîtier d’un reflex… ou adopter une formule différente. C’est le cas du Pentax 43 mm, un « faux Planar » qu’une lentille supplémentaire transforme en léger rétrofocus.

Leica Q3 43 : vrai standard et vrai compact

Ce problème ne se pose pas sur un compact. Dans l’absolu, il serait possible de coller l’objectif directement sur le filtre infrarouge du capteur ! Leica a donc choisi de faire un vrai standard, 43 mm. À vous, donc, les images naturelles, réalistes, qui ne semblent ni déformées ni grossies exagérément.

Ce nouvel objectif compte 11 lentilles en 8 groupes, avec 4 surfaces asphériques. Il profite d’une ouverture à f/2. Le 28 mm des précédents Q ouvrait à f/1,7. La réduction de 1/2 IL permet de conserver un encombrement très réduit : le Q3 43 mesure 9,8 cm de longueur, à peine 5 mm de plus que le Q3 original. Les autres dimensions restent naturellement identiques : le boîtier est rigoureusement le même – seule la couleur du cuir est plus claire. Le 43 mm est 20 grammes plus léger, et il conserve le pas de vis de 49 mm pour les filtres.

Vue de dessus du Leica Q3 43 avec son pare-soleil
Malgré l’allongement de la focale, le volume reste très proche du Leica Q3 original.

Notez que la bague « macro » permettant de rapprocher la mise au point minimale a elle aussi été conservée. Le Q3 43 fait ainsi le point à 26,5 cm (contre 17 cm sur le Q3 « 28 »). Il reste loin de la vraie macro, mais permet donc de se rapprocher confortablement du sujet.

Le Q3 43 est ainsi, comme son aîné, un vrai compact. Il reste évidemment plus encombrant que les modèles à plus petit capteur (Fujifilm X100 VI, Ricoh GR III et GR IIIx), mais il tient dans n’importe quel sac et se fait oublier en bandoulière.

L’électronique du Q3 : 60 MP, recadrage et 8K

Comme le boîtier, l’électronique est logiquement identique à celle du Q3. Le Q3 43 reprend donc le capteur de 60 MP et le processeur Maestro IV. Il prend des photos plein format de 60, 36 ou 18 MP en DNG et/ou JPG. Il permet également de recadrer l’image à la prise de vue, avec des cadrages correspondant à 60 mm, 75 mm, 90 mm, 120 mm ou 150 mm – laissant dans ce cas 5 MP.

La rafale maximale reste à 15 im/s ; la rafale en autofocus continu s’améliore légèrement, à 7 im/s. La prise de vue est toujours confiée à un obturateur central. Celui-ci évite donc toute déformation des mouvements et permet la synchronisation du flash à toutes les vitesses (jusqu’au 1/2000 s). L’obturation électronique est également possible et monte au 1/16000 s, mais avec rolling shutter et sans flash.

Dos des Leica Q3 (28 mm comme 43 mm)
Ergonomie minimaliste, mais écran orientable : le bon compromis.

Côté vidéo, il filme en 8K en h.265 jusqu’à 30 im/s, éventuellement en HLG ou en L-Log. Le mode 4K pousse à 60 im/s et le mode Full HD à 120 im/s.

Enfin, la connectivité reste basique mais au goût du jour. Le Bluetooth 5 et le Wi-Fi 5 GHz sont bien présents. Les ports se limitent au HDMI et à l’USB-C gen 2, mais celui-ci est compatible avec l’alimentation PD, permettant de délivrer 27 W afin d’éviter tout risque de panne sèche pendant l’utilisation de l’appareil. Notez que la gestion de micros USB est annoncée dans un prochain firmware.

Q3 28 mm ou Q3 43 mm ?

En proposant une seconde focale, Leica élargit le choix – et donc la clientèle. Elle suit ainsi l’exemple des appareils APS-C Ricoh GR III (équivalent 28 mm) et GR IIIx (40 mm), et avant eux des Sigma dp1 (28 mm) et dp2 (45 mm).

Leica Q3 à côté du Leica Q3 43

Le grand-angle et le standard sont deux champs de vision classiques, et vous devriez instinctivement savoir lequel vous convient le mieux. Un 28 mm est parfait pour les paysages et les scènes de rue qui montrent un sujet dans son environnement. Entre 40 et 50 mm, le sujet est plus clairement mis en avant, ce qui est souvent préférable pour les scènes de rue centrées sur une action précise ou pour les portraits larges.

Le Leica Q3 43 est d’ores et déjà disponible :

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Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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