L’Alpha 1 II est le nouveau porte-étendard de la gamme d’hybrides plein format de Sony. Comme le précédent modèle, il associe haute définition (50 MP) et performances extrêmes. À ses côtés, Sony annonce également le FE 28-70mm F2 GM. Ce zoom transstandard à l’ouverture extrême répond directement au modèle équivalent lancé il y a cinq ans par Canon.

Sony Alpha 1 II : l’héritier direct

Début 2021, Sony présentait son Alpha 1. Il chapeautait la gamme d’appareils hybrides plein format, prenant place au-dessus de la série Alpha 9. Pour résumer sa philosophie, il associait à peu de choses près les performances de l’Alpha 9 II et la définition de l’Alpha 7R IV.

L’Alpha 1 II ne révolutionne pas la recette. Il reprend en effet le capteur empilé de 50 MP, la rafale à 30 images par seconde et la vidéo 8K. Le processeur est toujours un Bionz XR, capable de recalculer mise au point et exposition 120 fois par seconde. Et contrairement à l’Alpha 9 III, il n’a toujours pas d’obturateur global (mais son balayage rapide réduit les effets de « rolling shutter »).

Sony Alpha 1 II de face
De face, la nouvelle touche personnalisable C5 est le changement le plus visible sur l’A1 II.

Mais il n’est évidemment pas exempt de nouveautés. Tout d’abord, il reçoit les améliorations apparues ces trois dernières années sur les autres modèles. Il adopte par exemple le prédéclenchement en rafale. Déclencheur à mi-course, il commence à remplir un tampon de 30 images en continu. Ainsi, lors du déclenchement, il enregistrera une seconde de rafale avant le moment où le photographe a enfoncé le déclencheur. Il est également possible de créer un raccourci pour booster ponctuellement la rafale à la cadence maximale.

La stabilisation a également été améliorée, en particulier avec les objectifs stabilisés. Pour leur part, les vidéastes apprécieront l’arrivée de la stabilisation Active Dynamique, plus efficace pour filmer en marchant. Le cadrage automatique vu sur le ZV-E1 est également du voyage.

La grande nouveauté de l’Alpha 1 II : le choix de sujet auto

Logiquement, le système d’IA a été mis à jour pour gérer plus de sujets avec une fiabilité accrue. Il détecte notamment la forme humaine, permettant de mieux suivre l’action sur les terrains de sports… ou les fêtes d’anniversaire. Autant d’avancées vues notamment sur l’Alpha 9 III.

Mais il inaugure aussi une importante nouveauté : la reconnaissance automatique du sujet. Nous en parlions dans l’article sur l’IA et l’autofocus : s’il est relativement simple de créer une IA capable de reconnaître les visages, les trains ou les insectes, il est beaucoup plus compliqué d’en produire une capable de reconnaître tous les sujets.

Exemples de sujets reconnus automatiquement par l'Alpha 1 II
Le mode Auto reconnaît automatiquement animaux, oiseaux, véhicules, insectes…

C’est la tâche à laquelle s’est attelé Sony. L’Alpha 1 II est ainsi à notre connaissance le premier appareil à proposer un choix de sujet « Auto » pour un autofocus entraîné par apprentissage profond. Bien entendu, cette option peut produire des erreurs de détection, en particulier lorsque plusieurs sujets différents sont présents. Les choix classiques, yeux, visages et personnes, animaux, oiseaux, insectes et véhicules, sont donc toujours présents. Limiter ainsi la reconnaissance à un type de sujet améliore la fiabilité. Mais dans la vie quotidienne, la possibilité de laisser l’appareil choisir le sujet sans de limiter aux gens peut devenir un énorme avantage.

Quelques nouveautés ergonomiques

Le boîtier lui-même subit également quelques changements. La position de certaines commandes a été améliorée, de même que la prise en main. Mais le plus important concerne l’écran. Sur l’Alpha 1, il repose sur une double charnière, permettant de l’orienter uniquement vers le haut ou vers le bas. Sur l’Alpha 1 II, il peut également être orienté latéralement, ce qui le rend sensiblement plus pratique pour cadrer sous des angles inattendus.

