Même si la plupart des vidéos virales sont montées sur le tempo d’une musique, vous pouvez avoir besoin de faire de la prise de son avec votre reflex numérique. Cela peut être pour des paroles, une interview, un mariage ou un événement. Mais si cette prise de son est de mauvaise qualité, elle ruinera tout votre travail, malgré de belles images et un beau montage. Découvrez nos explications sur cet univers invisible et définissez les équipements les plus adaptés à vos besoins.

microphone externe sur reflex

Quand on se lance dans le monde de la vidéo, on fonce tête baissée dans la technique de l’image puisque c’est instinctivement ce que produit une caméra. Cependant, la prise de son sans rien changer sur son reflex numérique n’est pas ce qui se fait de mieux dans le domaine. La miniaturisation n’a pas que du bon : les reflex sont équipés du strict nécessaire, en essayant de convenir à tout le monde. Alors comment optimiser la prise de son avec votre reflex ?

J’ai déjà un micro intégré à ma caméra… Pourquoi mettre un microphone externe ?

Les reflex sont tous pourvus d’un tout petit micro intégré, de piètre qualité, qui capte à peu près tout ce qui vous entoure de manière assez… horrible. Il n’existe que pour dépanner. Si vous recherchez un son propre, limpide et exploitable (pouvoir agir et isoler des sources sonores), il faudra le bannir et opter pour un vrai micro !

Les reflex numériques (a contrario des caméras professionnelles) ne proposent qu’une entrée micro au format mini jack, ce qui ne vous permet pas d’accéder directement à la gamme étendue de micros professionnels. Vous trouverez néanmoins votre bonheur avec des micros plus abordables et efficaces.

Idéalement, vous devez contrôler ce son en direct, l’entendre depuis la caméra et pouvoir régler le niveau finement… Le mieux étant d’avoir une sortie casque sur le boîtier du reflex, et de pouvoir accéder à certains réglages, même s’ils ne sont que succincts.

Pour repousser les limites, il faudrait passer par un enregistreur externe, mais pour le moment, restons sur les bases.

Sachez décortiquer les caractéristiques des microphones

Derrière le mot « microphone » se cache un jargon technique qui peut rapidement perdre un novice. Connaître quelques caractéristiques principales sera donc utile pour faire le bon choix, sans pour autant se lancer dans des cours de physique.

Les familles de microphones

Il existe différentes technologies de microphones.

Pour résumer :

  • Les microphones dynamiques : ils sont plus polyvalents, génèrent plus de souffle, manquent un peu de netteté, et leur qualité dépend de leur membrane.
  • Les micros à ruban : ils développent un son plus chaleureux (attention, plutôt en environnement studio ou faible niveau sonore), mais ils sont plutôt fragiles.
  • Les micros à condensateur : généralement très sensibles, ils sont à privilégier en studio, avec une très bonne bande passante (couvrent très bien le spectre des sons). Leurs domaines de prédilection sont la voix et les instruments. Hélas, les prix sont plus élevés, ils sont plus fragiles, et nécessitent une alimentation fantôme (alimentation 48v externe).

Pour vous plonger dans les détails techniques, je vous invite à lire ce dossier complet

La directivité : des types de micros pour capter ce que l’on veut 

Le son est partout, les sources sont multiples ! Reste à savoir ce que vous voulez enregistrer pour adapter votre équipement. Vous pouvez vouloir isoler une ou plusieurs sources sonores, ou capter une ambiance générale, mais dans chaque cas, il faudra changer la méthode… et l’équipement. À partir du micro de votre caméra, vous obtiendrez immédiatement beaucoup de sons parasites. Et pour cause : il n’est pas du tout directionnel.

Un microphone se définit donc principalement par sa directivité, c’est-à-dire sa capacité à récupérer le son dans un espace donné. L’omnidirectionnel captera uniformément tous les sons environnants, tandis que son opposé, le cardioïde, sera le plus directionnel de tous.

Les micros « directionnels », à tendance cardioïde donc, ont des formes allongées (d’où leur appellation de micros « canon »). Avec des micros cardioïdes, le son provenant de l’arrière sera atténué par rapport à une directivité omnidirectionnelle.

En partant d’un micro qui fait face à sa source sonore, ces schémas montrent s’il est plus ou moins directionnel :

La directivité des microphones
La directivité des microphones

Cet indice est primordial dans votre choix, et l’on comprend alors qu’il n’existe pas de micro universel. Il y a un microphone pour chaque type de captation sonore.

Pour cibler et mieux isoler un son (quelqu’un qui parle par exemple), le choix d’un micro de type cardioïde est évidente. Chez les filmmakers ou vidéastes indépendants, les Rode Videomic Pro sont un grand classique et donnent satisfaction pour un budget réduit.

Microphone cardioide directionnel Videomic Pro
Microphone cardioïde directionnel Videomic Pro

Ils plébiscitent aussi Sennheiser, avec le MKE-400.