Orientation de l'écran du Sony Alpha 1 II

Il profite également d’une mise à jour de la connectique. La prise RJ45 supporte ainsi les réseaux Ethernet 2,5 Gbps, quand le modèle précédent se contentait de l’Ethernet gigabit. Et il reprend logiquement les différents modes de transfert de fichiers de ses petits frères, comme le partage direct vers un cloud. Plus original : un micro intégré permet d’améliorer les mémos vocaux. Enfin, l’Alpha 1 II rejoindra naturellement la liste des appareils capables de signer numériquement les images pour assurer leur authenticité – via une mise à jour de firmware à venir.

Sony FE 28-70mm F2 GM : le transstandard ultra-lumineux (presque) léger

Aux côtés de son nouveau boîtier haut de gamme, Sony présente un objectif de prestige : le FE 28-70mm F2 GM. Comme son nom l’indique, c’est un transstandard qui va du grand-angle modéré au petit télé, en conservant à toutes les focales la même ouverture maximale : f/2.

Si les zooms à f/2,8 sont légion, ceux qui dépassent cette ouverture se comptent sur les doigts de la main. Il y a les faux jumeaux portraitistes, le Tamron 35-150mm F/2-2.8 Di III VXD et le Samyang AF 35-150mm f/2-2.8. Ceux-ci restent relativement abordables en se contentant de f/2,8 aux longues focales. Et il y a ceux qui conservent leur ouverture à toutes les focales. Ils sont deux : le Sigma 28-45mm F1.8 DG DN, dont la plage de zoom limitée permet de réduire le prix ; et le Canon RF 28-70mm F2 L USM, qui est depuis cinq ans l’un des objectifs les plus prestigieux de la gamme Canon – et du marché hybride.

Sony FE 28-70mm F2 GM

C’est donc à celui-ci que Sony s’attaque. Le nouveau FE 28-70mm F2 GM se présente comme une réponse directe, destinée à convaincre ceux que ce type de zoom intéresse de venir chez Sony. La plage de focale, l’ouverture, la distance minimale de mise au point et même la longueur sont virtuellement identiques. En outre, la construction des Sony GM n’a rien à envier aux Canon L.

Mais Sony s’est offert quelques arguments de poids. Ainsi, son 28-70 mm pèse… 918 g. À comparer aux 1430 grammes du Canon ! Le porte-filtre a un diamètre de 86 mm, permettant de réduire coût et encombrement des accessoires par rapport aux 95 mm de l’adversaire. Et le diaphragme compte 11 lamelles contre 9.

Le FE 28-70mm F2, moderne et multimédia

Bien entendu, au-delà de l’affrontement avec Canon, ce 28-70 mm f/2 est avant tout conçu pour s’intégrer dans la gamme Sony GM. Techniquement, il profite de moult lentilles spéciales afin d’assurer une excellente qualité optique, même à pleine ouverture. Sa motorisation linéaire assure une mise au point rapide et précise, y compris en autofocus continu ou en tournage vidéo. Le focus breathing a été réduit et l’objectif est compatible avec sa compensation dans l’appareil photo.

Sélecteurs de clics de la bague d'ouverture et de résistance de la bague de zoom du Sony FE 28-70mm F2 GM
La suppression des clics de la bague d’ouverture (à gauche) est classique, mais le réglage de résistance de la bague de zoom (à droite) est plus original.

Il reprend également l’ergonomie typique des GM, avec une bague d’ouverture déclicable et verrouillable, un sélecteur de mise au point et deux touches personnalisables. La bague de mise au point propose une réponse linéaire et la fermeté de la bague de zoom est réglable. Et bien entendu, la protection tout temps est présente.

Prix et disponibilité

Sans surprise, ces technologies ont un coût. Ces deux modèles seront lancés en décembre à des tarifs relativement sélectifs :

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Auteur

Traducteur, journaliste, pilote privé. Passionné de photo et de cinéma, docteur en binge-watching, mais surtout fasciné par tout ce qui vole, du martinet au Boeing 747. Considère qu'un 200 mm, c'est un grand-angle.

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