Microphone cardioide Sennheiser MKE-400
Microphone cardioïde Sennheiser MKE-400

La directivité est primordiale, mais cela ne fait pas tout. En effet, le micro, aussi cardioïde soit-il, est relié et fixé à votre caméra. Si la personne qui parle se trouve un peu loin, c’est fichu ! On le privilégiera donc pour des plans où le sujet est proche de la caméra, sinon, en plus de tous les sons parasites, vous n’entendrez rien. Et par « pas loin », j’entends 3 mètres maximum.

Au-delà, mais aussi pour avoir des paroles bien isolées du reste du monde, il faudra avoir recours aux micros-cravates et à la technologie HF (sans fil).


Micro cravate rode lavalier

Les fameux micros-cravates. Ici le Rode lavalier

Cela peut effrayer, mais c’est financièrement accessible, simple d’utilisation, et surtout très efficace dans le cas de la captation de voix. En effet, les micros-cravates seront au plus proche du sujet et le timbre de la voix sera préservé, sans que la personne n’ait besoin de hurler.

Ces packs sont composés d’un micro-cravate, d’un émetteur qui sera porté caché par le sujet, et d’un récepteur qui se montera et se branchera sur votre caméra, par l’entrée micro.

En 2019, Rode a sorti le Wireless Go, un ensemble émetteur avec micro intégré et récepteur pour moins de 200 euros.

Microphone sans fil Rode Wireless Go
Microphone sans fil Rode Wireless Go

Cet équipement ultra compact est très pertinent pour son prix. Il a déjà un petit micro embarqué, mais ses performances seront décuplées avec l’aide d’un bon micro-cravate additionnel (non fourni). Un compagnon idéal, léger et discret. L’ensemble se recharge en USB et se monte sur la griffe de flash du reflex.

Prise de son sans fil Rode Wireless Go
Prise de son sans fil avec le Rode Wireless Go

Les vidéastes indépendants sont également friands du Rodelink Filmmaker Kit, qui comprend tout le nécessaire pour à peine plus de 300 euros.

micro HF Rodelink filmmaker kit
Micro HF Rodelink filmmaker kit, tout est inclus !

Et la stéréo alors ?

La stéréo est utile pour spatialiser votre scène et tout capturer. On aura, par exemple, recours à un micro stéréo afin de récupérer une ambiance sonore, sans rien vouloir isoler : atmosphère dans une forêt, près d’un ruisseau, un spectacle, un concert, une rue…

Un exemple de très bon micro stéréo à connecter directement sur votre caméra : le Rode VideoMic Pro Rycote, pour un budget raisonnable et un bon rendu. Un micro qui a fait ses preuves, bien équipé avec son système de suspension (rycote).

Microphone stéréo Rode Stereo Videomic-pro
Microphone stéréo Rode Stereo Videomic Pro Rycote

Un modèle plus performant existe avec double connectique mini XLR et jack : le Rode Stereo Videomic X, mais pour un budget plus élevé.

Attention à la connectique : XLR ou jack

Les microphones sont disponibles avec deux connectiques différentes : en XLR et en jack, donc ne vous trompez pas !

Le jack est naturellement idéal pour les reflex puisqu’ils sont en général dotés de cette prise en entrée. Le jack, c’est simple, il y a moins de choix, mais on reste sur une configuration compacte, légère, abordable. C’est plus fragile et moins cher.

Le XLR est plutôt dédié à un usage professionnel, il est gros et costaud ! La gamme de micros de qualité est bien plus étendue sur connectiques que XLR, qui génère moins de bruit.

Bien entendu, cette orientation qualitative dépendra de votre budget et du niveau de professionnalisme que vous recherchez. Car comme votre reflex n’est pas équipé de ces prises XLR, il faudra passer par un préampli ou enregistreur externe.

Action !

Vouloir expliquer la prise de son en quelques lignes serait prétentieux, car c’est un métier complexe et très technique. Mais en prenant conscience de la transmission du son, de ce qu’un bon micro peut révéler sur des images, et en choisissant un micro en connaissant son domaine d’utilisation, vous transformerez vos images et vous franchirez un cap important.

Le son doit se mettre en scène, comme un acteur, comme la lumière. Il est aussi l’expression de ce que vous ressentez et de ce que vous voudrez retranscrire. Ce n’est pas juste un bruit à mettre sur une timeline, et c’est aussi un métier. Néanmoins, on doit apprendre à le comprendre pour de meilleurs résultats.

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Auteur

Filmmaker indépendant, réalisateur et chef opérateur, je travaille sur des réalisations très variées : spots publicitaires, fictions, plateaux TV, films institutionnels... J'égraine les salons, toujours au fait des nouveaux outils et tendances, et j'aime partager mes connaissances sur les réseaux sociaux, dont Le Repaire des Filmmakers.

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